Née à Garrey, commune de Condat, le 20 septembre 1902, Marie-Aimée Méraville grandit aux côtés de sa mère, de sa sœur Anne-Marie et de son frère Gustave, ainsi que d'une grande-tante, soeur Marie-Adélaïde, qui lui "fera l'école" jusqu'à ses 10 ans. Face aux difficultés économiques que représenterait la poursuite d'études supérieures, elle entre à l'école normale d'institutrices d'Aurillac en 1918. A sa sortie en 1921, elle est envoyée au Saladou de Saint-Just, où elle passera deux ans en tant qu'institutrice, avant de rejoindre l'école des filles de Saint-Flour, qu'elle ne quittera que le 1er janvier 1959, date à laquelle elle prend sa retraite.

Institutrice le jour, Marie-Aimée Méraville passe ses soirées à écrire. De nature humble et timide, elle cherche souvent l'approbation de ses pairs et sera à de multiples reprises encouragée par ses amis écrivains, tels Henri Pourrat ou Marcel Aymé. Les débuts sont rudes pour l'apprentie écrivaine. Alors que les premières ébauches des Energiques sont élaborées dès le début des années 1920, l'ouvrage ne sera publié sous le titre Le Coffre à sel qu'en 1941. Les autres oeuvres suivront à un rythme irrégulier, déclenchant les louanges de grands écrivains mais peinant à trouver le grand public.

Atteinte d'un cancer, Marie-Aimée Méraville meurt à Saint-Flour le 14 septembre 1963.

Suite au décès sans héritier direct de Marie-Aimée Méraville, sa nièce Danielle Méraville-Lenain hérite de ses biens, y compris de ses droits. Ceux-ci sont ensuite légués à Mme Renée Boyer, qui a choisi d'en faire don aux Archives départementales du Cantal.

Donation, 2012

Ce fonds coté 71 J est constitué de six parties. Tout d'abord, les archives personnelles de Marie-Aimée Méraville, très peu nombreuses. Les quelques objets (cadres photographiques, objets de dévotion, bijoux...) peuvent s'y rattacher, même s'ils ont été classés à part en raison de leur typologie différente (71 J 48 à 68). Viennent ensuite les archives de l'institutrice, elles aussi incomplètes : si les cahiers datant de son passage à l'école normale d'Aurillac semblent avoir été intégralement conservés, il ne reste en revanche que des échantillons de sa longue carrière d'institutrice.

La partie la plus importante est consacrée à l'activité littéraire de Marie-Aimée Méraville : manuscrits et tapuscrits, corrigés ou non. S'y joignent de la correspondance avec les différents éditeurs, des contrats d'édition, des illustrations parfois, des épreuves ou extraits de publications. Le fonds ne se limite pas aux ouvrages publiés, mais également aux articles de Marie-Aimée Méraville et à ses inédits. Dans cette partie se trouvent également quelques documents collectés par Méraville au sujet de ses amis écrivains.

Une grande place est réservée à la correspondance de Marie-Aimée Méraville, majoritairement passive. L'écrivaine s'avère être avide de relations épistolaires, d'autant plus qu'elle se sent isolée à Saint-Flour. Elle échange ainsi avec des amis de longue date, des camarades institutrices, des écrivains renommés avec lesquels une distance respectueuse s'instaure et d'autres qui deviennent rapidement ses amis intimes. La correspondance entretenue avec les éditeurs est quant à elle classée à différents endroits. Lorsqu'elle concernait directement un ouvrage précis, elle a été insérée dans le dossier de cet ouvrage ; lorsqu'elle était professionnelle mais se rapportait à des œuvres non identifiées, des recensions, etc., elle a été classée dans la partie consacrée aux activités littéraires de Marie-Aimée Méraville ; lorsqu'enfin les relations avec un éditeur devenaient amicales et que les échanges ne pouvaient plus être rattachés à une œuvre en particulier, les lettres ont trouvé leur place parmi la partie "Correspondance".

Une dernière partie regroupe les archives de Danielle Lenain-Méraville ayant trait à ses activités et projets en lien avec l'oeuvre de sa tante, ainsi qu'à ses liens avec les personnes ayant connu Marie-Aimée. Les lettres de condoléances adressées à Danielle suite au décès de Marie-Aimée Méraville sont classées avec la correspondance de cette dernière, sauf si l'échange épistolaire s'est prolongé entre ces personnes et Danielle, justifiant la constitution d'un dossier propre à Danielle.

Deux inventaires viendront compléter celui-ci, consacré aux archives papier et objets. Il s'agit des photographies (91 Fi) et de la bibliothèque de Marie-Aimée Méraville.

Les manuscrits, notes et datylogrammes des oeuvres publiées, ainsi que les photographies publiées, sont librement communicables. En revanche, la communication des manuscrits, notes et dactylogrammes des oeuvres inédites, ainsi que de la correspondance et des photographies inédites, sera soumise à l'autorisation de la donatrice jusqu'au 1er janvier 2034.

- 91 Fi : Fonds iconographique Marie-Aimée Méraville.

- Document du mois : "Marie-Aimée Méraville (1902-1963) aux Archives départementales : lettre de Marcel Aymé, photographie d'Albert Monier", http://archives.cantal.fr/?id=662.

- Revue de la Haute-Auvergne, tome 39 en hommage à Marie-Aimée Méraville, 1956 (cote ADC : RHA 1956, usuel).

- MERAVILLE (Marie-Aimée), FOUILHERON (Joël), éd., Contes et légendes d'Auvergne - Mémoire de la langue, mémoires du patois, Aurillac : éd. Quelque part sur terre, 2016 (cote ADC : 4 BIB 1314).

- DORSY (Lucie), "L'écrivaine Marie-Aimée Méraville, un talent resté dans l'ombre", A moi Auvergne !, n° 158, 2016, p. 201-203 (cote ADC : 318 PER 9).

- Cahiers Marie-Aimée Méraville, édités par l'Association des Amis de Marie-Aimée Méraville (cote ADC : 5 BIB 1278, 5 BIB 1279, etc).