- Biographie ou histoire
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Le chapitre Saint-Géraud est l'héritier direct du monastère fondé en 894 par le comte Géraud en l'honneur de saint Pierre et de saint Clément et sécularisé1 en 1561 par le pape Pie IV. A cette date, il y avait quarante moines bénédictins à l'abbaye. Ils furent remplacés par un chapitre de chanoines, gouvernés par un abbé séculier, et dont le nombre à l'avenir ne devrait pas excéder le chiffre de quinze.
Les chanoines conservèrent les archives des moines. Réunies aujourd'hui à celles du chapitre, il n'en reste que des débris, maigres épaves ayant échappé à une fureur dévastatrice et pour ainsi dire cyclique, qui n'évoquent nullement le rôle et l'importance de l'abbaye, tout au moins dans les premiers siècles qui suivirent sa fondation.
Si les émeutiers de 1233 saccagèrent les titres du monastère2, si les Huguenots les dispersèrent en 15693, il semble bien cependant que les plus grandes pertes remontent à l'époque révolutionnaire.
En effet, l'inventaire des archives de l'abbaye daté de 1746, que Vacher de Bourlange a utilisé en 1786-1788 pour les transcriptions, contenait encore 594 articles. Sur les 123 retenus par lui dans l'extrait qu'il en a donné et qui est conservé à la Bibliothèque nationale de France dans la collection Moreau4, il est à peine possible d'en retrouver une dizaine dans le fonds actuel.
Pour le seul office de la cellérerie, "l'inventaire général" établi en 1692 par Hugues de Cambefort fait état de vingt terriers ou lièves pour la plupart disparus aujourd'hui.
Ainsi s'explique la minceur de ce fonds que l'on s'attendait à être de loin le plus important de cette série.
1) A propos de la sécularisation de l'abbaye d'Aurillac, voir fonds Jean Delmas, 27 J 163 : "Mémoire ou information secrette faite à la requête des consuls... contre le seigneur abbé d'Aurillac et autres religieux" (1555).
2) Cf. R. Grand, Les Paix d'Aurillac, p. LXVI.
3) Cf. dans les A.C. d'Aurillac (E DEP 1500 / 416) la copie par l'annaliste Lakairie d'une déposition faite à ce sujet, le 29 octobre 1573, par Me Jean Contrastin "syndic des consuls manas et habitants" de la ville devant la cour de "l'Election du haut-Auvergne au siège de la ville d'Aurillac", et plus bas l'enquête de 1592, note 64.
4) Les transcriptions de Vacher sont également conservées dans la collection Moreau à leur date respective, ainsi que la correspondance qu'il échangea à ce sujet , cf. Comte de Dienne, Revue de la Haute-Auvergne, 1899. Voir aussi A.C. d'Aurillac, E DEP 1500 / 414 (71 pièces papier), copies faites par le baron Delzons sur celles que fit en 1786 et 1787 Charles Vacher de Tournemire et sur divers documents. On peut également retrouver d'autres documents intéressant l'abbaye dans les différents départements où elle possédait des filiales, par exemple pour la Drôme E 1447, 2488, 14598, 1 E 1 (1535), 1 E 2 (1538), 1 E 14 (renseignements obligeamment communiqués par M. de Font-Réaulx, ancien archiviste de la Drôme). Beaucoup de pièces provenant du chapitre sont également entrées par suite de dons et acquisitions divers dans la série F des Archives départementales, qu'il ne faut pas oublier de consulter, notamment 106 F 1 à 11.
- Sources complémentaires
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Sources internes
ADC, 1 J 480
Sources externesParis, Centre historique des Archives nationales (CHAN), S 3224 (biens des établissements religieux supprimés)
- Bibliographie
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Beaufrère (Abel), Sépulture antiques du monastère bénédictin d'Aurillac, Aurillac, (1944), 46 pages.
Beaufrère (Abel), "Une église carolingienne à Aurillac", Revue de la Haute-Auvergne, 1945-1946, pages 30-44.
Bouange (Mgr G.M.F.), Saint-Géraud d'Aurillac et son illustre abbaye, Aurillac, 1881, 583 et 664 pages.
Boudet (Marcellin), "Un sacramentaire romano-gallican inédit du monastère d'Aurillac (Xe siècle)", Revue de la Haute-Auvergne, 1902, pages 220-224.
Chaix de Lavarène (A.C.), Monumenta pontificia Arverniae deccurentibus, IXe, Xe, XIe, XIIe seculis, Clermont-Ferrand, 1880, XXXI-550 pages.
Delzons (le baron), "Chronologie des abbés d'Aurillac", Tablettes historiques de l'Auvergne, 1841, pages 363-387.
Deribier du Châtelet, Dictionnaire statistique du Cantal, t. I, Aurillac, 1855, article Aurillac.
Dienne (Cte de), "Les archives de la ville et de l'abbaye d'Aurillac en 1787, d'après la correspondance et les transcriptions de Vacher de Bourg-l'Ange", Revue de la Haute-Auvergne, 1899, pages 1-24 et 137-147.
Esquer (Gabriel), Inventaire des archives communales de la ville d'Aurillac, t. II, 1911, page 101-103 et passim.
Grand (Roger), Les Paix d'Aurillac, Aurillac, 1945, CCXIX-446 pages.
Grand (Roger), "Une charte inédite du Xe siècle", Le Moyen Age, 1947, pages 243-260.
Joubert (chanoine E.), "Histoire neuf fois séculaire de l'abbaye d'Aurillac", Revue de la Haute-Auvergne, 1938, supplément pages 15-35.
Olleris (M.), Gerbert, Aurillac et son monastère, Mémoires de l'Académie de Clermont, 1862, pages 161-190.
Poulbrière (J.-B.), Une poignée de documents sur la Haute-Auvergne, Clermont-Ferrand, 1889, 128 pages.
Sadoux (Jacques), "A propos des reliques de Marcolès : saint Géraud d'Aurillac et saint Martin de Tours", Revue de la Haute-Auvergne, 1959, pages 343-345.
Proprium festorum insignis ecclesiae abbatialis S. Geraldi civitalis auriliacensis nullius dioecesis sed ab apostolica Sede immediate dependentis de mandato illustrissimi D. Domini Herculis de Manzieri ejusdem civiatis abbatis, comitis et domini, Tulle, 1662, 152 pages.
- Mots-clés lieu
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- Aurillac (Cantal, France) -- Abbaye Saint-Géraud
- Aurillac (Cantal, France) -- Chapitre Saint-Géraud
- Cantal (France ; département)
- Mots-clés matière
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- Chanoine
- Clergé
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