Certaines demandes d'admision gratuite font état de circonstances accidentelles malheureuses, telle celle du maire de Saint-Saury, à la suite de l'ouragan du 10 septembre 1855, en faveur de la plupart des familles de la commune. D'autres demandes semblent moins justifiées : le maire de Pleaux (1852) voudrait faire admettre que son école compte 60 indigents sur 80 élèves ; en 1853, le recteur signale au préfet que sur la liste des indigents de la commune de Roumégoux figurent le fils de l'adjoint et le petit-fils du maire, bien qu'adjoint et maire soient au nombre des plus fort imposés et des plus riches de la commune. C'est contre de tels abus que s'élève le ministre. En 1859, en 1862, des lettres ministérielles invitent le préfet à "renfermer les listes de gratuité dans les limites fixés par la loi". A remarquer aussi une circulaire ministérielle du 17 janvier 1866 rappelant la circulaire du 22 septembre 1845 adressée aux recteurs, qui commençait ainsi : "Monsieur le Recteur, les rapports de messieurs les inspecteurs de l'instruction primaire constatent que, dans un grand nombre d'écoles tenues par des religieuses, les élèves indigentes sont séparées avec soin des élèves payantes et que l'instruction donnée aux premières est loin d'être aussi complète que l'instruction donnée aux secondes. Je crois devoir vous signaler ce désordre, si contraire aux sentiments qui doivent animer des institutrices vraiment chrétiennes". Et le ministre d'ajouter que les nouveaux rapports qui lui sont parvenus prouvent que cette situation ne s'est pas améliorée. On trouvera aussi sous la même cote un rapport de l'inspecteur d'Académie et des états statistiques montrant l'augmentation du nombre des élèves reçus gratuitement dans les écoles primaires élémentaires du département de 1861 à 1870.
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