Archives du Cantal

Marcellin Boule (1861-1942). De Montsalvy aux hommes fossiles

Né à Montsalvy voici 150 ans, professeur de paléontologie au Musée national d'histoire naturelle, premier directeur de l'Institut de paléontologie humaine (fondé voici 100 ans, en 1910, par le prince Albert Ier de Monaco), Marcellin Boule est l'auteur de publications tout à tour savantes, pédagogiques et touristiques.

Le catalogue présente ses objets personnels, légués à la commune de Montsalvy par ses descendants, exposés à Aurillac puis à Montsalvy en 2010-2011. Livres parfois annotés de sa main, photographies, diplômes, médailles, matériel de terrain, microscope, pierres taillées, souvenir, sculptures, moulages : ainsi est reconstitué l'univers du savant montsalvyen

Le cantalien

Acte de naissance de « Marcelin » Boule
Acte de naissance de « Marcelin » Boule

Sur son acte de naissance (le premier de l’année 1861 à Montsalvy), Marcelin ne prend qu’un seul « L » ; par la suite, l’orthographe usuelle lui en attribuera deux.

Le prêtre Marcellin et l’exorciste Pierre sont deux saints romains martyrisés ensemble sous Dioclétien (au début du IVe siècle) ; ils sont fêtés et vénérés ensemble, notamment sur le lieu présumé de leur sépulture, dans les catacombes et la basilique qui portent leur nom, via Casilina, à Rome. Le choix du prénom de ces martyrs, mentionnés ensemble dans le canon de la messe, montre chez les parents de Marcelin un attachement à l’Église catholique. Marcelin, tout en étant aussi sceptique que peut l’être un darwinien, sera toujours respectueux de la chose religieuse.

Les mentions marginales portent le souvenir des deux mariages successifs de Boule à Saint-Mandé : d’abord avec Marie Victorine Roinet, le 28 décembre 1922 (qui meurt le 12 juin 1926) puis, le 21 avril 1938, avec Jacqueline Edmée Félicie Pauline Demoly.

ADC, 2 E 134/7

1861

Premiers travaux cantaliens

Un volume portant la mention « Opuscules divers » regroupe les premiers articles de Boule, à partir de 1883. On y trouve un compte-rendu de la « section des sciences » de l’exposition, tenue au palais de justice d’Aurillac en 1883, dont le texte se termine par le vœu de création d’un musée municipal « d’histoire naturelle ». Outre des articles parus dans des revues savantes toulousaines, ville où Boule fit ses études de 1880 à 1886, y figure son compte rendu de la « Réunion extraordinaire de la Société géologique de France à Aurillac », présidée par son premier maître Jean-Baptiste Rames en 1884 – qui donna son nom au musée d’histoire naturelle espéré par Boule en 1883.

Collection Mairie de Montsalvy

1883-1886

« Les volcans de la France centrale sont-ils complètement éteints ? »
« Les volcans de la France centrale sont-ils complètement éteints ? »

A 41 ans, Boule étudie cette épineuse question dans la Revue des sciences. Il conclut que, si les habitants du « Cantal, du Velay et de l’Aubrac » peuvent dormir tranquilles, en revanche les Clermontois doivent se méfier du « Pluton auvergnat » qui « paraît s’y être réfugié et où il pourrait bien s’apprêter à nous jouer quelque mauvais tour »…

ADC, 1 BIB 967

1902

La question des eaux à Aurillac : le rapport du géologue

Autour de 1900 se pose avec acuité la question de l’approvisionnement en eau de la ville d’Aurillac, dont la population croît substantiellement. Plusieurs civils et militaires sont morts de la typhoïde. Il faut organiser un captage et non plus boire l’eau de la Jordanne ou de la seule source du Morou. Une source est identifiée à Velzic par l’abbé Moulier ; c’est Boule, « professeur au Muséum », qui est chargé du rapport géologique. L’avis des experts concorde sur l’intérêt de cette solution ; les travaux sont entrepris sans retard. Cent ans plus tard, les Aurillacois boivent encore l’eau de Velzic.

ADC, 2 BIB 5490

1908

Biface acheuléen (n° 1)

Le biface (hauteur 133 x largeur 90 x épaisseur 20 mm) est en silex blond moucheté et lustré, d’origine locale (aquitanien du bassin d’Aurillac, 23,5 à 20,43 Ma). Il est l’outil typique du paléolithique inférieur et particulièrement caractéristique de l’acheuléen.

Cet outil en forme d’amande, taillé avec soin, à bords vifs et tranchants sur tout son pourtour, à base arrondie, tranchante, finement travaillée et extrémité en pointe, à symétrie bifaciale, est de faible épaisseur et il tient bien en main. La fraîcheur des arêtes et le léger lustrage indiquent que cette pièce n’a pas été roulée.

Ce silex taillé a été trouvé par Marcellin Boule en objet isolé dans l’une des carrières d’argile de Berthou (Champs-Migières), à Aurillac, dans les alluvions quaternaires.

Plusieurs savants, le Belge Aimé Rutot en tête, faisaient des éolithes, ces silex trouvés dans la carrière de Coissy au pied du puy Courny, des pierres taillées par un hypothétique homme de l’ère tertiaire. Boule démontre qu’il s’agit de pierres naturellement taillées. Et bientôt tout le monde scientifique s’accorde pour lui donner raison. Mais, à Berthou, il s’agit bien de silex taillés par l’homme quaternaire.

Collection Mairie de Montsalvy

500 000 ans à 200 000 ans avant notre ère.

[Notice de Nicole Vatin-Pérignon]

Biface acheuléen (n° 2)

Ce biface (hauteur 127 x largeur 72 x épaisseur 33 mm), accompagnant le précédent, peut appartenir au même gisement des alluvions quaternaires d’Aurillac. Outil en silex blond, de forme ovale irrégulière, à arêtes onduleuses, présentant des négatifs d’enlèvement larges mais pas de trace d’usure, est de facture plus fruste que le biface acheuléen précédent. On note, cependant, la similitude de la matière première et de la patine des deux bifaces.

Le paléolithique est un terme à connotation chronologique créé par John Lubbock en 1865 ; il désigne l’époque de la préhistoire durant laquelle l’homme était encore partout un chasseur-cueilleur . Le paléolithique inférieur s’étend entre 1,7 million d’années et 500 000 ans environ ; c’est l’époque de l’apparition du biface . L’Acheuléen succède au Chelléen (ou Abbevillien) et dure environ de 500 000 à 200 000 ans avant notre ère.

Collection Mairie de Montsalvy

500 000 ans à 200 000 ans avant notre ère.

[Notice de Nicole Vatin-Pérignon]

Acte de décès de « Marcelin » Boule
Acte de décès de « Marcelin » Boule

Le « professeur honoraire au Muséum d’Histoire Naturelle » était domicilié à Montsalvy, où il avait pris sa retraite et où il meurt un matin de juillet 1942.

Sa jeune veuve dut travailler à Paris, avant de prendre sa retraite dans la maison que Boule avait héritée de Lucie Colomb en 1919, puis à la maison de retraite de Montsalvy, où elle mourut dans les années 1980.

ADC, 2 E 134/38

1942

Portraits

Portrait de "Monsieur Boule" par Jacqueline Demoly
Portrait de "Monsieur Boule" par Jacqueline Demoly

Née en 1905, Jacqueline Demoly passe ses vacances chez les parents d'une amie à Montsalvy, dont elle peint les rues et les paysages, lorsque Boule fait la connaissance de cette "peintresse". Marcellin et sa femme se lient avec la mère de la jeune fille, qui vient avec sa fille à Saint-Mandé et à Montsalvy. Devenu veuf en 1926, Boule accueille la mère et la fille, respectivement comme "gouvernante" et comme "pupille". En 1928, Jacqueline, âgée de 23 ans, fait le portrait de "Monsieur Boule", mais elle le lui dédie "affectueusement". 

Le savant, vu de trois-quarts, les yeux mi-clos, les lunettes descendues sur le nez, est absorbé par la réflexion. Massif, portant une blouse de savant par-dessus son vêtement de professeur, Boule donne une image de concentration.

Collection B.C./Musée du Veinazès (donné par Mme Guiu, fille d'Emmanuel Jalenques filleul de Marcellin Boule)

1er décembre 1928

Portait de Boule par Jacqueline Demoly
Portait de Boule par Jacqueline Demoly

Au cœur de l’été cantalien, Boule se présente, de face, coiffé d’un béret et fumant sa bouffarde. Il n’est plus le professeur un peu intimidant de l’hiver précédent. C’est le savant heureux de se retrouver dans son pays natal et d’en partager les joies simples.

Peut-être le regard de la « peintresse », de 44 ans la cadette du maître, a-t-il changé. On ne sait depuis quand elle est devenue la maîtresse de Boule ; ce qui est sûr, c’est que leur fille, Pierrette, que les Montsalvyens ne découvriront qu’en 1938, est née en 1931.

Collection Mairie de Montsalvy

12 août 1929

HOMO SAPIENS SAPIENTISSIMUS
HOMO SAPIENS SAPIENTISSIMUS

L’homo sapiens sapiens n’évolue plus, mais il compte quelques individus très remarquables ; Boule ne nous en voudrait pas d’avoir forgé pour lui la catégorie du sapiens sapientissimus : il l’a bien méritée !

Constant Roux (1865-1942), le sculpteur à qui l’on doit ce buste en plâtre (antérieur à 1935, puisque la rosette de la Légion d’honneur n’a pas encore le canapé de commandeur), a vécu et travaillé à Marseille. Le prince Albert Ier de Monaco lui commanda diverses œuvres : à Monaco, sur le terre-plein du palais, la Science découvrant les merveilles de l’océan ; à Paris, les vingt panneaux décorant l’extérieur de l’Institut de paléontologie humaine.

C’est lui qui logiquement réalise le buste du premier directeur de cette même institution. L’exemplaire ici présenté se trouvait sur la cheminée de la salle du conseil municipal de Montsalvy dans les années 1980.

Collection Mairie de Montsalvy

Vers 1930

Médaillon de Claude Bouscau
Médaillon de Claude Bouscau

Claude Bouscau (1909-1985) a représenté la tête du profil gauche de Boule vers 1930, dans un médaillon rond de plâtre. Ce plâtre est le modèle qui fut fondu pour orner le monument commémoratif du square de Vic, à Aurillac, en 1962.

Cet artiste, originaire d’Arcachon, mais installé dans le XIVe arrondissement de Paris, a aussi réalisé, à Aurillac, la statue d’un couple de jeunes gens intitulé La jeunesse pour l’École normale, et des bas-reliefs pour l’église du Sacré-Cœur.

Collection Mairie de Montsalvy

1962

Portrait du Commandeur

La médaille de bronze gravée par Paul-Marcel Dammann (1885-1939) en 1936 montre Boule de profil, âgé de 75 ans (« AETATIS SUAE LXXV »), le revers de sa veste habilement fleuri de la rosette sur canapé du commandeur de la Légion d’honneur (il avait été promu l’année précédente). Au revers, une allégorie féminine, nue et accroupie, médite sur un crâne qu’elle tient sur les genoux. Cette médaille fut offert par Boule le jeudi 27 mai 1937, à l’Institut de paléontologie humaine, pour honorer ses 50 ans travaux au Muséum national d’histoire naturelle.

Collection Mairie de Montsalvy

1936

Monaco : des grottes de Grimaldi à l'Institut de paléontologie humaine (IPH)

Les grottes de Grimaldi

Le prince Albert Ier appela Boule pour diriger les fouilles du rocher des Baoussé-Roussé, près de Grimaldi (Italie), entre Menton et Vintimille. L’imprimerie de Monaco fait une édition somptueuse du rapport des fouilles, dont la partie géologique et paléontologique est naturellement assurée par Boule. Les planches hors-texte en héliogravure sont une merveille de précision et de beauté ; le texte est agrémenté de photographies stéréoscopiques de l’auteur.

La faune pléistocène de ces grottes comprend 138 espèces ; l’étude apporte surtout une « contribution nouvelle à l’histoire paléontologique de nos mammifères actuels », soulignant que, si la théorie des « variations brusques ou discontinues par saltation » comportent du vrai, les observations de Grimaldi mettent surtout en lumière des « variations lentes et continues ». Cette dialectique du continu et du discontinu demeure l’un des axes d’analyse de la paléontologie contemporaine.

Collection Mairie de Montsalvy

1906

Plaquette en argent de l’Institut océanographique – Fondation Albert Ier prince de Monaco

L’avers de cette plaquette en argent (au titre de 950/1000) est dû à René Grégoire : l’Institut, bâti sur le rocher, au bord de la mer où croise un deux-mâts, sert de toile de fond à une naïade sommairement vêtue d’algues, étendue sous la vague, au-dessus de la devise « EX ABYSSIS AD ALTA » (Depuis les abysses vers les sommets). Au revers, un poisson effrayant ouvrant une bouche sur des dents acérées, au fond de l’eau, est environné de coraux, d’un poisson et d’une étoile de mer.

Collection Mairie de Montsalvy

1909

Médaille à l’effigie d’Albert Ier de Monaco

Cette médaille fut frappée en souvenir de la visite du prince à l’hôtel Métropole de Monte-Carlo, le 27 mars 1913, au cours du IXe congrès international de zoologie.

Le portrait d’Albert Ier est dû à Tony Szirmaï, qui grava aussi, la même année, la médaille de la société des bains de mer de Monaco.

Collection Mairie de Montsalvy

1913

Plaquette de l’Institut de paléontologie humaine – Fondation Albert Ier prince de Monaco

L’avers représente, sous l’effigie du prince de profil, le bâtiment de la rue Panhard, le tout entre des lauriers. Le cartouche, en bas, porte le nom de « M. Marcelin Boule ». Le revers, dû à René Baudichon (1878-1963), représente une allégorie féminine qui découvre dans une grotte, grâce à une torche, des ossements enfouis et un mammouth peint sur la paroi.

L’étui est décoré d’un médaillon doré : le soleil se couche sur la mer où vogue un voilier ; dans une anfractuosité de la côte dort un squelette, recroquevillé, les jambes repliées, à l’image de l’homme découvert dans la grotte de Grimaldi (dont les fouilles avaient été publiées entre autres par Boule), retrouvés avec quelques restes de parure (bracelet et coquillages).

Collection Mairie de Montsalvy

Après 1913

Diplôme de commandeur de l’ordre de Saint-Charles

Le 23 décembre 1920, Boule est fait commandeur de l’ordre de Saint-Charles, l’équivalent monégasque de la Légion d’honneur créé en 1858 par le prince Charles III. La titulature d’Albert Ier, « par la grâce de Dieu, prince souverain de Monaco », ne comporte pas les titres secondaires (que son successeur Albert II porte encore aujourd’hui) de comte de Carladès et de baron de Calvinet. Les armes de la principauté figurent en frontispice et sur le sceau plaqué sous papier : un fuselé, tenu par deux franciscains, avec la devise « DEO JUVANTE » (« Dieu aidant »), timbré d’une couronne fermée de souverain.

Boule était officier de cet ordre depuis 1906.

Collection Mairie de Montsalvy

Cravate de commandeur de l’ordre de Saint-Charles

Avers : croix émaillée blanche bordée de rouge à huit pointes, portant le chiffre de Charles III (deux « C » entrelacés) et la devise « PRINCEPS ET PATRIA » (Le prince et la patrie).

Revers : croix émaillée blanche bordée de rouge à huit pointes, portant les armes de Grimaldi (fuselé de gueules et d’argent) et la devise « DEO JUVANTE » (Dieu aidant).

Collier : rouge et blanc (couleurs de la principauté).

L’étui porte en revanche le chiffre d’Albert Ier (deux « A » entrelacés).

Collection Mairie de Montsalvy

1920

Une fondation monégasque à Paris : l’Institut de paléontologie humaine

Situé 1, rue René-Panhard, dans le XIIIe arrondissement, l’IPH, figuré sur la page de titre, a fêté son centième anniversaire en 2010. La présence du prince Albert II de Monaco aux cérémonies officielles a permis de rappeler qu’il avait été fondé par le prince Albert Ier, son trisaïeul. Dirigé, jusqu’en 1939, par Marcellin Boule, ce lieu d’étude est aussi un lieu de publication. Le premier volume de Mémoires des Archives de l’Institut de paléontologie humaine, publié en 1927, est consacré à la grotte de l’Observatoire, à Monaco. Ces fouilles, entreprises par le chanoine de Villeneuve, savant chapelain du prince savant, complètent celles de Grimaldi.

Il est frappant de voir que Boule, sceptique en matière religieuse, était entouré de collègues ecclésiastiques, tels les abbés Bouyssonie, le père Teilhard de Chardin, l’abbé Breuil et le chanoine de Villeneuve. On ne sait comment ces clercs conciliaient leur sacerdoce catholique avec le « transformisme » darwinien. Teilhard, qui s’y est risqué, n’a pas eu les faveurs du Saint-Office, c’est le moins que l’on puisse dire.

Voici ce que disait Jacqueline Marcellin-Boule de cette collaboration : « Tous les hommages que je chercherais à rendre à son esprit de tolérance ne parleraient pas aussi clairement que le rappel de l’union sacrée en honneur de son laboratoire : des prêtres y faisaient bon ménage avec des libres penseurs, un jésuite prenait familièrement le bras d’un député communiste à la vue de ses ‘anges gardiens’ en lui disant : ‘sous mon égide vous serez à couvert’, toutes les nations s’y coudoyaient, s’y toléraient. Plus démonstratif encore est le choix électif de son maître [Gaudry], catholique fervent et pratiquant et sa propre préférence pour un élève, dans une voie religieuse autre que la sienne. J’ai dit plus haut que Marcellin Boule était le contraire d’un parvenu, j’ajoute qu’il était le contraire d’un sectaire. Avec quel tact il se défendait d’effleurer les questions métaphysiques ! »

Collection Mairie de Montsalvy

1927

En collaboration avec le père Teilhard de Chardin : Le Paléolithique de la Chine

En 1928, l’IPH publie son 4e mémoire, consacré à la stratigraphie, à la paléontologie et à l’archéologie de la Chine. Outre Boule, H. Breuil (son collègue à l’IPH depuis 1910, qui devient professeur au Collège de France en 1929) et E. Licent, il compte parmi ses auteurs un Auvergnat, Pierre Teilhard de Chardin (1881-1955), qui a dirigé la mission envoyée en Chine par l’IPH en 1923-1924. Le jésuite collaborait depuis 1912 avec Marcellin Boule au Muséum d’histoire naturelle. Dans une lettre du 28 mars 1931 à son « maître et ami », Teilhard dit qu’il est « celui à qui je dois tout dans ma carrière scientifique ».

Collection Mairie de Montsalvy


1928

Les grottes paléolithiques des Beni-Segoual (Algérie)

Le 13e Mémoire des Archives de l’IPH paraît en 1934. Il est consacré à des grottes paléolithiques kabyles. Boule y collabore à la partie anthropologique. Les planches de « la Norma facialis des têtes osseuses d’Afalou » ont un petit côté warholien, la couleur en moins.

Collection Mairie de Montsalvy

1934

Diplôme d’officier d’académie

Le récipiendaire est alors agrégé de l’université (depuis 1887) et « ancien attaché au Muséum d’histoire naturelle ». À 29 ans, il reçoit là sa première distinction prestigieuse ; il devient officier de l’instruction publique en 1896. Cette série de distinctions, créée en 1808, sera remplacée en 1955 par l’ordre des palmes académiques.

Collection Mairie de Montsalvy

1890

Une renommée mondiale

Chevalier de la Légion d'honneur en 1898 à 37 ans, commandeur en 1935, élu membre correspondant de quantités de sociétés savantes françaises, Marcellin Boule reçoit également des titres honorifiques des pays de trois continents. Ces diplômes et ces médailles montrent la renommée internationale du savant montsalvyen ainsi que l'existence d'une véritable "république de sciences" mondialisée, avant et après la première guerre mondiale.

Diplôme commémoratif de l’exposition universelle de 1889 (Paris)
Diplôme commémoratif de l’exposition universelle de 1889 (Paris)

Boule, alors âgé de 28 ans, reçoit ce diplôme pour sa « participation à l’exposition rétrospective du travail et des sciences anthropologiques ». Les figures du décor sont environnées des mots qui veulent résumer l’esprit de cette Exposition commémorative de la Révolution française : Océanie, Amérique, Asie, Afrique (pour l’universalité) ; Force domptée, Europe renaissante, Pax (malgré l’idée de Revanche toujours en arrière plan) ; Paris, France, Progrès, 1789, 1889 (Paris, capitale de la France républicaine) ; Agriculture, Sciences, Industrie, Arts (matières de l’exposition).

Cette décoration est due à Pierre-Victor Galland (1822-1892), auquel le Musée départemental de l’Oise, à Beauvais, a consacré en 2006-2007 une exposition, sous-titrée le « Tiepolo français ». Ce peintre et décorateur, très en vogue sous le Second Empire et la Troisième République, reste malgré tout un peu oublié. Ces décors « somptueux et érudits » sont néanmoins riches d’enseignement sur l’atmosphère régnant à Paris au début de la carrière de « Marcelin Boule » (le diplôme respecte l’orthographe de l’état civil).

Collection Mairie de Montsalvy

1889

Diplôme de la société agricole, scientifique et littéraire des Pyrénées-orientales
Diplôme de la société agricole, scientifique et littéraire des Pyrénées-orientales

Le 29 novembre 1893, le trentenaire devient membre correspondant de cette société vouée aux sciences, aux belles lettres, à l’agriculture et… à la viticulture, fondée en 1833. Le diplôme porte un écu de gueules à trois pals d’or, chargé d’un saint Jean-Baptiste tenant une croix et un agneau, timbré d’une couronne (armes de Perpignan).

Collection Mairie de Montsalvy

1893

Diplôme de membre associé étranger de la société belge de géologie, de paléontologie et d'hydrologie (Belgique)
Diplôme de membre associé étranger de la société belge de géologie, de paléontologie et d'hydrologie (Belgique)

A 35 ans, Boule, « docteur ès-sciences, au laboratoire de paléontologie du Muséum de Paris », est reçu dans cette société savante belge fondée à Bruxelles en 1887. Le diplôme est signé du président L. Dollo ; il porte la devise « MENTE ET MALLEO » (Par la pensée et par le marteau), qui montre que les sciences que la société se propose d’étudier sont à la fois spéculatives et expérimentales. La société géologique de France porte alors la même devise.

Boule devint membre honoraire de la même société en 1920.

Collection Mairie de Montsalvy

1896

Diplôme de membre de la société de géographie (Paris)
Diplôme de membre de la société de géographie (Paris)

Ce diplôme, gravure très soignée mettant en exergue les noms de grands explorateurs, est décerné le 16 mars 1900 à Boule. Il porte, entre autres, la signature du président de la commission centrale, le prince Roland Bonaparte (1858-1924, petit-fils de Lucien Bonaparte), géographe et botaniste.

Collection Mairie de Montsalvy

1900

Membre d’honneur de la société d’histoire naturelle d’Autun
Membre d’honneur de la société d’histoire naturelle d’Autun

Les diplômes éduens ont une iconographie luxuriante : plantes, poissons dans la mer, insecte, reptile voisinent avec la ville d’Autun et le clocher de la cathédrale. Cette abondance fait écho à la boulimie scientifique affichée par la jeune société : botanique, géologie, minéralogie, paléontologie, zoologie, agriculture et anthropologie.

Bernard Renault, président de la société depuis sa fondation en 1886, a étudié la flore et la faune des terrains permiens et houillers de Saône-et-Loire.

Collection Mairie de Montsalvy

1903

Médaille d’or de l’exposition universelle de 1900 (France)

Marcellin Boule reçoit une médaille d’or comme seize autres géographes (tel Vidal de la Blache), dans le Groupe III : Instruments et procédés généraux des lettres, des sciences et des arts (classe 14 : Cartes et appareils de géographie et de cosmographie. Topographie). C’est comme « auteur de monographies géologiques très appréciées sur le Cantal et la Corrèze » qu’il est primé.

Diverses figures allégoriques dues à Camille Boignard, gravées par Adrien Didier et imprimées par A. Porcabeuf, représentent sur cette eau-forte les valeurs promues par l’exposition universelle : Arts, Paix, Travail, Force, Idéal, Pensée.

La médaille elle-même est due à Jules-Clément Chaplain (1839-1909).

Collection Mairie de Montsalvy

1900

Diplôme de membre correspondant de la société italienne d’anthropologie, d’ethnologie et de psychologie comparée (Florence – Italie)

En 1869 fut créée, à l’Istituto di studi superiori de Florence, la première chaire italienne d’anthropologie. Son premier titulaire, Paolo Mantegazza (1831-1910), fonda en 1871 la Società italiana d’antropologia, etnologia e psicologia comparata. Le diplôme de « socio corrispondente » est signé du président Mantegazza, porte un médaillon gaufré représentant, de profil, Linné et Darwin, sous les auspices desquels se place la première société d’anthropologie italienne. Fondée à Florence vingt-deux ans avant celle de Rome, elle illustre la multipolarité de la science italienne, bien différente de la centralisation parisienne.

Le diplôme est précédé d’une lettre du secrétaire, Ettore Regalia, qui explique que cette distinction est accordée au récipiendaire à cause des « éminents services rendus dans ses travaux et dans le journal L’anthropologie à la « science palethnologique » (« paletnologica », c’est-à-dire à l’étude des hommes préhistoriques dans leur milieu).

Collection Mairie de Montsalvy

1904

Diplôme de membre correspondant de la société géologique impériale de Vienne (Autriche-Hongrie)
Diplôme de membre correspondant de la société géologique impériale de Vienne (Autriche-Hongrie)

C’est le 15 novembre 1849 que l’empereur François-Joseph (dont les armes figurent en haut du diplôme) fonde la kaiserlich-königliche Geologische Reichsanstalt (GRA); Haidinger en fut le premier directeur. Elle était installée, jusqu’en 2005, au palais Rasumofsky, ici représenté par Skala dans son parc.

Ornant l’initiale « D », deux géologues sont dans une galerie de mine, avec un marteau et une lampe.

La montée des tensions internationales au début du XXe siècle n’empêche pas que continue de se tisser un réseau européen de savants.

Le diplôme spécifie que le récipiendaire est récompensé pour « ses services et sa science paléontologique ».

Collection Mairie de Montsalvy

1906

Boule photographié à Cambridge
Boule photographié à Cambridge

Boule n’est coiffé ni d’un bonnet carré, ni d’un haut de forme ; on le reconnaît à l’extrême droite de la photographie, dans le rang du milieu. La photographie est due aux photographes Stearn, de Cambridge.

Collection Mairie de Montsalvy

1927

Diplôme de membre correspondant de la société berlinoise d’Anthropologie, d’ethnologie et de préhistoire (Empire d’Allemagne)
Diplôme de membre correspondant de la société berlinoise d’Anthropologie, d’ethnologie et de préhistoire (Empire d’Allemagne)

Le 17 février 1906, la Berliner Gesellschaft für Anthropologie, Ethnologie und Urgeschichte fait de Boule l’un de ses membres correspondants. Le diplôme est artistiquement enluminé, presque rubriqué comme un livre liturgique. Cette société, fondée en 1869 par le médecin et anthropologue Rudolf Virchow (1821-1902) sous le nom de « Berliner Anthropologische Gesellschaft » (comme le porte le sceau plaqué sous papier qui orne le diplôme), élargit ses curiosités à l’ethnologie et à la préhistoire. Un site internet un peu austère http://www.bgaeu.de présente ses activités scientifiques.

Collection Mairie de Montsalvy

1906

Diplôme de membre étranger de la société royale d’études nordiques (Danemark)
Diplôme de membre étranger de la société royale d’études nordiques (Danemark)

Le 3 avril 1906, Boule est admis, à titre de membre étranger, dans « Det Kongelige Nordiske Oldskriftselskab », fondée en 1832. Le diplôme montre une femme ailée portant casque, pique et bouclier rond ; une autre femme plus pacifique portant une crosse et un livre ; un homme gravant des runes sur une pierre levée devant laquelle il est assis, sous le regard d’une femme debout ; un moine copiste penché sur son écritoire.

Le sceau plaqué sous papier, qui sert aujourd’hui encore d’emblème à la société, montre une femme vêtue d’une tunique, regardant en arrière, assise sur un rocher sur lequel s’appuie son bras droit, tandis que le bras gauche tient une tablette debout sur son genou gauche ; à ses pieds se trouvent deux cygnes.

Cette société a son siège à Copenhague, Frederiksholms Kanal 12 ; elle publie une collection de monographies richement illustrées, les Nordiske Fortisminder, dans les domaines de la préhistoire et de l’archéologie médiévales.

Collection Mairie de Montsalvy

1906

Grand prix de l’exposition universelle de Milan décerné à la revue L’anthropologie (France-Italie)
Grand prix de l’exposition universelle de Milan décerné à la revue L’anthropologie (France-Italie)

Le 17 mai 1907, Marcel Jozon, commissaire général du gouvernement français, et Alfred Maguin, président de la section française de l’exposition universelle, décernent à la jeune revue L’anthropologie un grand prix, dans la « collectivité des journaux » et dans celle de la « presse périodique ».

Dans un médaillon doré, une femme fait une sorte de geste de bénédiction ; à ses pieds, elle a les symboles des valeurs promues par les expositions universelles : roue (industrie), corne d’abondance (prospérité) et ruche (travail).

« L’esposizione universale » se tient du 28 avril au 11 novembre 1906 ; elle réunit 40 pays et près de 5 millions de visiteurs.

Collection Mairie de Montsalvy

1907

Diplôme de membre associé étranger de la Société géologique de Londres (Angleterre)

Déjà nommé correspondant étranger de la Geological Society of London, Boule en devient membre étranger en 1912, comme le spécifie ce diplôme entièrement rédigé en langue latine : « Marcellinum Boule (…) in sociorum exterorum ordinem ascribi voluit ».

L’acte est signé du président Aubrey Strahan (1852-1928), et scellé du sceau portant la devise « QUICQUID SUB TERRA EST » (Tout ce qui est sous terre), empruntée au poète Horace. C’est toujours la devise de la « Societas geologica Londinensis », créée en 1807 et approuvée par le roi George IV en 1825, désormais dotée d’un riche site internet http://www.geolsoc.org.uk

En 1933, Boule reçoit la médaille Wollaston de la Société géologique. Cette prestigieuse distinction scientifique avait été attribuée à Darwin en 1859 et à Gaudry en 1884.

Collection Mairie de Montsalvy

1912

Diplôme de membre d’honneur de la société d’anthropologie de Vienne (Autriche)
Diplôme de membre d’honneur de la société d’anthropologie de Vienne (Autriche)

Le 13 mars 1913, à la veille de la guerre, Boule devient « Ehren-Mitgliede » de la « Anthropologische Gesellschaft » de Vienne. Fondée en 1870, très liée au Naturhistorisches Museum de Vienne, la société enlumine très richement de rouge et de blanc ses diplômes.

Collection Mairie de Montsalvy

1913

Diplôme de membre honoraire de la société romaine d’anthropologie (Rome – Italie)
Diplôme de membre honoraire de la société romaine d’anthropologie (Rome – Italie)

Fondée en 1893, la Società Romana di antropologia (désormais Istituto italiano di antropologia) admet Boule comme « socio onorario » (membre honoraire) le 20 mars 1920. Le diplôme porte la figure traditionnelle de la louve romaine allaitant Romulus et Rémus.

Installé à la Sapienza, cet institut publie une revue désormais en anglais, le Journal of Anthropological Sciences ; il organise des colloques et possède un site internet plutôt dépouillé www.isita-org.com

Collection Mairie de Montsalvy

1920

Diplôme du Kim Khanh de première classe (Annam)
Diplôme du Kim Khanh de première classe (Annam)

Khai-Dinh (1885-1925), empereur d’Annam (1916-1925), décerne en 1922 (année de son voyage en France) le Kim-Khanh de première classe, avec sautoir et franges, à « Monsieur Boule, professeur au muséum national ». Par ce diplôme, orné de dragons, les membres du conseil secret notifient au récipiendaire, en chinois et en français, qu’il pourra porter la plaque d’honneur en or que Sa Majesté (le douzième et avant-dernier empereur de la dynastie des Nguyen, juste avant Bao-Dai qui fut le dernier) octroyait aux Français et aux étrangers.

Collection Mairie de Montsalvy

1922

Diplôme de membre correspondant de l’académie des sciences naturelles de Philadelphie (Etats-Unis d’Amérique)
Diplôme de membre correspondant de l’académie des sciences naturelles de Philadelphie (Etats-Unis d’Amérique)

Fondée en 1812 « for the encouragement and cultivation of the sciences, and the advancement of useful learning » (pour l’encouragement et la culture des sciences, et pour l’avancement de la connaissance utile), l’Academy of natural sciences of Philadelphia est bien plus qu’une société savante. Son musée fut enrichi constamment par les expéditions qu’elle organisa à travers le monde, et elle est depuis longtemps un lieu d’enseignement.

Le catalogue de ses collections est disponible sur http://www.ansp.org . Elle possède, entre autres, la collection de fossiles de Thomas Jefferson.

Marcellin Boule en devient correspondant le 20 novembre 1923.

Collection Mairie de Montsalvy

1923

Diplôme de docteur honoris causa de l’université de Liège

La distinction est décernée, sur un parchemin manuscrit, au nom du roi des Belges.

Collection Mairie de Montsalvy

1924

Diplôme de membre correspondant de l’académie des sciences de Saragosse (Espagne)
Diplôme de membre correspondant de l’académie des sciences de Saragosse (Espagne)

Ce parchemin enluminé d’or et de rouge fait de Boule, en novembre 1935, un membre correspondant de la jeune Academia de Ciencias Exactas, Físicas, Químicas y Naturales de Zaragoza, qui avait tenu sa séance inaugurale en 1916.

Cette académie compte, aujourd’hui encore, quelques savants français comme membres correspondants, tel Claude Brezinski.

Collection Mairie de Montsalvy

1935

Diffuser la science : manuels d'enseignement secondaire et guides touristiques

Conférences de paléontologie

Masson, l’éditeur scientifique, avait une collection de Cours élémentaire d’histoire naturelle, dans laquelle Boule publie des Conférences de paléontologie à l’usage des classes de philosophie et de mathématiques A et B. Il est à noter que, si l’éditeur Masson existe encore de nos jours, l’enseignement de la paléontologie a complètement disparu du lycée.

Ce volume, dédié « à M. Albert Gaudry », porte des corrections manuscrites de Boule, inspirées par une lettre à lui adressée par un collègue dont les initiales doivent être « S. R. », puisqu’il signe, en grec, « Σ Ρ ».

L’archéoptéryx, qui mélange caractères d’oiseaux et de reptiles, est une créature du jurassique ; elle fut découverte en 1860. Son caractère hybride inspire Alfred Jarry qui , en 1897, en fait le sous-titre de sa pièce Ubu cocu : l’archéoptéryx, « préhistorique, croisé vampire-archéoptéryx, ichthyornis, avec de nombreuses qualités des chéiroptères, léporides, rapaces, palmipèdes, pachydermes et porcins ! » (acte I, scène 5), est l’enfant adultérin (dont la nativité est célébrée le 25 du mois de sable du calendrier pataphysique) de la Mère Ubu et de Barbapoux.

Collection Mairie de Montsalvy

1905

Cours d’histoire naturelle pour l’enseignement primaire supérieur

Marcellin Boule, Ch. Gravier, assistant au Muséum d’histoire naturelle et H. Lecomte, qui y est professeur, publient, à partir de 1905, un Manuel d’histoire naturelle en 3 volumes, pour chacune des années de l’enseignement primaire supérieur.

Les exemplaires ici présentés sont ceux de Marcellin Boule ; les corrections qu’il y fit au crayon montrent son souci de toujours améliorer ces ouvrages didactiques, agrémentés d’illustrations claires, au fil des rééditions.

Au sujet du précis de géologie à l’usage de l’enseignement secondaire, Jacqueline Boule a écrit : « Ce petit classique eut un nombre d’éditions si peu… classiques, qu’il faisait dire à son auteur avec une bonhomie nuancée de coquetterie : ‘C’est la seule affaire que j’ai réalisée de ma vie, moi si peu façonné pour en faire’ ».

Collection Mairie de Montsalvy

1905 et 1907

Les guides touristiques

Le Cantal

L’autre mode de diffusion qu’utilisa Boule pour la science est la littérature touristique. Il dirige chez Masson, son éditeur, une collection de Guides du touriste, du naturaliste et de l’archéologue. Le premier volume, publié en 1898, est – à tout seigneur tout honneur –consacré au Cantal. La préface présente les objectifs de la nouvelle collection : « au moment où se produit en France un mouvement considérable en faveur des études géographiques, des voyages d’instruction et du tourisme, nous avons cru devoir attirer l’attention du public sur un des pays les plus intéressants et les plus pittoresques de notre France si belle et si variée ». Le Guide aura une visée savante (donner « l’état actuel de nos connaissances ») et pratique (pour les visiteurs) : « c’est à la fois une monographie et un guide », pour « associer (…) les plaisirs de l’esprit aux plaisirs des yeux ».

Outre Boule, l’ouvrage est écrit par Louis Farges, archiviste paléographe et cantalien. Pierre Duclaux (l’un des fils d’Émile) a écrit une notice sur l’agriculture, et Pierre Marty a envoyé quelques dessins. Boule termine sa préface par un hommage à Jean-Baptiste Rames (1832-1894), « notre maître et ami si regretté (…) lui, qui, le premier, nous initia à l’histoire de nos montagnes et nous apprit à les aimer ».

Collection Mairie de Montsalvy

1898

Le Puy-de-Dôme et Vichy
Le Puy-de-Dôme et Vichy

L’ouvrage sur la Basse-Auvergne et Vichy, le troisième de la collection, est écrit à quatre mains : Boule lui-même, Philippe Glangeaud (maître de conférences à l’université de Clermont), Gilbert Rouchon (archiviste du Puy-de-Dôme) et Antoine Vernière (ancien président de l’académie de Clermont).

La couverture de cet exemplaire « tiré spécialement pour M. Marcellin Boule » porte, tout simplement, un cratère. Dans sa préface, Boule remercie tous les savants et artistes qui ont prêté leur concours à la préparation du volume.

Collection Mairie de Montsalvy

1901

La Savoie. Aix-les-Bains
La Savoie. Aix-les-Bains

Les guides Boule sont souvent écrits à deux mains au moins : celle d’un naturaliste (ici Joseph Révil, président de la société d’histoire naturelle de la Savoie) et celle d’un littéraire (ici Joseph Corcelle, agrégé de l’université), de manière à proposer une description complète d’un territoire, et à offrir au « touriste » toutes les informations qu’il est en droit d’attendre du « naturaliste » et de « l’archéologue ».

Ce sont moins les illustrations, assez parcimonieuses, qui font l’attrait du guide, que le soin porté à la couverture, ici en cuir, rehaussée de lettres dorées et agrémentée d’une Savoyarde en costume dit « traditionnel ».

Collection Mairie de Montsalvy

1903

La Haute-Loire et le Vivarais
La Haute-Loire et le Vivarais

Marcellin Boule avait préparé sa thèse sur la description géologique du Velay, soutenue en 1892, lorsqu’il était chargé de cours à l’université de Clermont-Ferrand. Il revient donc ici à ses premières amours. Dans la préface, il explique que le Haut-Vivarais « forme, avec la région du Mézenc, une unité géologique et qui diffère totalement du Vivarais calcaire ou Bas-Vivarais. Cette partie de l’Ardèche et la partie de la Haute-Loire qui l’avoisine ne sauraient être séparés au point de vue touristique ».

Après une solide monographie et avant des propositions d’itinéraires, Boule propose une liste de lieux incontournables : « ce qu’il faut voir surtout dans la Haute-Loire et dans le Haut-Vivarais ».

Collection Mairie de Montsalvy

1911

Les « guides Boulle » (sic) récompensés

En 1911, la Société de géographie commerciale de Paris attribue sa « médaille Meurand » à Boule pour sa collection de guides. L’avers, dû au médailler Louis-Alexandre Bottée (1852-1940), représente un curieux Mercure féminin, coiffé d’un casque ailé et tenant un caducée, couronné de laurier (emblème d’Apollon) par une autre femme : cette allégorie hybride doit probablement représenter la « géographie commerciale ». Les deux femmes, sur fond de port (la mer, un navire et un phare) sont debout sur le quai, où sont posés divers objets : ruche, roue dentée, globe terrestre, tonneau, enclume, longue-vue, etc.

Comme l’indique la notice de la médaille, « le nouveau Guide, vrai modèle du genre, à la fois érudit et pratique sous une forme élégante et même coquette, sera fort apprécié des touristes, qui – chaque année plus nombreux, et ils ont bien raison – se dirigent vers la vieille terre des volcans éteints ».

Collection Mairie de Montsalvy

1911

Les Alpes de Haute-Provence
Les Alpes de Haute-Provence

Marcellin Boule poursuit la publication de sa collection des Guides du touriste, du naturaliste et de l’archéologue, consacrés depuis 1898 à sept départements et/ou pays du Massif central et des Alpes.

Le géologue et botaniste Gustave Tardieu (1851-1932), dans sa préface, vante les « sites », « horizons », « superbes belvédères », « crêtes accidentées », « capricieuses successions de vallées », « clues incomparables » de ce département.

Collection Mairie de Montsalvy

1912

Professeur de paléontologie au Muséum d'histoire naturelle de Paris

Médaille du centenaire du Muséum

L’avers montre sagement une ruche entourée de deux rameaux d’olivier, avec l’inscription « LE 10 JUIN 1893 LE MUSEUM D’HISTOIRE NATURELLE CELEBRE LE CENTENAIRE DE SA FONDATION ». Le revers montre une femme nue en pied, les cheveux longs dénoués ; de la main gauche, elle enlève le voile qui la recouvre encore, tandis que, de la main droite, elle soutient son sein gauche. Le voile découvre aussi un lion derrière la femme. En bas à gauche de la médaille coule un flot, tandis qu’en haut à droite brille le soleil. La légende explicite la tenue et le geste de la femme : « VELIS AMOTIS SCIENTIA APPARET NATURA » (Une fois les voiles enlevés apparaît la nature de la science). Cette agréable scène, qui ne donne pas de la science une image trop austère, est due au médailler Louis-Alexandre Bottée (1852-1940).

Collection Mairie de Montsalvy

1893

Médaille frappée à l’occasion de l’édification des nouvelles galeries du Muséum

Boule fut chargé de l’aménagement de la galerie de paléontologie (ce qui lui valut la légion d’honneur) sous la direction de son maître Gaudry qui expliquait en ces termes l’objectif de cette galerie : « Si l'homme ne peut lire dans l'avenir, et c’est là une des plus dures épreuves de sa destinée, il peut essayer de lire dans le passé ».

Le paléographe déchiffre les traces écrites d’un passé récent (4000 ans au plus), tandis que les archives non écrites du paléontologue ont plusieurs centaines de milliers, voire plusieurs millions d’années.

Collection Mairie de Montsalvy

1898

Boule et le diplodocus Carnegie
Boule et le diplodocus Carnegie

Dans la galerie de paléontologie est installé le moulage du squelette de diplodocus offert par Andrew Carnegie. Boule pose en compagnie de Holland, directeur du musée Carnegie à Pittsburgh, devant ce Diplodocus Carnegiei, devenu le clou de la galerie - aujourd'hui galerie de paléontologie et d'anatomie comparées.

Collection B. C./Musée du Veinazès

[vers 1908]

Disciple de Gaudry

En 1886, Boule entre au Muséum ; il va bientôt y devenir le disciple préféré d’Albert Gaudry (1827-1908). Une plaquette est frappée en l’honneur du maître en 1900. A l’avers, il porte le buste de profil ; au revers, sous l’inscription « A ALBERT GAUDRY PALEONTOLOGISTE SES ELEVES SES AMIS SES ADMIRATEURS 1900 », une allégorie féminine de la paléontologie creuse la terre d’une pioche pour en extraire un énorme fossile. Sous l’allégorie, l’inscription « PIKERMI 1855-1860 » rappelle le séjour que fit Gaudry dans cette ville de Grèce entre 1855 et 1860, durant lequel il récolta la matière de son maître ouvrage, Animaux fossiles et géologie de l'Attique (2 volumes, 1862-1867).

Les dessins de ce médaillon sont signés « F. Vernon » ; il s’agit probablement de Frédéric-Charles Victor de Vernon (1858-1912), sculpteur et graveur de médailles.

Collection Mairie de Montsalvy

1900

Boule, fondateur et directeur des Annales de paléontologie

En 1903, Boule a succédé à Albert Gaudry à la chaire de paléontologie du Muséum d’histoire naturelle de Paris. Dès 1905, il entreprend la création d’une publication nouvelle, Les annales de paléontologie, à laquelle Gaudry « envoie ses vœux ». Dans l’introduction, il affiche sa préférence pour, d’une part, « les travaux de paléontologie stratigraphique ou de systématique pure, dont le but principal ne sera pas la multiplication des genres et des espèces », puisque « mieux valent des choses sans noms que des noms sans choses » et, d’autre part, pour les « travaux de paléontologie philosophique ».

La première année, Boule publie lui-même un article sur « Les grands chats des cavernes », illustré, notamment, par le squelette fossilisé de lion trouvé dans la caverne de L’Herm (Ariège), et offert au Muséum par Edmond de Rothschild.

Collection Mairie de Montsalvy

1906

Médaille à l’effigie de Lamarck

Lamarck (1744-1829) est, cinquante ans avant Darwin, le père fondateur de l’évolutionnisme, même s’il l’exprime avec prudence en 1809. Le transformisme lamarckien a été souvent résumé par une phrase simple, voire simpliste : « La fonction crée l’organe ».

Au revers de la médaille, on trouve l’inscription « MUSEUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE » avec, dans le cartouche, « Mr Boule. Professeur au Muséum ».

Collection Mairie de Montsalvy

Après 1903

Eprouvettes pour échantillons

Ces petites éprouvettes ne contiennent plus que du coton et une fiche à l’en-tête du Muséum (Paléontologie), où sont inscrits, après la définition de l’échantillon, le terrain et la localité dans lesquels il a été trouvé.

Collection Collège « Marcellin-Boule » de Montsalvy

1e tiers du XXe siècle

Les hommes fossiles

L’homme fossile de la Chapelle-aux-Saints

En 1908, les abbés Amédée et Jean Bouyssonie découvrent, dans le canton de Beaulieu-sur-Dordogne (Corrèze), un squelette qui les intrigue au point qu’ils en confient avec confiance l’étude et les restes au jeune professeur du Muséum, lequel le publie dans le tome VI des Annales de paléontologie en 1911.

Collection Mairie de Montsalvy

1911

HOMO SAPIENS NEANDERTHALENSIS
HOMO SAPIENS NEANDERTHALENSIS

Moulage du crâne de l’homme de la Chapelle-aux-Saints

Ce crâne, dont l’original est conservé au Muséum d’histoire naturelle de Paris, a permis un bond de géant dans la connaissance de l’homme de Néanderthal (découvert dans le site éponyme en 1856) : platycéphale, dolichocéphale, à front fuyant et arcades sourcillières proéminentes, il est prognathe et dénué de menton.

Durant plus d'un siècle à compter de sa découverte, les hypothèses émises à son sujet ont reflété les préjugés du moment : longtemps considéré comme une sous-espèce au sein de l'espèce Homo sapiens et nommé en conséquence Homo sapiens neanderthalensis, il a été ensuite considéré par la majorité des auteurs comme une espèce indépendante nommée Homo neanderthalensis .Pour Marcellin Boule il s'agit encore d'un Homo sapiens neanderthalensis.

L’homo sapiens neanderthalensis, qui avait largement peuplé l’Europe, disparut en 35.000 avant notre ère. L’homo sapiens sapiens, venant de l’Orient, a cohabité avec lui en Europe avant de l’y remplacer complètement depuis environ 40.000 ans.

L’homme de la Chapelle-aux-Saints taillait la pierre (industrie moustérienne du paléolithique moyen) et avait le culte des morts, puisqu’il a été inhumé volontairement. La reconstitution que fait Joanny Durand, en 1921, sous la direction de Boule, des muscles de son visage et de son cou n’est pas particulièrement avenante… mettons qu’elle soit un peu figée, comme un masque mortuaire.

Collection Collège Marcellin-Boule de Montsalvy

45.000 av. notre ère (original) ; fin XXe siècle (moulage)

L’œuvre maîtresse : Les hommes fossiles

En 1920, Boule publie une synthèse intitulée Les hommes fossiles. Éléments de paléontologie humaine. L’ouvrage, réédité et enrichi en 1923, a pour objet « de soulever un coin du voile cachant à[ l’homme] à la fois l’humilité de ses origines et la gloire de son ascension ». Cet exposé très clair et très convaincant du rapprochement étroit entre « le rameau humain » et les « rameaux simiens » souleva l’enthousiasme des milieux scientifiques et suscita aussi « l’ardente et légitime curiosité du public ». C’est grâce aux « hommes fossiles » que Boule se fit un nom dans le grand public.

Collection Mairie de Montsalvy

1923

Fossil Men

La seconde édition française des Hommes fossiles est publiée, dès 1923, en langue anglaise, à Edimbourg. Les traducteurs, Jessie Elliot Ritchie et James Ritchie, dans leur introduction, expliquent la prééminence française en matière de connaissance de l’homme préhistorique par sa « position géographique », qui a permis au sous-sol français de conserver nombre d’hommes fossiles, lesquels ont eu ensuite la « chance » de « tomber entre les mains d’un scientifique aussi compétent que le Professor Marcellin Boule ».

Collection Mairie de Montsalvy

1923

Revue L’anthropologie

Boule n’est pas anthropologue, c’est un géologue passé à la paléontologie sous l’influence de son maître Albert Gaudry (1827-1908). La paléontologie humaine amène tout naturellement Boule à l’anthropologie. Il dirigea, avec René Verneau, la revue L’anthropologie, publiée tous les deux mois par l’éditeur Masson. Depuis son origine en 1890, elle a joué un rôle fondamental dans le développement des sciences préhistoriques et anthropologiques, et reste aujourd'hui l'une des premières revues internationales de cette discipline. Elle publie cinq fois par an des mémoires originaux, des nouvelles d'actualité et des analyses d'ouvrages, dans le domaine de la géologie du quaternaire, de l'environnement de l'homme fossile, de la paléontologie humaine et de la préhistoire. Son rédacteur en chef actuel est Henri de Lumley, ancien directeur du musée de l’homme et successeur de Boule à la tête de l’Institut de paléontologie humaine.

Collection Mairie de Montsalvy

1922 (n° 32) et 1929 (n° 39)

Le matériel du savant

Boussole
Boussole

À la grande boussole en est attachée une autre, minuscule, par une chaînette dont les anneaux, très allongés, comprennent en leur centre une petite lamelle métallique mesurant exactement 1 cm – pour un étalonnage sommaire, à la façon des anciennes chaînes d’arpenteurs.

Collection Mairie de Montsalvy

Début XXe siècle

Gourde
Gourde

Le métal assure à la gourde sa solidité, tandis que le rotin, une fois mouillé, maintient à l’eau sa fraîcheur. Un cordon de cuir permettait de porter la gourde en bandoulière.

Collection Mairie de Montsalvy

Début XXe siècle

Réveil
Réveil

De marque Spring, ce réveil porte la mention « Swiss made », garantie de qualité et d’exactitude – même s’il n’est actuellement plus en état de marche.

Collection Mairie de Montsalvy

Début XXe siècle

Réchaud
Réchaud

En laiton, de marque Stoker, il permettait au paléontologiste de terrain de chauffer ses plats grâce à un combustible solide mis dans le treillage. De petits trous assurent l’arrivée d’air nécessaire à la combustion. Comme le reste du matériel de Boule, ce réchaud est une merveille de simplicité, de robustesse et d’efficacité. Tout tenait dans une petite valise de cuir, commode et maniable.

Collection Mairie de Montsalvy

Début du XXe siècle

Pochette
Pochette

Le fond translucide de cette pochette de cuir est quadrillé de carrés de 12 mm de côté.

Collection Mairie de Montsalvy

Début du XXe siècle

Tabouret
Tabouret

Ce tabouret à trois pieds pliant, en bois et cuir, permettait au savant de s’asseoir pour observer et prendre des notes.

Collection Mairie de Montsalvy

Début XXe siècle

Microscope

Ce microscope a été offert à Boule en 1891 par l’Académie des sciences. A 30 ans, Boule représente l’avenir de la science française. Plus tard, il ne sera candidat qu’une seule fois à l’Académie des sciences, en 1908, à la mort de son maître Gaudry ; mais la « cuisine électorale » le dissuadera à jamais de s’y représenter.

Ce magnifique instrument, qui a conservé l’essentiel de son optique et ses lamelles, est l’un des grands modèles de la maison « Nachet, à Paris ».

Collection Mairie de Montsalvy

1891

Grattoir aurignacien

Ce grattoir en silex (hauteur 85 x largeur 35 x épaisseur 22 mm) du début du paléolithique supérieur (Aurignacien), est de forme simple à front semi-circulaire dégagé. La face supérieure est plus travaillée que la face inférieure. Cet outil est à fonction mixte probable (grattoir et burin) et à usage multiple ; il est typique de l’industrie aurignacienne.

L'Aurignacien a été défini par Henri Breuil et Émile Cartailhac (1845-1921, professeur de Boule à Toulouse) en 1906 à partir de l'industrie lithique de la grotte d'Aurignac ( Haute-Garonne ), fouillée par Édouard Lartet (1801-1871) en 1860.

Collection Mairie de Montsalvy

35 000 ans avant notre ère.

[Notice de Nicole Vatin-Pérignon]

Grattoir et outil à pointe aurignaciens

Ce grattoir (hauteur 80 x largeur 42 x épaisseur 14 mm) et cet outil à pointe trouvé en 1901 (hauteur 90 x largeur 26 x épaisseur 8 mm) sont des silex taillés au début du Paléolithique supérieur (Aurignacien). Ils sont typiques de l’outillage lithique (lame en silex, grattoir, outil pour perforer, pointe retouchée) de l’industrie aurignacienne, liée à l’industrie osseuse. Il est possible que ces outils proviennent de Dordogne (?).

Collection Mairie de Montsalvy

35 000 ans avant notre ère.

[Notice de Nicole Vatin-Pérignon]

Mémoire du grand homme : Aurillac et Montsalvy

Les souvenirs de sa seconde épouse
Les souvenirs de sa seconde épouse

Jacqueline Marcellin-Boule, qui avait portraituré « M. Boule » à la fin des années 1920, avant de devenir sa maîtresse puis sa femme, écrivit en 1943 des pages pleines de sensibilité à sa mémoire.

Pour le centenaire de sa naissance, fidèle éditeur de Boule, Masson, en publia des extraits que voulut bien préfacer Jean Rostand, de l’Académie française. Le « portrait physique » du grand homme commence ainsi : « Brachycéphale de petite taille, d’ossature robuste, il représentait le type d’Alpin le plus pur. Il venait du sol archéen, du premier noyau émergé au cours des périodes géologiques, celui qui commença la sculpture de la France ».

Collection Mairie de Montsalvy

1960

1962 : un centenaire en retard

Les samedi 23 et dimanche 24 juin 1962 se succédent toute une série de manifestations organisées par la Société de la Haute-Auvergne. Le samedi soir, l’hommage solennel rendu par Abel Beaufrère précède les témoignages de ses élèves J.-P. Lehman et Jean Piveteau.

Le dimanche, une fois achevée l’inauguration de la stèle à Aurillac, le cortège officiel se dirige vers Montsalvy. Après un plantureux banquet, une plaque est dévoilée sur la demeure de Boule, et le collège d’enseignement général « Marcellin Boule » est inauguré.

ADC, 3 J 32 (fonds André Muzac)

1962

Inauguration de la stèle aurillacoise

Le dimanche matin 24 juin 1962 est inauguré, square de Vic à Aurillac, le monument financé par le prince de Monaco, la ville d’Aurillac et le conseil général. Le médaillon dû à Claude Bouscau est celui dont le plâtre est exposé à l’entrée de l’exposition.

ADC, 45 Fi 11464 et 11465  (clichés André Muzac)

1962

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