Archives du Cantal
14 NUM 3, Une facétie de Voltaire sévèrement jugée
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Voltaire utilise en 1768 un épisode de la vie genevoise pour critiquer vertement le clergé réformé de la ville ; par exception ses attaques ne sont pas dirigées contre le clergé catholique, mais contre les protestants et contre Jean-Jacques Rousseau. Un certain Robert Covelle avait refusé de mettre en genou en terre devant les juges du consistoire, présidé par "le vieux Vernet sous son vieux manteau noir", qui l'avaient convaincu du crime de fornication. Le poème de Voltaire, facétieux et ironique, est sévèrement annoté par une main anonyme des années 1820, qui venge à longueur de pages les traits décochés contre Rousseau. Dès la page de garde, le ton est donné : "cette production n'est qu'un dégorgement de bile, et la plus acre comme la plus infecte. Ouvrage indigne de son célebre auteur, et par lequel on apprend encor mieux a connoitre le peintre lui-même qu'aucun de ceux dont il a voulu faire le portrait".

Là où Voltaire décrit le "noir palais" de Rousseau : "Là se tapit ce sombre énergumène,/ Cet ennemi de la nature humaine,/ Pétri d'orgueil et dévoré de fiel/ Il fuit le monde, & craint de voir le ciel", l'annotateur commente : "Comment d'aussi horribles vers ont-ils pu être faits par un homme d'autant d'esprit et aussi sensible ?".

Localisation des originaux

Cote ADC : A BIB 1684, La guerre civile de Genève, ou les amours de Robert Covelle. Poème héroïque avec des notes instructives, Besançon, Nicolas Grandvel, 1768 (avec des annotations des années 1820).

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Mots-clés personne
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