Révolution française
Cahier de doléances d'Aurillac
Dans un contexte de crise financière, économique, politique et sociale, le roi, Louis XVI, demande avis et conseils en vue des prochains Etats-Généraux du 4-5 mai 1789 à Versailles.
C'est à la suite de cette demande que sont rédigés dans toutes les paroisses les cahiers de Doléances.
Les cahiers de Doléances d'Aurillac du Tiers-Etat datent 14 mars 1789.
Difficultés de la monarchie absolue
Lettre, à propos de la venue du Marquis de Lafayette à Aurillac rédigée par Lieutenant général de Police Lacarrière de la Tour le 29 août 1787.
Ce document conservé aux Archives départementales, coté Edep 1500/18, peut servir d’entrée à la séquence consacrée au thème 4 – Les difficultés de la monarchie sous Louis XVI, en 4e. Il s’inscrit pleinement dans la problématique des conséquences politiques de la participation française à la guerre d’indépendance américaine qui introduit des idées qui déstabilisent la monarchie.
Il ne s’agit pas à proprement parlé d’une lettre, plutôt d’un document manuscrit qui doit servir à la rédaction puis à l’impression d’un placard qui sera apposé sur les murs de la ville d’Aurillac. Les archives possèdent l’une de ces affiches, son mauvais état de conservation en interdit toute numérisation.
Ce document est très intéressant car sur un ton dithyrambique il évoque les qualités du Marquis, fait référence à son action durant la guerre d’indépendance et cite Washington ! Cet éloge confirme la réputation du Marquis même dans les petites villes du royaume et l’intérêt que l’on porte à l’épisode de la guerre d’indépendance.
Rappelons que Lafayette appartient à la vieille noblesse auvergnate et que l’on peut imaginer que de recevoir une gloire internationale n’est pas si courant à Aurillac. Deux ans auparavant, même à Paris, son retour d’Amérique, suscita un engouement tel, que même la reine Marie Antoinette proposa à Madame de Lafayette de la conduire dans sa propre voiture à l’hôtel de Noailles où son mari venait de descendre.
Lors de son séjour en Haute-Auvergne les 1er et 2 septembre, il est reçu au château de Pesteils, chez le Marquis de Miramon, avec qui il a été nommé, par le roi pour former l’assemblée provinciale d’Auvergne dans l’ordre de la noblesse.
Aux premières heures de la matinée, une délégation aurillacoise composée des artisans regroupés derrière la bannière de leur confrérie ; des praticiens et marchands, à cheval, se dirige vers le village de Polminhac où elle rencontre le Marquis. Ce dernier, prend plaisir à entendre les compliments qui lui sont adressés et tout ce petit monde retourne à Aurillac faisant un cortège bruyant et joyeux à M. de Lafayette.
Au Barra, les cloches les canons et les acclamations accueillent ce héros que l’on vient voir. L’assistance suit le cours de Monthyon puis la rue de la Bride où le marquis de Lafayette est reçu dans l’hôtel qu’on lui a préparé et qui appartient à M. Crozet d’Hauterive.
Le soir venue, la ville toute entière est illuminée, une garde est postée à sa porte et un grand bal est donné en son honneur. Le lendemain, dimanche 2 septembre, il entend la messe sur un fauteuil que l’on a porté exprès. Il soupe le soir chez madame de Fontange.
Il quitte Aurillac le lundi 3 septembre toujours accompagné de la même foule enthousiaste qui le suit jusqu’à Vic.
Causes de la Révolution française
L’intérêt historique de ce document doit être replacé dans le contexte des crises économiques et sociales qui secouent la France des années 1780. La première page est consacrée à la description générale de la situation de l’élection, circonscription fiscale. On y apprend aussi la grande variété des céréales utilisées autrefois et qu’il existe déjà une certaine « spécialisation » entre les paroisses « dont le principal revenu consiste en prairie, pacage et herbage et qui ne recueillent pas de grains » et les autres où l’on cultive froment, seigle, blé noir et avoine. Les pages suivantes reprennent avec précision la situation de chaque paroisse et le montant de l’impôt qu’elles doivent acquitter.
Le contrôleur du Vingtième y relate les difficultés auxquelles sont confrontées les 31 paroisses de l’élection d’Aurillac en 1788. Il décrit avec minutie les successions de mauvaises récoltes qui, depuis 1787, accablent la haute Auvergne en particulier et le royaume en général. Il énumère les intempéries, pluies d’automne et de printemps, inondations, grêle, sécheresse et ouragans, qui ont affecté la région et dont les conséquences sont graves puisque les pertes oscillent entre le quart ou la moitié des récoltes.
En mars et avril 1789, le Président de l’élection d’Aurillac est obligé de faire ouvrir les greniers par les gens d’armes, de taxer les blés. Le 15 avril, pas de blé au marché, l’hôtel du lieutenant général est assiégé par la foule des émeutiers.
L’impôt du vingtième est créé en mai 1749 et remplace celui du dixième. Le contrôleur général des finances, Machault d’Arnouville (1745-1754), propose un prélèvement sur tous les revenus privilégiés ou non. Cet impôt doit servir à l’amortissement de la dette. Cependant, très rapidement, le clergé et les privilégiés s’indignent et obtiennent de ne pas y être soumis. Cet impôt est décliné en deuxième puis en troisième vingtième en fonction des circonstances extérieures (Guerre de Sept ans ; Guerre d’Amérique…). Il est supprimé définitivement en 1786 et remplacé à son tour par une subvention territoriale dans tout le royaume, selon un édit d’août 1787, dont la somme est annuellement déterminée à 80 millions de livres. Cette nouvelle imposition doit entrée en vigueur le 1er juillet 1788.
Un lien permet d’accéder à une activité proposée par le service éducatif sur la lecture d’extraits de cahiers de doléances des paroisses de la haute Auvergne. L’objectif est de faire découvrir aux élèves les attentes du tiers-état, avant d’étudier le contenu de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen du 26 août 1789. Enfin, un tableau récapitulatif liste les 12 députés de la haute Auvergne élus par le clergé, la noblesse et le tiers-état, lors des séances tenues à Saint-Flour en mars 1789 au grand dam des Aurillacois. En effet lors des précédents états-généraux en 1614, le baillage de Saint-Flour avait député.