Archives du Cantal
14 NUM 9, L'empoisonneur fait amende honorable avant d'être rompu vif sur la place de Saint-Flour
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Jean Chauvet, journalier de Villedieu, a acheté de l'arsenic à Saint-Flour le 19 mai 1783 ; il l'a mis dans le riz de sa femme Marguerite Jarlier, puis a étranglé leur fils Jean. Condamné le 28 juin 1783 par le bailliage de Saint-Flour à la peine de mort, il a fait appel au parlement de Paris, qui a confirmé la sentence par arrêt du 5 août 1783.

Jean Chauvet fera donc amende honorable, "nuds pieds, nue tête & en chemise, tenant en ses mains une torche ardente de cire jaune, ayant la corde au col & écriteau devant & derriere portant ces mots (Empoisonneur de sa femme & assassin de son fils)" : il demandera pardon "à Dieu, au Roi & à Justice". Puis l'exécuteur de haute justice lui rompra vif "les bras, jambes, cuisses & reins", avant de le jeter dans un bûcher ardent. Ses cendres seront jetées au vent, ses biens vendus au profit du Roi, non sans que 200 livres y soient prélevées pour célébrer des messes "pour le repos de l'ame" de sa femme.

L'arrêt du parlement est imprimé à Paris, diffusé en Haute-Auvergne, comme l'atteste sa présence dans la collection Delmas. L'amende honorable et le supplice de l'empoisonneur sont publics. Son corps et ses biens sont publiquement anéantis. La justice d'Ancien Régime met en scène de manière théâtrale les châtiments qu'elle inflige, par souci d'exemplarité. La Révolution fait de la guillotine l'instrument unique du supplice, mais conserve les aspects théâtraux du châtiment. L'exposition des condamnés se maintient jusqu'en 1832, et les exécutions capitales demeurent publiques jusque dans les années 1970.

Localisation des originaux

Arrêté de la Cour de Parlement, Paris, Simon et Nyon, 1783 (cote ADC : 27 J 238/12)

Mots-clés lieu
  • Villedieu (Cantal, France)
Mots-clés matière
Mots-clés personne
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