Contrat de mariage entre Catherine Groffal, du village de Toursou, paroisse de « la Veissanet » (Laveissenet), d'une part, et Jean Ramond, du village de Manhargues, paroisse de « Valeujoul » (Valuéjols), d'autre part. Les frères de la future, Jean et Antoine, lui donnent sa part et portion des biens tant paternels que maternels, consistant en la somme de « six vingtz escus », valant chacun 60 sols, un lit garni de deux « couvertes » et deux « linceulx », 4 robes garnies dont une de noir, deux de Mende et l'autre de drap de « pages » (pays), 1 vache et trois brebis garnies (1581).

Quittance, par Guillaume Groffal, laboureur, à Jean et Antoine susnommés, ses frères, de la somme de « sent escutz sol » à lui léguée par feu Jean Groffal, leur père (1602).

Testament dudit Guillaume, lequel, « estant aupres de son feu, mallade et fort mal dispouse de son corps », entre autres legs : 1° a fondé en l'église de Laveissenet une messe de mortuis à perpétuité chaque année le jour de son décès moyennant la somme de trois livres ; 2° a légué à Catherine et Jeanne, ses filles, la somme de « neuf vingtz » livres dont la moitié payable lorsqu'elles se marieront et le surplus suivant l'avis des parents et amis qui « seront en leur mariage », et à Pierre, son fils, la somme de 80 livres tournois à raison de 15 livres par an à la Saint-Michel lorsqu'il sera en âge compétent pour « regir » ladite somme, à la charge par son héritier universel de les nourrir et entretenir et tenir chaussés et vêtus jusqu'au paiement desdites sommes ; 3° a nommé son héritier universel Jean, son autre fils, et fait « administraresse, tutrisse et usufructuaire » des biens et personnes de ses enfants, sans reddition de compte et protestation de « relicqua », Marguerite Chourci, sa femme (1614).

Quittance, par Blaise et Antoine Meyniel frères, fils de feu Pierre « Gintellet », laboureur, du lieu de la Chevade, paroisse de Chastel-sur-Murat, à Guillaume Groffal « Sartrou », d'un « lict guerny de deux couvertes de leyne et quatre linceulx, une robbe noire sarge de Paris, une vache guernie, cinq brebis guernies » et un coffre fermant à clef, et de la somme de 500 livres tournois payée en doublons « d'Espaigne », doublons « d'ytallie, escuz au soleil » et autres espèces d'or et d'argent ayant cours, le tout en déduction de la dot constituée par ledit Groffal à sa fille Annès, épouse dudit Antoine Meyniel (1632).

Contrat de mariage entre ledit Guillaume Groffal et Jeanne Manenc, fille de feu Jean Manenc et d'Antoinette Breul, laquelle se constitue en dot un coffre fermé à clef, un lit garni de deux « couvertes » de laine, 4 « linseulx », un « chardenc sive drapt depauzis » (drap où l'on pose le grain pour le faire sécher), trois robes garnies de la valeur et qualité spécifiées dans le contrat de mariage de Marquize Manenc, sa soeur, 4 brebis et une vache garnies, et la somme de 500 livres (1640).

Pièces de procédure pour Hugues Groffal contre Guillaume et Jean Salgues, touchant le paiement de la dot d'Anne Salgues, sa femme (1623-1645).

Contrat de mariage entre Antoine Alari, fils de feu François et d'Antoinette Bromet, demeurant au village de Chier, paroisse de « Valleugol », d'une part, et Catherine Groffal, fille aînée de feu Hugues Groffal et d'Anne Salgues, d'autre part. La future apporte en dot un lit garni de 4 « linseuls », deux « couvertes » de laine, deux robes garnies dont l'une « sarge de Roudès » et l'autre « sarge de peisant » (paysan), noires, 4 brebis et une vache garnies et la somme de 660 livres. La mère du futur lui fait donation entre vifs de tous ses biens, moyennant quoi elle se réserve : 1° sa demeure dans la maison qui lui a été donnée par son feu mari ; 2° une robe de drap « de peisant » tous les trois ans ; 3° l'usufruit d'un champ assis au village de Maniargues, appelé de las Espeyreires, contenant trois « esminées » de terre, d'autre champ appelé d'Entreschier, contenant trois « cartallades » et d'un pré appelé Prat Noir, contenant un journal ; 4° la somme de « sept vingtz » livres tournois pour le droit de légitime qui peut appartenir à Garine, Jeanne et Antoinette Alari, ses filles, savoir 60 livres pour la première et 40 livres pour chacune des deux autres, etc. (1656).

Quittance, par ledit Antoine Alari « Rilhiou » à Guillaume Groffal « Guillaumou », son beau-frère, de la somme de 50 livres tournois, 1 vache, 4 brebis pleines ou garnies, une robe « caddis de Roudès », 4 « linseulx », 1 « couverte de leyne » et un « drapt dort sive garde pailhe », en déduction de la dot ci-dessus constituée à Catherine Groffal (1661).

Testament d'Anne Salgues, veuve d'Hugues Groffal, laquelle a dit et déclaré être dans son bon sens, mémoire et entendement, « estre ataincte de certaine malladye corporelle, couché dans un lict à un bot de sa maison, voyant et considerant toutes chozes vivant en ce monde estre subgettes à la mort » ; elle veut que le jour de son enterrement, « nouvene, quaranteine et bout de l'an », tous les prêtres de la paroisse de Laveissenet soient appelés et payés à la discrétion de son héritier. Elle lègue à sa fille Jeanne « ung lict guerny de quatre linceulx, deux couvertes de leyne, deux brebins » et la somme de 30 livres tournois, le tout payable quand elle se mariera ou aura atteint l'âge de 25 ans, et institue son fils Guillaume son héritier universel (1662).

Frais faits pour les honneurs funèbres de feu Guillaume Groffal, décédé le 17 juin (1661) : donné en pain aux pauvres mendiants et nécessiteux à la porte de la maison, deux setiers de seigle valant 14 livres ; aux 4 prêtres de la paroisse pour leur assistance le jour de l'enterrement, 30 sous ; pour l'enlèvement du corps ou la rétribution de la messe, 15 sous ; pour le sucre ou la cire, 30 sous ; pour le dîner des prêtres, parents et amis, 12 livres ; pour la rétribution de neuf grand'messes durant la « novene », 4 livres 10 sous ; pour la « quarantene », 15 sous ; pour l'anniversaire, à M. le curé ou à MM. les prêtres, trente sous ; pour le dîner des mêmes prêtres, 30 sous ; pour deux « couvrechef » à la veuve ou à sa fille et une robe, 12 livres. Le tout monte à la somme de 50 livres que M. de Salesses, curé de Laveissenet, certifie avoir été payée par François Bastide, gendre du défunt (1662).

Attestation, donnée par ledit curé, du paiement fait par ledit Bastide des frais des funérailles de feu Guillaume Groffal, son beau-frère, décédé à Saint-Flour dans la maison de Coutel Derives le 20 juin 1663. Entre autres frais : au médecin, « cyrurgin » ou apothicaire ou au boucher de ladite ville, trois livres dix sous ; aux femmes qui ont servi le défunt durant sa maladie ou qui l'ont habillé étant mort, ou pour le sucre et la cire, six livres ; à Géraud, tireur de laine de ladite ville, qui avertit les parents de l'agonie du défunt, 30 sous ; à M. le vicaire de Saint-Flour pour la levée du corps et pour l'accompagner jusqu'à la croix de Monpon, vingt sous ; pour la dépense de 12 hommes de Laveissenet qui portèrent le cadavre depuis Saint-Flour, six livres ; au vicaire d'Ussel qui sortit le corps hors des limites de sa paroisse, 10 sous ; etc. (1663).

Inventaire des meubles d'Antoine Pounhet et Jeanne Groffal, fait ensuite du contrat de mariage de Pierre Maury avec Anna Pounhet, leur fille. Entre autres objets : Deux « chelifs de lict guerny de Linceulx et couvertes » ; deux « mays a pestrir » ; deux landiers et une « courmalliere » de fer ; un bassin et deux « cullieres de louton » (laiton) et une petite « conchette de louton » ; 4 « escuelles » et deux assiettes d'étain ; deux « poilles », une à « roustir » et l'autre d'enfant ; un « eschaufalit de louton » ; un « chandellier de poutin » (fonte) ; etc. (1708).

Recette (pour les brûlures) : « Lon prandra du let de vache comme pour fere la bouli des anfans, on y melera de la gresse douse gro comme une noi, une petite ceulieure d'uile d'olive, tout autan de miel, faire cuire le tout avec de la mie de pain blan » (XVIIIe siècle).