Avec sa capote bleu horizon du 339e régiment d'infanterie, sa canne blanche, ses presque trente décorations et ses moustaches inimitables, Pierre Recobre (Marcolès, 1889 - Aurillac, 1983) fut, jusqu'au début des années 1980, l'archétype de l'ancien combattant de la grande guerre. Il figurait en tête des défilés commémoratifs, et les Aurillacois se souviennent de cette silhouette inimitable, personnifiant la place du premier conflit mondial dans la mémoire familiale et collective au XXe siècle.
Après son service militaire au 139e RI (1910-1912), Pierre Recobre fait la guerre entre le 4 août 1914 et le 8 août 1919. Blessé en 1915, il est plusieurs fois cité à l'ordre du régiment comme de la division, comme "brancardier courageux et dévoué". Le 17 mai 1918, sa troisième citation le décrit comme un "brancardier dévoué, d'une audace allant jusqu'à la témérité. Volontaire pour toutes les opérations du régiment, après 22 jours de durs engagements et l'attaque du 18 avril, [il] s'est encore présenté comme volontaire pour l'attaque du 2 mai 1918, où il s'est admirablement dévoué". Il reçoit, par décret du 2 février 1928, la croix de guerre avec étoile d'argent. Il est photographié comme soldat de 1e classe, brancardier au 339e RI, avec, outre la croix de guerre et la médaille militaire, la légion d'honneur (chevalier en 1968), le mérite (officier), sans compter d'innombrables décorations.
Photo Studio Valette
Cote ADC : 1 J 241/2 (photographie) et 1 R 1684, matricule 226 (citations)