C'est un projet d'envergure sur lequel Georges Breuil va travailler tout au long de l'année 1935. Il dessinera près d'une centaine de plans et d'élévations pour ce seul projet. Il s'agit d'aménager un bâtiment occupant tout un bloc d'immeubles allant de la rue du Prince à la rue Victor Hugo. Le rez-de-chaussée est destiné au magasin tandis que les étages sont transformés en un immeuble de rapport. L'immeuble s'organise autour d'une cour intérieure et Georges Breuil est chargé de réhabiliter entièrement l'étroite façade donnant sur la rue Victor Hugo. Il dessine une façade sobre, composée de larges baies symétriques et agrémentée de bow-windows sur les côtés. En son centre, la façade reprend les codes de l'architecture classique française : conception rationnelle des proportions, symétrie de la composition, sobriété du décor. On retrouve ainsi le modèle de « l'étage noble », un étage situé généralement au premier niveau élevé et pourvu de fenêtres plus hautes et plus larges que le reste du bâtiment. Cela permet aussi à Georges Breuil d'amener plus de luminosité plus on descend vers la rue et plus la hauteur des fenêtres s'allonge. C'est cette recherche de la lumière qui semble expliquer le choix d'avoir placé cette façade en retrait de l'alignement par rapport aux bâtiments contigus, le but étant de pallier l'étroitesse de la rue. Les bow-windows, en plus d'apporter encore de la lumière, viennent ainsi astucieusement combler le vide et permettent de retrouver l'alignement.
Pour l'aménagement du magasin, Georges Breuil opte pour une organisation « en étoile ». L'élément principal est la grande salle de vente, surmontée d'une coupole de verre, autour de laquelle s'organise tout le reste du magasin. Là encore, cette organisation permet d'obtenir un espace de vente à la fois très ouvert et lumineux, profitant d'un éclairage zénithal.