Acte par lequel dame Jeanne de Balsac, veuve d'Amaury de Montault, chevalier, seigneur et baron du lieu de La Roquebrou, en présence de Louis de Montault, prieur d'Orset, son beau-frère, de frère Bonnet Hust, prieur de Saint-Santin, de nobles Antoine La Roque, dit de Requiran, Pierre Pratlat, Philippe et Guy La Grelieyre, de Jean Sarrauste, curé de La Roquebrou, de Jean et autre Jean Sarrauste frères, de Jean Beccarie, prêtre et de Amaulry Nigremont et Jean Selve, requiert lui être octroyée la tutelle et administration des personnes et biens de ses enfants mineurs, Robert, Dorde, Jeanne, Françoise et Anne de Montault, ce qu'elle obtient après avoir déclaré qu'elle ne veut quant à présent convoler en secondes noces et à charge d'inventaire (1511).

Copie du testament de ladite Jeanne de Balsac, dame de la baronnie de Montal, de Carbonières, de Saint-Jean de Lespinasse et d'Ytrac, par lequel, entre autres dispositions, elle choisit sa sépulture dans l'église de Notre-Dame de Miséricorde de La Roquebrou, dans le tombeau édifié au grand autel où sont ensevelis nobles Robert et Dieudonné de Montal, ses fils ; elle veut : que l'on appelle à son enterrement les curé et prêtres de ladite église et ceux des paroisses de Siran, Glénat, Saint-Gérons, Espinadel, Saint-Santin, Saint-Victor, « Nyeudemp », Goulles, Camps, Lieubagel, Roffiac et Montvert, qui recevront chacun 4 sols ; qu'il y ait cent torches, pesant chacune une livre, qui seront porter par 24 pauvres, vêtus de robe de petit drap noir et chaperons, autour de son corps, et par de petits enfants auxquels on donnera six deniers chacun et leur réfection, ainsi qu'à ceux qui seront habillés en deuil ; qu'il soit fait de petits cierges pour mettre sur la chapelle ardente et autour de l'église jusqu'au poids de 60 livres de cire qui serviront aussi à la neuvaine, à la quarantaine et au bout de l'an ; qu'autour de la chapelle ardente, le jour du service, soit mise une pièce de velours noir, et autour de ladite église, tant dehors que dedans, une ceinture noire, « semée les armoiries de ladite dame », et un timbre de ses armes à l'entrée de la grande porte ; que sur son cercueil il soit mis un drap de velours noir avec une croix de satin blanc qui demeurera sur sa sépulture durant l'année et sera ensuite livré à l'église ; que sur les mulets qui porteront le corps il y ait un harnais noir et que les deux pages qui les monteront soient habillés de noir, ainsi que les serviteurs et femmes qui suivront, selon leur état ; que 12 torches soient portées après son corps par des pauvres qui seront nourris et payés de leurs journées ; qu'il soit distribué aux pauvres, le jour de la sépulture, quarantaine et bout de l'an, 30 setiers de pain, mesure de La Roquebrou, ce qui fait en tout 90 setiers ; que, neuf jours après sa sépulture, les confrères du Saint-Esprit lui fasse faire un service, « a cauze » qu'elle est de ladite confrérie, et qu'il leur soit donné la réfection corporelle et 4 « blancz » à chacun à la charge de dire une messe pour son âme ; que, le jour de la quarantaine, soient appelés, outre les curé et prêtres ci-dessus nommés, les doyen et chanoines du Mont-Saint-Chemans et les religieux de Mauriac, Bort et Maurs, et qu'il leur soit donné la réfection dans sa maison « bien et honestement », plus cinq sous tournois à chacun de ceux qui auront prié et dit la messe pour elle ; que soient appelés aussi les paysans et sujets des baronnies de La Roquebrou et de Carbonières qui recevront la refection corporelle au château de La Roquebrou ; que chaque jour de l'année, depuis son enterrement jusqu'au bout de l'an, soit dite une messe haute à diacre et sous-diacre avec un Libera me à la fin, moyennant la somme de 500 livres tournois qu'elle lègue au prêtre de La Roquebrou, payable à raison de 25 livres de sis en six mois ; que la fondation, faite par Robert de Montal et pour elle auxdits curés et prêtres de La Roquebrou, soit entretenue par les biens du fondateur, et qu'en sus de cette fondation une messe basse soit dite à perpétuité chaque vendredi dans l'église de La Roquebrou à l'honneur de la Passion de Notre-Seigneur, après laquelle le prêtre, avant de se dévêtir, sera tenu de faire une « absolution (absoute) des trépassés », et avant de continuer cette messe, on fera « clocher » la grande cloche par douze fois « une Avemaria de cout à aultre ». Ladite dame lègue : aux habitants de La Roquebrou la somme de 200 livres tournois, payable à raison de 50 livres par an, pour servir à la décharge de leur tailles ; 400 livres pour la réparation du monastère de Mauriac, « tant en reliques et ornements que à l'esglize » ; 200 livres tournois aux plus pauvres qui se trouveront en la terre et juridiction dudit Mauriac ; dix sols tournois à l'aumônier pour être distribués pendant cinq ans tous les vendredis de carême aux pauvres qui viendront à ladite église de Mauriac ; cent livres pour la réparation de l'église du prieuré de Bort et même somme pour ledit prieuré, « tant d'ornemens que reliquaires » ; à Dieudonné de Bridieu, fils de noble Jacques, seigneur de la Guyolle, pour les services à elle rendus par celui-ci et sa femme, la somme de « huict vingtz » livres tournois pour l'entretenir pendant 4 ans aux « estudes », à raison de 40 livres par an ; à Bonne de Vaurelle, sa « chambariere », sept setiers de seigle, mesure de La Roquebrou, et 30 sols de pension annuelle, payable le 1er janvier ; à Grancalm, son serviteur, six setiers de seigle, susdite mesure, et 20 sous tournois annuellement à la même époque ; à damoiselle Jeanne de Montal, dame de Doignon et de la Borne, sa fille, la somme de 2000 livres, une fois payée ; à damoiselle Anne de Montal, femme de noble François d'Escozaille (sic) (d'Escoraille), son autre fille, la somme de mille livres dont 200 livres un an après le bout de l'an de la testatrice et le surplus d'an en an jusqu'à complet paiement. Elle institue pour son héritier universel Gilles de Montal, l'aîné de ses neveux, fils de feu Dieudonné de Montal, et pour exécuteurs testamentaires frère Jean de Montal, abbé de Maurs, ladite damoiselle Jeanne de Montal et noble Dorde de Balsac, seigneur de Viézac, gentilhomme de la maison du Roi. Ledit testament fait en présence de Mre Jean Parizot, procureur du Roi au bailliage des montagnes d'Auvergne, François Juerii, licencié es-droits de la ville d' «Orlhac », de frère Toussaint de Clermont, religieux du monastère de Maurs, d'Amaulry Sarrauste, religieux du monastère Saint-Géraud d' «Orlhac », d'Antoine Bajonet (?), curé de la Bastide, chanoine du Mont-Saint-Amans en Auvergne, et de Guillaume Juerii, curé de Vitrac, et Durand Peyry, curé d'Ytrac (1577).