Titres de famille.

Testament de Jean Condamine vieux, marchand à Aurillac, par lequel, entre autres clauses, il veut être enterré dans le cimetière du monastère de Saint-Géraud et dans le tombeau où sont ensevelis sa femme et ses enfants. Il lègue : aux prêtres filleuls de l'église paroissiale e Notre-Dame, 55 sous tournois de cens et rente à percevoir annuellement sur ses biens, pour son obit, à la condition de prier Dieu pour lui et d'inscrire son nom au livre des obits appelé « lo pride » et aussi de célébrer chaque année au jour de son décès dans la nef de ladite église avec chapes (cum capis) suivant la coutume une messe de Requiem, auquel jour les bailes de la communauté devront donner à chaque prêtre un quart de vin et un morceau de convent (unam morfeam conventus) ; aux Frères Mineur de ladite ville, la somme de vingt sous tournois payable en une fois ; aux Carmes, pareille somme payable de même ; aux religieuses du monastère de Saint-Jean du Buis, dix sous tournois, à chaque reclus des recluseries, cinq sous tournois ; aux pauvres pour être distribuée chaque année à perpétuité par les bailes de la confrérie de Saint-Géraud dans « lo mandat » dudit monastère, la somme de 40 livres tournois ; et à chaque pauvre portant flambeaux ou torche (thedas sive las torquas) à son enterrement, six palmes de drap bure (sex palmos panni burelli) ; à Jean de Sept Aubres, prêtre, pour le service des chapellenies fondées par Guillaume Condamine, fils du testateur, la somme de deux livres et demie tournois une fois payée ; etc. (1485).

Autre Jean Condamine jeune, fils de feu Géraud, aussi marchand à Aurillac. Entre autres dispositions, il veut qu'avant sa sépulture dans le cimetière du monastère de Saint-Géraud on chante la vigile ou « agende » (sive agenda) des morts suivant la coutume établie à Aurillac en pareille circonstance ; que le jour de la sépulture, quand son corps sortira de la maison, on chante le Salve Regina et que les prêtres qui seront présents reçoivent chacun 4 deniers tournois. Il lègue ; à chaque prêtre qui assistera à sa sépulture, 12 deniers tournois une fois payés pour leurs oblations ou « al renc » ; aux religieuses du monastère de Saint-Jean du Buis, dix livres tournois à la condition d'assister à ses funérailles et d'inscrire son nom au livre des obits dudit monastère ; aux reclus de La Prade et d'Aurenques (da la Prada et d'Aurenca), cinq sous tournois à chacun, moyennant quoi ils diront trois messes dont une le jour de la sépulture, une le jour de la neuvaine et la 3e à l'anniversaire ; au prêtre desserviteur de la maison ou chapelle de la Sainte-Trinité, cinq sous tournois à la même condition que pour les reclus ; au lampier (lamperio) de Saint-Jacques dans l'église de Notre-Dame, 15 sous tournois moyennant quoi les lampes dudit lampier seront allumées pendant la messe de l'enterrement comme il est d'usage dans ladite église ; etc. (1491).

Autre de Jean Condamine, fils de Jean, bourgeois d'Aurillac, par lequel, entre autres legs, il donne à trois pauvres qui porteront flambeaux ou torches de cire à son enterrement huit aunes de drap de « burelh » et aux autres pauvres 50 setiers de blé seigle, mesure d'Aurillac, pour l'aumône (pro caritate) qui sera faite dans l'église de Saint-Géraud par les bailes de Saint-Jacques, et 50 autres setiers lors de son anniversaire ; il veut en outre que, le jour des Onze mille vierges, dans l'église de Notre-Dame, lesdits bailes distribuent chaque année 50 sous tournois aux pauvres et 5 sous à la chapelle de Saint-Jacques. De plus, il lègue : à honnêtes femmes les deux « de las monghas », dix livres tournois ; à chacun des deux reclus, une livre, et à ceux de la maison des malades, une livre ; pour le service des chapellenies fondées par son frère Guillaume, un calice qui a appartenu à son oncle Etienne Condamine, etc. (1506).

Autre de Jeanne de Cambefort, femme dudit Jean Condamine, bourgeois, contenant, entre autres dispositions : la célébration d'un trentenaire de messes basses des morts, le jour de la sépulture, de la neuvaine et de l'anniversaire ; le legs d'une robe de drap violet (de violat) sans les fourrures (rejectis foleraturis) à l'église de Vézac pour en faire une chappe, ainsi que d'un calice d'argent du poids d'un marc ; celui d'une « gonelle » de drap blanc neuf et d'une houppelande (opelandram) de drap noir fourrée, à Jeanne de Pontier, sa servante, pour les services qu'elle lui a rendus dans ses infirmités ; celui d'une robe noire sans fourrure, à Antoinette de Condamine, femme de Jean Done, bourgeois d'Aurillac ; et celui d'une « gonelle » de drap rouge et d'une houppelande fourrée de saie noire (de saya nigra), à sa filleule de Gaudo (1508).