Archives du Cantal
Cote
Date
Description physique
Document sonore Collation : 1 disque compact audio
Présentation du contenu

Exposition "La mémoire de l'absence"

Quand trois jeunes artistes aurillacois racontent La mémoire de l'absence

Les deux salles des Écuries accueillent une nouvelle exposition jusqu'au samedi 1er juin. Intitulée La Mémoire de l'absence, elle permet de découvrir le talent de trois jeunes artistes d'origine cantalienne.

Pour ce nouveau rendez-vous artistique, la Ville d'Aurillac a donné carte blanche à trois jeunes artistes, originaires d'Aurillac. Jérémie Delhome, Shunsuke François Nanjo et Philippe Scherding. A leur manière, ils ont tenté de traduire conceptuellement la mémoire de l'absence, à travers leur vision d'artiste.

Des travaux en miroir

Pour Jérémie Delhome, la mémoire est un thème inhérent à son travail. « J'ai immédiatement adhéré à l'idée du retour aux sources proposée par l'équipe du musée », livre-t-il. Ses œuvres sont présentées selon l'effet miroir. En effet, les dessins travaillés à l'encre carbone sur papier répondent aux acryliques grands formats où des objets hybrides complexes flottent sur un fond unicolore. Les deux séries montrent un travail structuré sur les formes qui semblent ne pas vouloir être décryptées.

Une création à six mains

Issu de la culture nippone, Shunsuke François Nanjo a souhaité proposer une création in situ (« sur place »). «J'ai véritablement voulu utiliser l'environnement dans lequel on me mettait pour l'occasion. J'ai cherché à connaître l'histoire des Écuries, son passé, son vécu. Dès lors, le projet s'est constitué naturellement dans mon esprit», explique le jeune homme. «Je voulais montrer que la mémoire se construit par l'Histoire véhiculée par l'homme et par l'architecture qui sert de repère. C'est une différence fondamentale entre la culture japonaise et la culture européenne. En France, il est normal que les bâtiments portent l'Histoire. Il y a donc bien existence d'un dialogue entre notre environnement, notre passé et nous-mêmes. L'espace des Ecuries a des choses à raconter. Le public doit y être attentif», confie-t-il. Pour ce travail, le jeune trentenaire collabore avec son frère, Christophe Nanjo, et Nicolas Charbonnier*. Le trio échange des idées pour faire naître le projet. Composée par Nicolas Charbonnier, la bande-son qui accompagne la déambulation crée une ambiance pesante et étrangement sereine. L'exposition incite également à s'imprégner de l'histoire des Ecuries en proposant au visiteur de toucher ses piliers. Des souvenirs oubliés ressurgissent, se mélangent, se parasitent et se perdent de nouveau. La mémoire collective du musée se confronte à la mémoire individuelle par l'interaction sans cesse renouvelée que propose l'installation. Pour les trois hommes, il s'agit ici de mettre en place un échange entre notre histoire personnelle, notre sensibilité et un lieu qui appartient à tous.

Des petits formats aux grands

«Cette exposition est un défi pour moi. D'ordinaire, je travaille sur des petits formats du type bande-dessinée, dont la finalité est l'édition. Pour ce projet, j'expose des dessins de grande taille, ce qui n'est pas tout à fait pareil dans leur composition», souligne Philippe Scherding. Les visiteurs sont invités à découvrir deux aspects de son travail. L'un porte sur une production personnelle construite autour de l'illustration avec notamment son personnage de Miss Satan qui évolue régulièrement sur internet. L'autre porte sur une production in situ sur des supports en aggloméré grand format sur lesquels son coup de crayon met en scène des personnages tous plus surprenants les uns que les autres. «Je cherche à montrer les différentes étapes du travail qui amènent à la production finale avec cette idée de work in progress. Mais il s'agit véritablement pour moi, de présenter quelque chose de spontané», conclut-il.

Qui sont-ils?

Jérémie Delhome est né à Paris en 1981 et est arrivé dans le Cantal à l'âge de 2 ans. Son parcours scolaire et ses motivations le conduisent du collège Jules Ferry au lycée Saint-Géraud où il passe un bac STI Arts Appliqués en 2000. Puis, c'est aux Beaux-Arts de Marseille qu'il se spécialisera en arts plastiques en touchant à la sculpture, à la vidéo mais surtout à la peinture vers laquelle il tendra naturellement. «Les Beaux-Arts sont une école qui sert un peu de cocon où on est protégé. Rapidement, avec des amis, on a souhaité se confronter au regard d'autrui et on a créé un atelier associatif à Marseille. En parallèle, j'ai assisté d'autres artistes dans leur travail. Les deux expériences ont été très formatrices et m'ont véritablement permis de nourrir mes créations», explique-t-il. Aujourd'hui, Jérémie Delhome est établi à Marseille où il a installé son atelier et est exposé à la galerie Marie Cini, à Paris (3e).

Shunsuke François Nanjo est né au Japon en 1981. À l'âge de 11ans, il quitte son pays natal avec sa famille pour s'installer le Cantal où résidait déjà sa grand-mère maternelle. Passer de Tokyo et ses 5000habitants/m2 aux berges du lac de Saint-Étienne Cantalès, où il apprend à lire et à écrire le français, est un véritable bouleversement. Les bancs du collège de Laroquebrou l'amènent au lycée Émile Duclaux puis à la faculté d'arts plastiques du Mirail à Toulouse avant d'intégrer les Beaux-Arts de Paris. Mais à 25 ans, le jeune homme, qui a déjà exposé ses créations, a d'autres préoccupations que continuer ses études. Il profite de l'essor économique de la Chine pour repartir en Asie, travailler et exposer. Si Tokyo n'a pas de marché de l'art à proprement parler, il s'agit pour lui d'une très bonne plateforme car la capitale japonaise a véritablement un rayonnement culturel en Asie du fait de son passé en art contemporain. Depuis six mois, de retour en France, Shunsuke François Nanjo travaille sur la préparation de cette exposition.

Philippe Scherding est né en 1981. Après un bac Littéraire au lycée Émile Duclaux, il part aux Beaux-Arts de Clermont-Ferrand et suit une formation en création contemporaine. Après l'obtention du Diplôme national d'arts plastiques, il s'essaie aux Beaux-Arts à Angoulême en profitant de la richesse artistique de cette ville. Grâce à internet, ses créations gagnent en visibilité. Il est alors contacté par un scénariste et coproduit les deux tomes de Babydoll (2010 et 2011), parus chez Casterman. Dès lors, d'autres projets se dessinent mais depuis quelques mois, il travaille exclusivement sur l'exposition La mémoire de l'absence.

*Christophe Nanjo a suivi des études d'ingénieur, avant de s'orienter vers la conception mécanique en aéronautique durant ses différentes expériences professionnelles. À la recherche de nouveaux défis et de nouvelles rencontres, il part sur les routes d'Europe. Après avoir rallié Istanbul, il poursuit son chemin en Asie et Océanie. Après un an et demi de voyage, il renoue avec le secteur de la technique pour le mettre au service du milieu culturel en partageant ses connaissances en informatique, électronique et mécanique sur divers projets artistiques. Nicolas Charbonnier – Hogo vit et travaille à Paris après avoir suivi une Licence et un Master Matériau sonore et enregistrement musical à l'Université de Marne La Vallée/Paris Est. Par la suite, il a étudié en classe de synthèse et composition assistée par ordinateur dirigée par Octavio Lopez au Conservatoire Georges Bizet, de Paris (20e). Il a participé à de nom-breux concerts et expositions et a produit des albums musicaux

Autres données descriptives
Notes ISBD

(Cote de l'original : Fg 1432 [2031] et de conservation : A [2031] 2749).

Auteur
  • Carouge, Eric
  • Nanjo, Shunsuke François
  • Scherding, Philippe
  • Lépine, Brigitte
  • Delhomme, Jérémie
Mots-clés lieu
  • Aurillac (Cantal, France)
Mots-clés matière
  • exposition
  • art
  • émission de radio
  • Radio Chrétienne de France (RCF) - Cantal
Mots-clés personne
  • Carouge, Eric
  • Nanjo, Shunsuke François
  • Scherding, Philippe
  • Lépine, Brigitte
  • Delhomme, Jérémie
Permalien de la notice
9 AV 18
Partager sur