Les jésuites étaient passés maîtres dans l'art d'enseigner le blason dans leurs collèges, dont le recrutement faisait en effet la part belle aux fils de familles nobles ou notables. L'enseignement du blason faisait donc partie du bagage de l'honnête homme que les jésuites entendaient former. Mais les jésuites considéraient aussi que le blason (science et langage des armoiries) avait des vertus pédagogiques prolongeant l'enseignement qu'ils dispensaient en matière historique (puisque les armoiries représentent l'histoire des États et des familles), artistique (dessin héraldique) et même mathématique, puisque le code du blason obéit à une logique presque scientifique.
Le texte est agrémenté de petites gravures sur bois, tandis que des gravures sur cuivre, hors-texte, présentent des planches remplies d'exemples d'écus. Celle des "dignitez politiques" montre la hiérarchie des couronnes, depuis l'Empereur jusqu'au baron, pour terminer sur le grand-maître et le chevalier de Malte.
Après une présentation méthodique des termes et de la syntaxe du blason, le Père Menestrier propose une sorte de catéchisme héraldique, formé de questions et de réponses, et intitulé "L'Art du blason en dialogues". Ces questions (comme par exemple : "Comment timbrent les Ecclésiastiques leurs armoiries ?") récapitulent la première partie, permettent de vérifier et d'approfondir les connaissances. Elles sont un exemple du talent pédagogique jésuite.
Cote ADC : D BIB 707, Père C.F. Menestrier, La méthode du blason, Lyon, Thomas Amaulry, 1689