Dans la période d'indécision politique courant la première Restauration à la seconde, entrecoupé de l'épisode des Cent-Jours, De Pradt, qui s'empressa de rentrer à Paris dès l'approche des armées alliées, est encore amer de son limogeage. Il a la prudence de ne pas publier trop rapidement le récit qu'il fait le première restauration, où il se donne naturellement le beau rôle, dans les antichambres du pouvoir.
"L'avis de l'éditeur", placé en tête du "Récit historique sur la Restauration de la royauté en France le 31 mars 1814", est un superbe exemple de l'opportunisme de l'abbé, qui sera d'ailleurs douché après son éviction par Talleyrand, lequel le fait nommer "commissaire aux grands chancelleries réunies de la Légion d'honneur et de l'ordre de la Réunion". C'est un bel exemple de mise en pratique de l'adage "Promovetur ut amoveatur" (on le promeut pour s'en débarrasser).
L'ambiance qui règne aux Tuileries n'est pas celle qu'il escomptait ("rien appris, rien oublié"), et il rentre en Auvergne.
ADC, A BIB 1565