Voter sous le Second Empire
Le premier plébiscite
Le 2 décembre 1851, Louis-Napoléon Bonaparte, élu président de la République depuis décembre 1848, fait un coup d’État pour se maintenir au pouvoir. À l’aube du 2 décembre, des affiches placardées sur tous les murs de Paris annoncent la dissolution de l’Assemblée législative, la préparation d’une nouvelle Constitution, et un plébiscite pour la ratifier. La proclamation annonce également le rétablissement du suffrage universel par abrogation de la loi du 31 mai 1850.
Des résistances se font jour et l’insurrection touche grandes villes et départements avec plus ou moins d’ampleur selon les régions. Le vote est organisé. L’armée et la marine sont les premières à voter, par registres ouverts dans les casernes, puis, le 20 décembre, ce sont les civils qui, à leur tour, votent dans les mairies, au scrutin secret.
Dans un pays en plein désarroi, dont un tiers du territoire est en état de siège, dans lequel ne paraît plus aucun journal d’opposition et où les hommes politiques non encore exilés ou emprisonnés se cachent, le résultat donne une écrasante majorité au « oui ».
Le rétablissement de l’Empire
Les 21 et 22 novembre 1852, les Français sont à nouveau appelés à voter pour accepter ou rejeter le projet de plébiscite suivant : « Le Peuple français veut le rétablissement de la dignité impériale dans la personne de Louis-Napoléon Bonaparte, avec hérédité dans sa descendance directe, légitime ou adoptive, et lui donne le droit de régler l’ordre de succession au trône dans la famille Bonaparte, ainsi qu’il est dit dans le sénatus-consulte de ce jour. »
En plus des consignes pour l’organisation du scrutin, le document envoyé aux préfets contient le « sénatus-consulte portant modification de la Constitution » rédigé par le Sénat le 7 novembre 1852 et le décret de Louis-Napoléon Bonaparte.
La dignité impériale est rétablie. Louis-Napoléon Bonaparte, empereur des Français, prend, par égard pour la mémoire de son cousin (l’éphémère Napoléon II d’abord « roi de Rome », en faveur de qui Napoléon 1era abdiqué le 6 avril 1814), le nom de Napoléon III. La Constitution du 14 janvier 1852 est maintenue dans toutes ses autres dispositions. Un plébiscite doit ratifier le nouveau régime.
Les élections législatives de 1869
Les élections de mai et juin 1869 se déroule dans des conditions différentes des précédentes. Le prestige de l’empereur est terni par ses échecs extérieurs même si le climat politique, au moins dans les villes, est transformé par les lois libérales de 1868. L’opposition républicaine, surtout celle des jeunes en colère, utilise les concessions impériales pour se déchaîner contre l’Empire.
Le système des candidatures officielles est maintenu. Les résultats montrent un sensible recul des voix obtenues par les candidats gouvernementaux, qui perdent près d’un million de suffrages et une forte progression des oppositions (1 300 000 voix supplémentaires). Les républicains triomphent dans toutes les grandes villes.
Dans les campagnes, les ruraux ont réélu un grand nombre de candidats officiels.
Jean-Hippolyte Esquirou de Parieu (1791-1876) est maire d’Aurillac depuis la Restauration, conseiller d’arrondissement puis député de la 1ère circonscription du Cantal en février 1852 avec l’appui du gouvernement. Il est réélu en 1857 et 1863. Toujours candidat officiel lors des élections de mai 1869, il arrive en tête à l’issue du premier tour mais se retire au second. Raymond Bastid est l’élu de l’opposition avec 19 016 voix.
A l’issue du scrutin, André Creuzet, candidat officiel du gouvernement, est réélu.
Le plébiscite du 8 mai 1870 : approbation des réformes libérales
Napoléon III décide de provoquer un plébiscite sur la question suivante : « Le peuple approuve les réformes libérales opérées dans la Constitution depuis 1860 par l’empereur avec le concours des grands Corps de l’État, et ratifie le sénatus-consulte du 20 avril 1870. »
Résultats des trois plébiscites en France
Résultats des trois plébiscites dans le Cantal
Les documents relatifs à ce dossier sont disponibles au service éducatif des archives départementales et peuvent donner lieu, sur demande, à des séances de travail avec élèves et enseignants.