Archives du Cantal
14 NUM 21, Brevet de péteur
Brevet de péteur
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La pétomanie n'a pas tellement bonne presse. Même dans notre époque briseuse de tabous, y compris scatologiques, la flatulence ne fait plus rire ; elle consterne lorsqu'elle est l'argument d'un navet comme La soupe aux choux, sauf à être prise au second degré.

Il n'en a pas toujours été ainsi. Ni le Moyen Âge, ni la Renaissance, ni le XVIIe siècle, ni même le raffiné XVIIIe siècle n'ont dédaigné cet art. Le XIXe siècle a été plus réservé, encore que les spectacles de pétomanie avaient un grand succès dans le Paris de la Belle Epoque.

La compagnie des francs péteurs, qui existait depuis le XVIIIe siècle, persiste au milieu du XIXe siècle, comme l'atteste ce brevet de péteur, décerné en octobre 1851. Tout y est frappé au sceau ("NUNC CREPITANDUM EST") d'une pétomanie potachique.

Le préambule de l'acte souligne qu'en entendant un pet, "les demoiselles font semblant de rougir, les mamans font des mines et les enfans chuchottent", de sorte que péter, au lieu d'être une "délivrance" donnant du plaisir, oblige au contraire les péteurs à dissimuler "leurs jouissances".

Pierre-Antoine Mailhes, huissier à Aurillac, reçoit par conséquent le droit de "péter hautement et clairement partout où il se trouvera". Les "petits pets foireux, déguisés (…), modestes ou doucereux" lui sont interdits ; il devra "n'en faire que de sonores, de bons gros pets hardis, harmoniques, roulants, éclatants et fulminants, résolus ; des pets brusques, pets nourris, pets brutaux, redondans et ronflans".

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