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Service de l'Etat créé en 1665, le service des Haras est, à l'origine, conçu comme un « étalonnier de guerre » ayant pour mission de fournir aux armées et notamment à celle de Napoléon Ier des dépôts d'étalons, véritables réservoirs de chevaux de guerre. Le service des haras, des courses et de l'équitation, est transformé en établissement public administratif par le décret n° 99-556 du 2 juillet 1999. Ce décret précise que les Haras nationaux jouent à la fois le rôle d'intervenant de terrain (étalonnage, aides à l'élevage) et d'expert de proximité, au profit aussi bien des services de l'Etat que de la filière, avec pour missions « de développer l'élevage des équidés et les activités liées au cheval en partenariat notamment avec les organisations socio-professionnelles, les collectivités locales et les associations ».
Historiquement, le service des Haras s'était vu confier deux missions essentielles : l'identification associée à un objectif de surveillance sanitaire de la filière équine, d'une part, l'étalonnage public dans un souci de préservation du patrimoine génétique équin, d'autre part.
L'organisation territoriale actuelle des Haras nationaux est la suivante :
- 19 pôles hippiques (situés sur les anciens dépôts d'étalons, ils sont articulés autour de projet de développement) ;
- 22 délégations régionales ;
-132 centres techniques (ils se substituent aux stations de monte et offrent aux détenteurs d'équidés, et non plus seulement aux éleveurs, des conseils venant en complément des missions habituelles d'identification et de reproduction. Ils seront 110 en 2008).
Le haras national d'Aurillac est un des 19 pôles hippiques. En 1665, Colbert retient Aurillac pour y accueillir un haras royal. Cette ambition ministérielle survivra au règne du Roi-Soleil. Plus de cent ans plus tard le couvent de la Visitation, rue des Carmes, retentira encore de hennissements… mais impériaux. Détournée de sa vocation initiale, la chapelle abritera plus d'une vingtaine d'étalons prêts à servir les ambitions guerrières de Napoléon. L'allure du pur-sang arabe séduit l'empereur qui impose l'utilisation de cette race, faisant de la Haute-Auvergne durant tout le XIX siècle un fidèle fournisseur des remontes militaires.
Après 1870, devenu national, le haras se trouve à l'étroit au centre de la cité géraldienne. Il sera transféré à Tronquières en 1983 dans un domaine de 22 hectares à proximité de l'hippodrome (l'un des plus anciens hippodromes français, datant de 1821) et de l'Ecole départementale d'Equitation, constituant ainsi un pôle hippique exceptionnel au service de la filière cheval. Geoffroy de Crépy, également architecte de l'Ecole Nationale d'Equitation à Saumur, concevra un bâtiment de style auvergnat, en pierre de schiste et couverture d'ardoises pour loger les étalons de sang (Selle Français, Anglo arabes, Pur Sang..) et de traits (Bretons, Comtois, Percherons, Ardennais, Cob normand…) dans une ambiance unique chargée d'odeurs et de hennissements.
Le haras d'Aurillac s'est adapté aux nouvelles techniques de reproduction, en particulier l'insémination artificielle et le diagnostic de gestation par échographie, développant une activité de centre de production de semence pour une grande partie du département du Cantal pendant la saison de monte. Toute l'année, il sert également de cadre à l'organisation de manifestations hippiques grâce à la qualité et la fonctionnalité de ses installations pour la pratique de l'équitation.