Ecrivain et résistante, elle était la mère de l'ethnologue et grande résistante Germaine Tillion, qui fut déportée avec elle, et dont proviennent les pièces du dossier.

Écrivain et critique d'art, Emilie Tillion a contribué à la rédaction, avec son mari Lucien Tillion, de plusieurs guides bleus chez Hachette. Après la mort de celui-ci, en 1925, elle élève seule ses deux filles, Germaine et Françoise, et termine les trois gros volumes de "Pays d'Europe". Agent P1 et boîte aux lettres du Groupe du musée de l'Homme dès octobre 1940 (c'est elle qui a la connexion avec les grands écrivains et artistes du réseau), elle est arrêtée avec sa fille Germaine le 13 août 1942 pour avoir organisé l'évasion de condamnés à mort (elles ont été dénoncées par l'abbé Robert Alesch, agent double au service de l'Allemagne). Elle est internée à la prison de la Santé, à la prison de Fresnes, puis au fort de Romainville avant d'être déportée le 30 janvier 1944 à Ravensbrück où elle est assassinée par le gaz le 2 mars 1945.

Une plaque commémorative en granit avec son portrait sculpté a été apposée, en 1946, sur la façade de sa maison, à l'endroit où elle fut arrêtée (actuellement le 48 avenue du Général Leclerc à Saint-Maur). L'œuvre est du grand sculpteur René Iché, dont elle était très proche et qui appartenait au même réseau de Résistance. Un monument (inauguré en 1947) et un square (en 1964) portent également son nom à Saint-Maur-des-Fossés.

- Notes biographiques, discours à sa mémoire, papiers administratifs de résistante, lettres pour l'établissement de son dossier d'état civil (Talizat, Alleuze), cahier manuscrit concernant sa collaboration à "Pays de France", 3 contrats d'édition signés avec Hachette et 4 lettres d'Hachette, lettre et manuscrit (10 p. in-4) de son amie Louise de Bussac concernant le mobilier auvergnat, lettres et documents divers, 18 photographies diverses (anciennes et récentes).

- Notes manuscrites d'Emilie Tillion, de février 1942 : projet de demande en grâce de Pierre Walter (qui fut fusillé le 23 février avec les autres membres du groupe de résistance du Musée de l'Homme) ; 8 pages.

- Trois cahiers manuscrits, numérotés 2, 3 et 4, indiquant tout le détail des colis adressés à Emilie Tillion durant sa captivité, probablement rédigés par son amie Marguerite Monmarché (femme du directeur de Hachette), d'avril 1943 à août 1944, date à laquelle, il est indiqué : "colis devenus impossibles".

- Dossier relatif à l'inauguration du monument élevé à sa mémoire, à Saint-Maur-des-Fossés, le 2 mars 1947 : discours dactylographiés, cartes d'invitation et une centaine de lettres (quelques cartes) adressées à Germaine Tillion à cette occasion par d'anciens résistants, déportés, amis d'Emilie Tillion dont 3 lettres du colonel Rémy, une lettre du président des Auvergnats de Saint-Maur évoquant le martyre du docteur Mallet, etc. Beaucoup témoignent de son action durant la guerre et rendent hommage à sa mémoire.

- Dossier relatif à l'inauguration du Square Emilie-Tillion à Saint-Maur-des-Fossés, le 10 mai 1964. Photographie, carte d'invitation et 28 lettres et cartes adressées à Germaine Tillion à cette occasion.

- Documents administratifs pour ses faits de résistance, lettres familiales, contrat des éditions Hachette avec Germaine Tillion pour la continuation de "Pays de France", lettres de la mairie de Saint-Maur sur la plaque commémorative, demande d'attribution de la légion d'honneur à titre posthume, passeport de sa fille Françoise Tillion (née à Allègre, Haute-Loire, en 1909), extraits de naissance, témoignage sur son arrestation, frais d'inhumation, détail des comptes avec Hachette, etc.

Le musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon est dépositaire d'un fonds Germaine Tillion, composé de deux parties :

- Archives documentaires : informations générales sur le camp de Ravensbrück, dossiers individuels et témoignages collectés par Emilie Tillion sur le camp de Ravensbrück et la déportation des femmes françaises

- Collections : écrits, notes et objets de Germaine Tillion

Les documents numérisés ne constituent pas la totalité du dossier mais seulement quelques extraits utilisés dans le cadre d'une lecture d'archives sur Emilie Tillion.