Archives du Cantal
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Document sonore Collation : 1 disque compact audio
Présentation du contenu

Présentation du contenu par Frédéric Bianchi :

Dans un premier temps Monsieur Marcel Rathonie explique que le pont de l'Anneau d'Arches était bâti en pierre. Puis il commence par visualiser quelques photographies d'Armelle et raconte une anecdote liée à un des anciens ponts suspendus, peut-être celui de Verméjoux ou de Saint-Projet, bref un jour des paysans qui déménageaient du Cantal vers la Corrèze avec un gros camion l'ont trop chargé, ont hésité à traverser ce pont avec un tel chargement mais ont tout de même décidé de le faire. Le chauffeur a alors fait ce qu'il ne faut jamais faire il a changé de vitesse sur ce pont et est arrivé ce qui devait arriver le pont n'a pas tenu et le camion est tombé dans la Dordogne. Pour Monsieur Rathonie cet accident s'est déroulé avant 1930. Puis il explique que ces ponts n'étaient constitués que de traverses en chêne, que c'est la onzième traverse qui avait cassé et que le camion avait été retrouvé avec la seconde vitesse enclenchée. Puis dans un second temps il se présente. Il est né le 03 octobre 1924 à Tulle, il est rentré aux « ponts et chaussée » en 1942 et qu'ensuite afin « d'améliorer sa condition salariale » il a intégré la Société Générale d'Entreprise qui construisait alors le barrage du Chastang. Entreprise où il est resté employé jusqu'en 1949. Puis comme c'était facile à l'époque, il a changé d'entreprise et il est entré à la « SAEETP » (Société Auxiliaire d'Entreprise Electrique et de Travaux Publics) qui était basée à Paris, 39 rue de Courcelle. Cette entreprise avait pour mission de construire des barrages, des routes et des lignes électriques. Il y est resté jusqu'à sa retraite en 1987. Puis il signale qu'il a fait son école primaire dans les environs de Tulle puis par la suite il est rentré à l'école primaire de Tulle où il est resté jusqu'au brevet. Après il a passé le concours de l'école normale mais là il a eu l'écrit mais pas l'oral car tout cela était sous le Régime de Vichy. Il a donc décidé de ne pas le repasser et il a alors travaillé à l'aide de cours par correspondance. Puis il s'est présenté aux concours des Ponts et Chaussées, qu'il a réussi et qui lui a permis de rentrer aux Ponts et Chaussées qui par la suite sont devenus la DDE (Direction Départementales de l'Equipement). Puis il précise qu'à son époque les ponts et Chaussées comprenaient à l'époque deux services, celui qui s'occupait des routes nationales et celui qui s'occupait des routes des départements. Puis Armelle signale qu'elle souhaiterait qu'il évoque la période où il a travaillé pour la Société Générale d'Entreprise qui construisait le barrage du Chastang entre 1942 et 1949. Il explique alors qu'à cette époque-là il était conducteur de travaux à la SGE et qu'ils utilisaient au maximum ses connaissances concernant les Ponts et Chaussées. Puis explique que par la suite a travaillé pour le chantier du barrage du Chastang mais c'était plutôt au début du chantier lorsqu'ils commençaient les installations et commençaient à faire les fouilles pour ce barrage. Puis il poursuit en racontant qu'un jour EDF a perdu un de ses géomètres, Monsieur Shakarooff, qui faisait les calculs pour l'emprise au sol du barrage, il était décédé dans la nuit à l'hôtel Battu. C'est alors qu'EDF a demandé à la SGE s'ils pouvaient leur détacher quelqu'un et c'est lui qui a été alors sélectionné. Il y est donc resté presque deux ans. Puis il explique qu'il y avait un autre gros chantier qui était le rétablissement de la Nationale 678 qui allait de Tulle à Mauriac et qui passait par Spontour. Il s'agit d'une route dont une partie a été noyée, partie qui va du pont de Spontour sur trois kilomètres jusqu'après le lieu-dit « La Ferrière ». Puis il explique que l'ancien pont, dont une arche avait fait l'objet d'un dynamitage par le maquis, était magnifique et qu'il devait dater de 1880 c'était un pont avec trois arches en pierres de tailles si sa mémoire est bonne. Puis il explique qu'il ne s'est pas occupé de la réalisation du pont mais de la route avant et après ce pont et il précise, qu'en revanche, il a réalisé le petit ponceau qui enjambe la rivière à La Férrière. Puis il poursuit en expliquant que ce qu'il y a d'original à Spontour c'est les entrées sur le pont, elles ne sont pas perpendiculaires à la rivière comme on le faisait dans le temps mais il y a une courbe d'un rayon de 60 mètres et des raccordements paraboliques. C'était assez original pour l'époque et leur avait été imposé car cela permet de rentrer « normalement » sur ce pont. En ce qui concerne les bâtiments de La Ferrières monsieur Rathonie pense qu'il ne faut pas employer le terme expropriation qui ne correspondrait pas vraiment à ce qui s'est passé car il s'agirait plutôt et uniquement d'acquisition à l'amiable. Ce qui lui semble normal car pour faire une expropriation il faut que cela se passe dans un cadre d'intérêt général et dans ce cas-là, s'il ne se trompe pas, il s'agissait plutôt d'un intérêt particulier. Puis il poursuit en expliquant que cela représente une différence pour le promoteur du projet et à titre d'information il signale qu'en ce qui concerne la nationale 678, qui a été largement redressée, il a pu constater que les gens qui avaient lancé les travaux s'étaient aperçus, par la suite, qu'un morceau de terrain n'avait pas été acheté et qu'ils n'ont pu l'acquérir ce qui fait que lorsque le tour de France est passé les coureurs sont passés sur un petit chemin tortueux. Puis il précise que dans ce cas-là il n'y a pas eu expropriation et que le propriétaire n'a pas vendu son terrain car il n'était pas d'accord sur le prix qu'on lui proposait. Puis il complète cette anecdote en expliquant que, de plus, ce propriétaire était maître Jouffre de la Pradelle avocat et qu'il ne lui a pas été possible de plaider contre lui. Pour résumer ce point Armelle dit que si les personnes avaient refusé de céder leur maison il n'y aurait rien eu à faire si ce n'est de changer le tracé de cette route. Il confirme cette affirmation. Puis en ce qui concerne La Ferrière il signale qu'une seule maison a été déplacée pour cause de route car elle est passée en plein milieu de celle-ci. Puis il complète cet exemple en signalant qu'il leur était difficile de détourner la route pour passer ailleurs puisque dans ce cas il aurait fallu qu'ils tapent dans la colline et que cela aurait alors entraîné un énorme surcoût financier. En ce qui concerne les propriétaires expropriés il s'agissait des propriétaires des deux restaurants de « La Ferrière », il y avait la famille Coe dont il vient d'évoquer le cas et le deuxième était le restaurant « Rivière » dont les propriétaires n'ont pas fait de difficultés. Puis il complète en expliquant que le restaurant de La Ferrière se trouvait, lui, bien en dessous de la route actuelle presque au bord de La Dordogne et qu'il ne pouvait donc pas le sauver et « il n'avait d'ailleurs pas l'intention d'être sauvé », ce restaurant appartenait au grand-père de Ginette Aubert. Puis Armelle poursuit et explique que, si elle a bien compris, le premier lot était le pont, le second lot la nationale 678 ce que confirme monsieur Rathonie en complétant cette liste avec le lot que représentait le chemin de rive. Puis il explique que ce chemin de rive se trouvait en amont de Spontour sur la rive droite et qu'en aval entre Spontour et d'Argentat il se trouvait sur la rive gauche puis il précise que la partie qui se trouvait sur la rive droite entre Spontour et barrage de l'Aigle avait déjà été transformée en route et qu'elle avait été noyée par le barrage du Chastang. Il développe alors ce point et précise qu'il leur a alors fallu rétablir cette route et que cela n'a pas été facile car sur la rive droite les collines étaient constituées de grosses parties d'éboulis dans lesquelles ils ne pouvaient pas gratter. Ils ont donc prévu de rétablir cette liaison « Spontour l'Aigle » par une route qui se trouve dans le Cantal et qui passe après « La Ferrière » pour finalement arriver à Aynes. Puis il confirme que Chalvignac n'était pas enclavé et il explique que, de la même façon, beaucoup plus bas il y avait une autre partie du chemin de rive qui avait été transformé en route départementale celui qui partait d'Argentat jusqu'à Aylac. Puis il poursuit en expliquant qu'entre Aylac et Spontour, sur la rive gauche, il y avait un chemin qui n'avait été utilisé, presque uniquement, par les membres des chantiers de jeunesse qui exploitaient le bois et réalisaient du charbon pour les gazogènes. Ils ont donc fait cette étude et ils ont eu pas mal de soucis parce qu'il a fallu réaliser un pont pour traverser l'Auze et arriver à Aynes. Puis ils expliquent qu'ils ont essayé de passer par en bas, près de l'ancien moulin, en suivant la Dordogne au plus près mais que cela était difficile. Puis Armelle demande des détails sur cet ancien moulin qui se trouvait avant l'embouchure de l'Auze. Madame Rathonie explique que c'était une de ses parentes qui le possédait, la famille Deprat. Pour Monsieur Rathonie c'était un très joli site qu'il regrette de n'avoir pas photographié, il y avait un vieux moulin dont on voit le canal quand le barrage du Chastang est vide. Puis Armelle lui demande s'il peut évoquer le chemin qui allait à Valette Pour lui il s'agissait une partie du chemin qui reliait tous les villages entre eux Valette, Le Roufffy, Le Chambon, Combenègre jusqu'à Aylac. Puis il signale qu'il y a aujourd'hui une piste qui monte à Auriac mais qui n'existait pas à l'époque et qui a été réalisée récemment pour des raisons d'exploitation de bois. Puis il confirme à Armelle qu'il connaissait Valette, qu'il y a été en curieux pour faire quelques photographies, qu'il l'a vu « debout » et que ce sont eux qui ont détruit l'abbaye. En ce qui concerne cette destruction il n'a rien à dire de particulier ils ont mis des explosifs et ils l'ont fait sauter, c'était en 1949 juste avant la mise en eau du barrage et c'était Dufournot qui était le chef de chantier, qui dirigeait la construction du pont et qui par la suite a dynamité Valette. Puis il explique qu'une partie des pierres de Valette se trouve à Auriac derrière le monument aux morts. Puis il croit qu'il y a qu'une partie du grand escalier en bois de Valette qui se trouverait à Tulle dans un restaurant qui se nomme « La toque blanche » et selon lui, en ce qui concerne les escaliers en pierre de Valette, il y en a une partie qu'EDF a remonté ici à Spontour en amont du pont car ces pierres de Volvic ont servi à construire une structure qui facilitait les baignades mais il conclut ce passage en signalant qu'aujourd'hui ce n'est plus un lieu de baignade. Puis Armelle demande à Madame Rathonie, qui est née ici, si elle veut bien témoigner. Elle y consent et explique qu'elle est née en 1928 dans cette maison, que son nom de jeune fille est Deprun, que sa mère s'appelait Eugénie Espinasse et qu'elle était la sœur de Julien Espinasse le père de Madame Betti. Puis Monsieur Rathonie explique qu'ici « 40 % des habitants sont parents entre eux et les 60 autres pour cent veulent l'être ». Puis il signale qu'il avait une grande admiration pour Monsieur Espinasse et qu'il se souvient des discussions avec lui. Madame Rathonie évoque alors la mémoire de son oncle et explique qu'il avait fait la guerre de 14, qu'il avait perdu une de ses jambes à la guerre, qu'il circulait alors avec un petit véhicule, qu'il a eu au moins cinq enfants et qu'il habitait la maison où habite actuellement Jean-Marc Chamelot son petit-fils. Puis elle développe ce point et explique qu'à l'origine cette maison était une grange qui appartenait à la mère de Monsieur Espinasse, qui possédait alors toutes les terres attenantes jusqu'à l'ancienne route et qu'elle a donc, à son mariage, décidé de la donner à son fils Julien qui, par la suite, l'a transformée en maison.

Puis elle poursuit l'évocation de la mémoire de Julien Espinasse et elle explique qu'il s'agissait d'un homme qui lisait beaucoup, qui s'intéressait à tout, qui était intelligent, qui parlait politique mais qui écoutait tout le monde ceux de gauche comme ceux de droite, qu'il n'était pas sectaire. Puis elle précise qu'elle connaissait bien ses idées politiques mais ne tient pas à les évoquer lors de cet enregistrement. Pour monsieur Rathonie c'était un homme courageux qui avait fait la guerre. Puis il raconte qu'il allait à la pêche mais pas à l'épervier, qu'il fabriquait des filets qu'il vendait et qu'il savait également les réparer. Il poursuit en expliquant qu'il avait un bateau là-haut avant d'arriver à La Ferrière et qu'il allait se baigner malgré son handicap, qu'il allait également à la chasse avec sa voiturette à essence et précise qu'en tant que grand mutilé de guerre il avait le droit de chasser sur la route ce qu'il faisait d'ailleurs lors des battues au sanglier. Puis il signale qu'il a été décoré de la légion d'honneur. Puis il poursuit en racontant que la grand-mère de Monsieur Espinasse était née en 1827 et était morte dans cette maison en 1918, elle avait eu neuf enfants. Puis il complète ce point en expliquant qu'elle était tailleuse d'habits au village de La Ferrière et qu'elle s'était mariée avec un Monsieur Espinasse qui vivait au-dessus de Bort et qui était descendu le long de la Dordogne. Pour lui l'origine de la famille Espinasse se trouve au-dessus de Bort au village de Single. Puis Armelle lui demande si à leurs connaissances il existerait une personne qui aurait fait la topographie des maisons de Spontour, avec le nom des habitants de ses différentes maisons. Ils répondent que personne ne s'est occupé de réaliser ce travail mais que c'est dommage car la partie basse du village, celle qui a été noyée, était intéressante. Puis Madame Rathonie signale qu'elle a connu les gabarres à l'époque où elles servaient pour faire descendre les touristes de Spontour à Argentat et elle précise que c'était Monsieur Soudielles, l'instituteur, qui organisait ces descentes qui ont duré quelques années. En ce qui concerne les maisons de la partie basse du village Madame Rathonie cite la disparition du moulin de la famille Brousse. Puis elle explique que certaines maisons, en bordure de la Dordogne, ont été expropriées mais que leurs anciens propriétaires ont eu le droit de continuer à y vivre, ce qui était le cas de « chez Lydie ». Puis elle précise qu'en ce qui concerne les maisons disparues il y avait celle de la famille Pers qui ne devait pas avoir d'étage, puis avant il y avait celle de Berthe Coe, puis avant il y avait la maison des Fourd ???. Par la suite elle confirme qu'il y avait deux fermes à Spontour celle de la famille Mareau et celle de la famille Fourd. Puis Monsieur Rathonie signale qu'ils élevaient des vaches de race Limousine. Puis il évoque le chantier de construction des gabarres que l'on peut voir sur d'anciennes photographies et ils regardent ensemble une ancienne photographie où Madame Rathonie localise la maison de la famille Pers, puis celle de Madame Déspers qui elle n'a pas été noyée. Puis elle constate que cette photographie du village de Spontour n'est pas complète une partie du village n'est pas visible. Puis Madame Rathonie signale qu'elle n'a pas de souvenir de Valette. Puis elle explique qu'elle est née dans cette maison, qu'elle y est restée jusqu'à l'âge où elle a passé son certificat d'études c'est-à-dire environ 14 ans, qu'après elle est partie à Paris chez une de ses tantes, qu'elle a été à l'école Pigier et qu'elle est revenue ici à dix-huit ans, qu'elle a connu son mari et qu'ils se sont alors mariés en 1949 et « sa vie s'arrête là ».Puis, en ce qui concerne le village du Rouffy, Monsieur Rathonie signale qu'il n'a pas été dynamité, qu' il a tout simplement était noyé, que les gens ont récupéré tout ce qu'ils pouvaient et il précise que cela a été la même chose pour le village de Saint-Projet mais que par la suite ils ont tout de même dynamité. Puis il explique qu'ils ne déboisaient pas entièrement la retenue mais seulement les parties qui pouvaient être visibles du domaine public, d'une route et il précise que parfois ils l'ont fait après la mise en eau. Puis il explique que lorsqu'ils ont eu cette obligation d'abattre les arbres ils l'ont parfois fait quand le barrage était vidé et que de manière « astucieuse » ils en ont fait cadeaux aux personnes intéressées mais que ces derniers ont voulu mettre ce bois dans la cheminée il ne brûlait pas. Puis monsieur Rathonie montre une photographie et il explique alors qu'il existe, au musée de la batellerie à Conflans-Saint-Honorine, un joli tableau sur la construction des gabarres à Spontour. Puis Madame Rathonie confirme que lorsqu'elle était enfant il y avait beaucoup de forêts, quelques prés et qu'il n'y avait pas d'agriculture mais seulement de petits jardins. Puis Monsieur Rathonie explique que dans le temps, dans les rochers, les habitants avaient fait des cultures en terrasses. Par la suite il explique qu'en ce qui concerne le rétablissement des communications entre Spontour et le barrage de l'Aigle ils les ont faites par le Cantal et il ne faut oublier le point important qui est la rivalité qu'il existe entre le Cantal et la Corrèze. Puis il complète ce point en expliquant qu'il est idiot de se trouver en limite de département car, pour exemple, dans ce cas la Corrèze a dit « Oh ! vous nous piquez nos routes cela ne va pas » et il a alors fallu faire une double étude pour connaître le coût de chacune d'elles et au final l'étude de la Corrèze ayant était vraiment difficile à réaliser et la solution de passage par le Cantal a été naturellement choisie.

Autres données descriptives
Notes ISBD

(Cote de l'original : Fg 1380 [1968] et de conservation : A [1968] 2286).

Auteur
  • Bianchi, Frédéric
  • Faure, Armelle
  • Rathonie, Marcel
  • Rathonie, Marie-Juliette
Mots-clés lieu
  • Dordogne (cours d'eau)
  • Spontour (Corrèze, France)
Mots-clés matière
  • barrage
  • Électricité de France (EDF)
Mots-clés personne
  • Bianchi, Frédéric
  • Faure, Armelle
  • Rathonie, Marcel
  • Rathonie, Marie-Juliette
Permalien de la notice
4 AV 525
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