- Recherche détaillée
Exposition « L'abbaye Saint-Géraud d'Aurillac Des moines et des hommes (IXe-XVIe siècles) » :
Y a-t-il aujourd'hui à Aurillac un emblème plus fort que Saint-Géraud ? Le saint, fondateur d'une abbaye qui a grandement participé au développement de la ville, mais aussi l'abbaye, ou du moins ce qu'il en reste, après les multiples assauts des hommes et du temps.
Les fouilles archéologiques qui ont lieu autour des bâtiments conventuels ont fait ressurgir des questions auxquelles nous n'avions jusqu'alors que des réponses imprécises, voire erronées. Elles ressuscitent également les fantômes des moines, qui ont jadis habité ces lieux, mais qui sont peu présents dans les mémoires actuelles : Saint-Géraud aujourd'hui est avant tout une église dont la silhouette doit beaucoup au XIXe siècle.
L'objet de cette exposition n'est pas de faire un compte-rendu des fouilles, qui ne sont d'ailleurs pas terminées, ni d'établir la chronologie des travaux qui ont eu lieu depuis la toute première fondation de saint Géraud. L'enjeu est d'aider à la compréhension de ce qu'est ce monastère que l'on a découvert, mais surtout de suivre la vie des moines qui y résidaient : comment vivaient-ils, comment s'organisait leur communauté, quels étaient leurs rapports avec les consuls de la ville, et comment est-on passé d'un monastère de moines suivant une règle et confinés à l'intérieur des murs, à un chapitre de chanoines séculiers, vivant « dans le siècle », c'est-à-dire parmi la population laïque ?
Comme souvent lorsque l'on étudie le Moyen-Age, les sources sont peu nombreuses. L'abbaye a subi de nombreuses pertes, en particulier en 1233 lors de l'attaque des bourgeois contre le monastère, en 1569 avec la mise à sac de la ville par les protestants, et à la Révolution ; le fonds de Saint-Géraud est donc très lacunaire, surtout en ce qui concerne l'abbaye médiévale. Fort heureusement, d'autres sources permettent de combler en partie ces lacunes, notamment le fonds des archives communales d'Aurillac, pour tout ce qui concerne les relations avec les consuls, ainsi que les diverses copies effectuées à partir des originaux avant leur disparition.
Laissons-nous donc guider par ces précieux vestiges à travers les siècles d'apogée, puis de déclin du monastère Saint-Géraud d'Aurillac…
En 2013, dans le cadre de l'implantation d'un projet immobilier au pied de l'abbatiale Saint-Géraud, le Service régional de l'archéologie d'Auvergne prescrit une campagne de fouilles préventives : l'objectif est de détecter et de sauvegarder les éléments du patrimoine archéologique susceptibles d'être affectés et détruits par ces travaux au cœur de la vieille ville d'Aurillac.
Fondé en 895 par Géraud, le monastère bénédictin bénéficie d'un rayonnement important pendant plusieurs siècles, offrant sa renommée à Aurillac et voyant passer en son sein le jeune Gerbert devenu, sous le nom de Sylvestre II, le premier pape français mais aussi celui de l'an mil.
S'il était escompté que ces fouilles préventives, effectuées au sud de l'abbatiale entre 2013 et 2015 par la société Mosaïque Archéologie, révèlent quelques merveilles, l'ampleur des découvertes a cependant dépassé tous les diagnostics, assurant à ce site archéologique médiéval une place de premier ordre.
Les Archives départementales, grâce à l'étroite collaboration de Frédéric Bianchi et de Daniel Authemayou, ont suivi de manière régulière ces fouilles, en se rendant sur place pour filmer et interviewer les archéologues au travail, et ainsi documenter cette aventure riche en péripéties que vous pouvez aujourd'hui (re)découvrir au travers des Journaux de bord.
- 1 DVD
- 46 min 19 s