Liève de la rente de la chandelle de Saint-Géraud d’Aurillac (XIIIe siècle)
Au XIIIe siècle, trois lieux de la ville d’Aurillac sont particulièrement vénérés. Cette dévotion populaire se manifeste par des dons de chandelles, qui illuminent ces chapelles et leurs autels ; et ce luminaire, financé par la générosité des fidèles, est géré par une confrérie, qui en tient une comptabilité précise. Aurillac compte « trois chandelles » : celle Notre-Dame du Chœur au monastère Saint-Géraud (de Coro monasterii), de Saint-Géraud au monastère (beati Geraldi dicti monasterii) et de Notre-Dame de la paroisse Notre-Dame (beate Marie parrochie ville Aureliaci). Deux de ces trois lieux particulièrement sacrés de la ville étaient donc situés dans l’abbatiale.
On conserve, pour le XIIIe siècle, des fragments de lièves de la « renda a la quandela de Mosenhe sanh G. », notamment pour les habitants des quartiers d’Aurinques, de l’Olmet et des Ponts. Ces histoires de chandelles avaient une importance capitale, comme l’écrit Roger Grand, « l’éclairage à l’huile pendant les offices, que l’on voulait très brillant et qui nécessitait une profusion de cierges, de torches et de lampes, l’approvisionnement en huile et en suif pour les chandelles perpétuelles qui brûlaient au sanctuaire ou devant les statues et reliques les plus vénérées et dont la dépense était assurée par de nombreuses fondations, préoccupaient beaucoup nos pères ».
Cette liève nous fait connaître les rentes fondées par les habitants du quartier d’Aurinques en faveur de la chandelle : Guilhelma Labalsana, comme G. Dauzola, a fondé une rente de 12 sous tournois, par exemple. Le document nous renseigne non seulement sur la piété des habitants, mais, au-delà, constitue un fragment de matrice cadastrale (avant la lettre) qui décrit les habitants des trois principaux quartiers d’Aurillac au XIIIesiècle.
Archives départementales du Cantal