Le Cantal Ouvrier et Paysan souffle ses 80 bougies !
Le 18 octobre 1936, au lendemain de la victoire du Front populaire, le premier numéro du Cantal Ouvrier et Paysan, journal hebdomadaire local et fédéral du Parti communiste, voit le jour.
A la une, Edouard Aymard, secrétaire de la région communiste d’Aurillac, explique les raisons de la naissance du journal dont la devise est « Unir ! Pour le pain, la paix, la liberté ! » : même si cette entreprise est difficile en raison des faibles moyens du Parti, un organe de presse devient nécessaire pour toucher de nouveaux électeurs et faire connaître le programme politique des communistes.
Et c’est effectivement par ce biais, dès le premier numéro, que le Parti communiste affiche ses revendications. Premier titre des actualités, « Les riches doivent payer » : le vote de la dévaluation fait redouter la hausse des prix, ce qui entraînerait pour les foyers une gêne pour arriver à vivre décemment. Les ouvriers, les paysans et les fonctionnaires doivent donc s’unir pour lutter ! Le Parti entend également défendre le droit de réunion, la liberté d’expression d’un idéal de paix et de bien-être, et encourage « l’union de la nation française dans ce qu’elle a de meilleur et de sensé ».
Durant huit décennies, le Cantal Ouvrier et Paysan s’inscrit dans l’histoire du Cantal en étant le témoin des luttes sociales cantaliennes. Interdit durant la Seconde Guerre mondiale, le journal continue de vivre : il est imprimé clandestinement sous la direction de Jeanne Leymarie, son époux Michel étant prisonnier dans les camps de Djelfa et de Bossuet en Algérie.
Le périodique a conservé le même titre et se compose toujours de quatre pages, mais il a connu différents formats, du 30 x 45 cm au 44 x 60 cm ; aujourd’hui, le format A4 a été adopté et sa parution est devenue bi-mensuelle. Autrefois tiré à 2 500 exemplaires, il n’en est plus qu’à 400 tirages de nos jours.
Les lecteurs du COP remarqueront que depuis 1996, l’emblème communiste représentant le marteau et la faucille (le marteau du prolétariat et la faucille des paysans) a disparu, par décision du Parti communiste au plan national. La fédération cantalienne a donc appliqué la décision.
Le 22 octobre 2016, lors de la cérémonie d’anniversaire de ce jeune homme de 80 ans, une exposition a été réalisée par le Parti communiste en partenariat avec les Archives départementales : les unes du COP parues lors de dates marquantes pour l’histoire sociale ont été mises en lumière. Pour marquer cette journée d’un geste symbolique, les Archives se sont vu remettre un exemplaire du premier numéro du COP, qui a rejoint le fonds des archives du Parti communiste cantalien déposé aux Archives départementales en 2012. Ces 16 mètres linéaires sont actuellement en cours de classement.
Les Archives départementales du Cantal conservent les journaux du COP de 1936 à aujourd’hui. Les plus anciens (1936-1950), qui étaient également les plus fragiles, ont subi une restauration l’année dernière et sont désormais librement consultables en salle de lecture.
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Merci à Christine Delmas, qui a rédigé ce document du mois