Signatures de notaires d’Algésiras (Andalousie) en 1679
Par un acte passé le 28 décembre 1679 devant Francisco Domingo, notaire à Algésiras, Jean Puybasset fait de son frère Garin, marchand à Pleaux, son procureur. L’acte espagnol, rédigé en latin, est annexé à un acte passé le 19 novembre 1680 à Laroquebrou par Dilhac, notaire à Glénat, par lequel Nicolas Delerm, praticien, comme héritier de feu Jacob Delerm son père, confesse devoir à Garin Puybasset, comme procureur de Jean Puybasset son frère, « estant de present au royaume d’Espagne », la somme de 240 livres.
L’acte passé en Andalousie est authentifié et garanti par deux autres notaires et par un juge espagnols. Les notaires d’Algésiras, Francisco Colominano et Luis Gomez, ont également mis leur seing manuel, tandis que le juge Flaviano Chulbi, qui légalise les seings notariaux, scelle d’un sceau plaqué sous papier devenu illisible. Ces précautions légales sont explicitées par une formule qui revient trois fois : « puisque l’éloignement fait très souvent douter de la confiance et de la légalité des notaires ».
La forme traditionnelle de ces « signa » (appelés « seings manuels » en français) rappelle les seings manuels des notaires français jusqu’au XVe siècle et, au-delà, les « ruches » que l’on trouve sur les actes carolingiens au IXe siècle. A mi-chemin entre l’image et le texte, ces figures permettaient de distinguer les notaires les uns des autres ; la spécificité de chaque seing était la garantie même de l’authenticité de l’acte passé.
Algésiras, ville située à l’entrée du détroit de Gibraltar, est demeuré un port de commerce très actif où Jean Puybasset, marchand auvergnat, exerçait son métier, probablement en relation avec son frère Garin resté à Pleaux. Ce document est un témoignage de l’activité commerciale des marchands de Haute-Auvergne dans tout le royaume d’Espagne.
ADC, 3 E 224/702, acte n° 107.