Ces deux gravures, respectivement des XVIIIe et XIXe siècles, attestent la permanence du souvenir qu'a laissée la romantique histoire de mademoiselle de Fontanges.
Marie-Angélique de Scoraille de Roussille arrive à la cour en 1679, à l'âge de 17 ans. Mme de Montespan voit tout le parti qu'elle peut tirer de cette ravissante créature pour détourner le Roi de Mme de Maintenon, le fixer un instant sur cette jeune fille "sotte comme un panier", en espérant qu'il s'en lassera vite et reviendra dès lors à elle. Le stratagème ne fonctionne qu'à moitié, puisque le Roi prend goût à la demoiselle, qui accouche en janvier1680 d'un enfant mort-né. Elle ne se remet pas de ses couches ; sa santé et sa beauté s'altèrent ; le Roi lui fait cadeau du titre de duchesse et d'une rente. Sa mort en 1681, causée par ses couches, fut longtemps entourée d'une suspicion d'empoisonnement.
Cette histoire tragique de beauté qui ne brille que le temps d'un feu de paille, sur fond de lutte tumultueuse autour de la couche du Roi à l'époque de l'affaire des poisons, cette duchesse morte à vingt ans dont le manteau ducal fut le baldaquin du lit royal, a naturellement excité la verve des historiens et des romanciers, pour le meilleur et pour le pire. On sent souvent, sous la plume des auteurs de Haute-Auvergne, que la duchesse de Fontanges est une sorte de championne de beauté de la province, qui prouve que nos rustiques montagnes ont aussi produit une perle où se mira fugitivement le Roi-Soleil.
Cote ADC : 28 J, 2 Ai 400 (dessin de M. G, gravure de Fiquet, vendue chez Odieuvre) et 401 (dessin d'E. Deveria, gravure de Jeoffroy, impression de Mangeon ; Collection Mystères des vieux châteaux de France).