Archives du Cantal
14 NUM 35, Six plaques d'obits
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Si la litre funéraire, frise noire portant à intervalle régulier les armes du défunt, était peinte à sa mémoire sur les murs de l'église (intérieurs, voire aussi extérieurs), les plaques d'obits, d'un usage éphémère, sont quant à elles amovibles : souvent munies d'une attache, elles étaient disposées sur le catafalque ou le cercueil, sur les cierges et dans l'église au jour des funérailles. Les armes du défunt sont peintes sur fond noir. Des larmes et des tibias attestent parfois le caractère funéraire de ces morceaux de carton (parfois de parchemin).

Cet usage remonte au Moyen Âge. Elément de la décoration de la pompe funèbre des rois, des princes (laïques ou d'Église) et des grands seigneurs, elles manifestent, par-delà la mort, la permanence de la gloire héraldique et nobiliaire du défunt. Lorsqu'il s'agit d'une messe anniversaire (donc en l'absence du corps), elles ont, comme le catafalque (appelé à la fin du Moyen Âge "castrum doloris" ou "château de douleur"), la fonction de représenter (c'est-à-dire de rendre présent) le corps pour permettre le travail de deuil.

Les descriptions ou les comptabilités de funérailles cardinalices, dans la Rome de la fin du XVe siècle, montrent que ce ne sont pas moins de plusieurs milliers de "cartae pictae" qui sont réalisées et disposées à l'occasion des obsèques cardinalices. En 1519, Paris de Grassis, cérémoniaire pontifical, prescrit de limiter leur nombre à 350, déplorant que plus de 2000 eussent été déployées pour les obsèques du cardinal Luis de Aragon.

Les armoiries doubles entourées d'une cordelière sont celles d'une veuve (à gauche figurent les armes du mari de la défunte) ; l'écu timbré d'un bâton est celui d'un(e) prieur(e). La peinture est le plus souvent au pochoir ; la cire que l'on trouve sur l'une d'entre elles montrent qu'elles pouvaient être éclairées d'une chandelle ou apposé à un cierge.

Localisation des originaux

Fonds Édouard de Dienne, non classé

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