Tribunes neuves au stade d’Aurillac (1935)
En 2014, le stade aurillacois sera doté de tribunes neuves. Les anciennes, dites « tribunes d’honneur », qui ne répondaient plus aux normes de sécurité ni de confort, ont été détruites à l’automne 2012, après près de 80 ans de bons et loyaux services.
C’est en effet en 1933 que la ville d’Aurillac décide de doter le terrain « foot-ball rugby » de son parc des sports de « tribunes d’honneur couvertes, avec sous-sol aménagé », pour y accueillir 900 spectateurs. Le club de rugby évolue alors en division d’excellence et s’apprête à fêter son trentenaire (1904-1934). Les plans des tribunes sont dressés par l’architecte Charles Terrisse qui, avec son confrère et concurrent Pierre Croizet, se partageait les aménagements et les constructions de ce temps.
Jusqu’alors, le stade ne disposait que de tribunes non couvertes (« bordures de gradins-sièges en ciment armé »), conçues en 1922 par Charles Terrisse et construites en 1923 par l’entrepreneur aurillacois François Moussarie. Entièrement refaites depuis, elles forment les actuelles tribunes populaires ; en 1933, tout en conservant ces gradins anciens, on construit des tribunes couvertes en vis-à-vis. Ainsi, l’un et l’autre des grands côtés du stade devient-il, à tour de rôle, mieux équipé que celui d’en face.
Plusieurs entreprises ont participé à ce projet : la société « La construction moderne » (dont le gérant était Lucien Del Ponte), entreprise de maçonnerie à Fraissy d’Aurillac choisie parmi 8 candidats ; Aurellionnet, pour les installations sanitaires (douches et lavabos du sous-sol) ; les usines hydro-électriques de Dorinières (21, rue des Tanneurs – aujourd’hui Paul Doumer – à Aurillac), dirigées par Cramier, qui réalisent la charpente métallique, la menuiserie et la couverture.
Le sous-sol comprend bureaux, vestiaires, douches et W.-C. (« 23 pommes de douches, 23 robinets pour le lavage des pieds et 5 postes d’eau ») ; ces installations sanitaires, modernes en 1935, jugées rustiques au début des années 1980, furent alors modernisées.
Des calculs préalables précis avaient été faits pour tenir compte de l’action du vent, « la construction projetée devant être édifiée sur une hauteur, exposée aux vents violents dans toutes les directions » et de celle de la neige, « 50 centimètres d’épaisseur au moins ». Les travaux, dont le montant s’élève à 230.000 francs, sont réceptionnés en 1935. Le Stade, alors présidé par le docteur Louis Maisonobe, était redescendu en division d’honneur.
En 1936-1938, ces travaux sont complétés par la « fermeture, par vitrages, des pignons et des locaux du sous-sol », puis par la construction d’un « pavillon » (latrines publiques et vestiaire) à l’entrée du parc des sports en 1937-1938. En 1943-1944 sont construits un « groupe d’urinoirs adossé à la grande tribune » destiné à la fois aux « spectateurs de la grande tribune, aux joueurs ou aux athlètes » ainsi qu’un mur de soutènement contigu à l’enclos de M. Vacher, pour faire cesser « le glissement progressif, dans sa propriété, des terres du remblai formant chemin d’accès à la grande tribune », ainsi. Vacher fils (chef d’escadron commandant la gendarmerie de la Nièvre), à propos du mur de soutènement, écrit non sans humour : « Sans doute, me direz-vous, l’heure n’est guère propice à de tels travaux, mais je suis certain que si les situations étaient inversées, la ville, en l’occurrence vous Monsieur le Maire, n’auriez pas tant attendu pour me mettre dans l’obligation de retenir mon terrain tombant chez vous »… En 1949 sont construits des guichets neufs par Jacques Porcher, architecte municipal ; ils fonctionnent encore. En 1937, la buvette avait été concédée, pour les années 1938-1939, à Jean Goutel (7, place Saint-Géraud).
Durant les années 1933 à 1949, le Stade avait acquis la physionomie que ses aficionados lui connaissent encore, mais qui va être sensiblement modifiée par les tribunes nouvelles et par le réaménagement des accès.
Les Archives départementales conservent deux dossiers complémentaires sur ce chantier des tribunes d’honneur : le dossier versé par la préfecture au titre du contrôle des affaires communales (2 O 14/4) et le dossier déposé par la ville d’Aurillac avec ses archives communales (E DEP 1500/1594), dont sont tirés les plans ici exposés.
Carte postale [1923-1933] (cote 41 Fi 323) ; photographie aérienne [vers 1960] (cote 41 Fi 326).