Archives du Cantal
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Description physique
Document sonore Collation : 1 disque compact audio
Présentation du contenu

Présentation du contenu par Frédéric Bianchi :

Monsieur Jean Veyssière est né le 22 août 1936 au dessus de la vallée de la Dordogne à Auriac. Il poursuit en souriant et en signalant qu'il lui a fallu traverser la Dordogne pour trouver une femme et qu'au début la route n'était pas aussi belle qu'aujourd'hui car après Spontour ce n'était que des cailloux. Puis il explique qu'au début lorsque les ouvriers construisaient le pont du Chambon ils laissaient leur vélo à côté de chez eux avant de descendre à pied sur le chantier car il n'y avait, alors, pas de route. Puis il raconte qu'il a commencé à travailler pour la construction du barrage de la Haute … et ce grâce à un de ses cousins, il avait alors dix-sept ans. Sa mission consistait à creuser un tunnel, comme dans le temps, c'est-à-dire sans se servir d'eau pour éviter les poussières qui étaient dangereuses pour les poumons et pouvaient entraîner des silicoses. Puis il explique qu'un jour son patron est passé et voyant son jeune âge il n'a plus voulu qu'il continue à ce poste de travail et l'a alors orienté vers un autre. C'est à cette époque qu'il a fait acheter une moto par son père, moto, moto qu'il lui a remboursée par la suite. Puis il a travaillé à Laroquebrou et lorsqu'ils ont été débauchés un de ses collègues lui a proposé d'aller faucher à la faux à Salers ce qu'ils ont fait pendant un mois. Par la suite la personne à qui il avait acheté sa moto l'a fait rentrer « Au sablier » où il a commencé par piocher puis a changé de poste et a guidé la dépose des matériaux sur le site. Il travaillait alors avec Monsieur Puyraymond de Servières-le-Château mais il n'était alors que manœuvre. Puis son patron a décidé de l'envoyer de l'autre côté de la Dordogne pour assurer une mission qui consistait à vider au mieux des bennes. Pour lui cette la place était « bonne » car il avait de quoi s'asseoir, se chauffer et il raconte en souriant qu'il lui est même arrivé de s'endormir. Puis il explique que normalement ils devaient être deux pour assurer cette mission en continue de jour comme de nuit mais qu'un jour son collègue est tombé malade et qu'il lui a donc fallu assurer les deux tranches horaires. C'est alors que la fatigue s'est accumulée mais qu'il a tout de même décidé d'aller au bal comme tous les jeunes de son âge et s'est alors que le matin, en retournant en moto à son travail, qu'il s'est endormi sur sa moto et a eu un accident. Il s'est cassé deux côtes mais en revanche, par chance, il n'était pas tombé dans la Dordogne. Puis il raconte qu'en 1956 lorsqu'il faisait « un froid de chien » ils avaient arrêté. Par la suite il évoque les accidents de chantier et signale que malheureusement deux de ses copains sont décédés sur ce chantier. Un des deux se nommait Brossard, il était fils de fermier et l'autre était un fils de réfugiés espagnols. Puis il poursuit ce récit en signalant qu'ils sont tous les deux tombés d'un haut plateau tenu par des câbles qui ont lâchés et qu'ils ont alors basculé dans le vide. Leurs corps se sont alors écrasés sur les rochers. Puis il précise qu'un autre de ses collègues espagnols a réussi à s'en sortir en s'accrochant à un câble et que l'accident ayant eu lieu la veille il a appris de ce drame à Darazac lors de la fête du village. Puis il poursuit en expliquant que son père était cultivateur et qu'il avait été blessé par une grenade lors de la première guerre mondiale, blessure qui l'a fait souffrir toute sa vie car tous les éclats n'avaient pas été retirés. Il se souvient que pour faire passer la douleur il lui arrivait de se frictionner avec des orties. Puis il explique qu'à la fin de sa vie sa mère était handicapée et qu'elle est morte dans ses bras lorsqu'il était enfant. Il avait un frère de quinze ans son ainé mais qu'il ne voyait pas souvent. En ce qui concerne la période de la guerre il se souvient qu'un jour où son père lui avait demandé d'aller chercher leurs vaches, il a vu, en plein jour, l'après-midi, plusieurs avions qui ont exécuté un parachutage entre Le Puy de Bassin, Saint Julien au Bois et Lapleau. Inquiet son père avait d'ailleurs envoyé sa soeur pour voir où il pouvait se trouver et lui regardait tranquillement ce spectacle. Par la suite il ajoute qu'il a même vu un parachute tomber mais qu'il n'a pas osé aller le voir de plus près. Puis il signale qu'à Auriac il n'y avait pas d'école pendant cette période de guerre mais qu'en revanche la fille de l'institutrice venait lui donner des cours en échange de nourriture. Il complète ce point en signalant qu'un russe qui travaillait au barrage de l'Aigle venait également se ravitailler chez eux et qu'il partait souvent avec un des moutons de ses parents. Moutons qu'enfant il se devait de garder souvent. Puis il évoque rapidement Yachvili le grand-père du rugbyman professionnel avec qui avait travaillé à la gare de Tulle. Puis il explique qu'il a travaillé dans beaucoup d'entreprises mais que c'est à Servières-le-Château qu'il a le mieux gagné sa vie. Puis il développe ce point et explique la manière dont il a été embauché à Servières. Il travaillait alors au barrage du Sablier et le chef de chantier l'a orienté vers le chantier de Servières car il lui a annoncé que le Sablier « allait débaucher ». La semaine d'après il est alors monté à Servières mais, à sa grande surprise, il n'y avait rien, ni personne. Par la suite est arrivé « un chef » qui lui a demandé d'aller à la gare de Loupiac et d'attendre là une livraison de matériels, livraison qui n'est arrivée qu'au bout de deux semaines, semaines d'attente durant lesquelles il n'a rien fait. Puis il poursuit en expliquant que par la suite il a travaillé pour l'usine Lamarc, Baumgartner…puis qu'un jour il a été embauché à Argentat par les « Grands Travaux de Marseille ». Puis Armelle lui demande si, lorsqu'il habitait à Auriac, il allait souvent dans les villages de la vallée comme Nauzenac, Saint-Projet, Lanau… il confirme que non mais en revanche il allait à Spontour et c'est d'ailleurs dans ce village qu'il a rencontré sa future femme. Puis il explique qu'il y avait des cafés, de bonnes fritures que l'on pouvait consommer à La Ferrières, chez Battu, chez Goudot ou à l'Auberge du Cheval Blanc. Puis il complète en signalant que Monsieur Battu avait un poste important au barrage du Sablier. Par la suite il évoque son métier de marchand de vin, de bière…il explique qu'il vendait surtout des tonneaux de vin, il y en avait de plusieurs dimensions 50 litres, 120 litres et il avait même un client restaurateur qui lui prenait des tonneaux de 250 litres qui eux étaient très difficiles à manipuler. Puis il explique que sa tournée était importante et qu'il allait alors jusqu'à Neuvic et Chalvignac. Puis il poursuit en expliquant qu'au début il ne distribuait pas de « vin vieux » mais que, petit à petit, ce marché s'est développé vers la fin de son activité. Puis il confirme à Armelle qu'il a bien entendu parler du barrage de Redenat, que sa construction avait commencé et que son beau-frère a de la famille dont les terres ont été expropriées mais où ils peuvent encore faire paître leurs bêtes. Puis il se souvient qu'un ouvrier était également mort au barrage du Chastang et Armelle complète ce point en signalant qu'en plus huit victimes y ont étaient recensées lors d'un accident de plateforme et qu'au barrage de Bort-les-Orgues se sont 29 victimes qui ont été recensées. Puis il poursuit en signalant que le bruit court que le projet de barrage de Redenat devrait être relancé mais que selon lui cela n'est pas encore fait. En ce qui concerne les grandes fêtes il se souvient de celle d'Auriac, il a entendu parler du pèlerinage de Lamirande mais il ne l'a pas connu et il signale qu'il y avait des bals à Soursac. Il se souvient des fêtes nautiques de Spontour avec feux d'artifices sur le lac et ajoute qu'à Soursac ils organisent encore, tous les ans, un feu de la Saint-Jean. Puis il raconte qu'une passerelle se construit vers le rocher noir car ils n'ont plus le droit de passer sur le pont. Il évoque l'anecdote du funambule, Henri, qui a fait une traversée sur un fil. Puis il poursuit en évoquant la Dordogne sur laquelle il aimait bien, gamin, allait pêcher et il raconte une anecdote concernant une partie de pêche avec son cousin au Rouffy, un jour il y a pêché deux gros poissons mais « les Fabry » sont alors arrivés et les leurs ont pris puis remis à l'eau, il était alors très en colère contre eux mais cela n'a pas duré car ils leurs ont demandé de venir les aider car ils avaient posé un filet en bas où ils avaient piégé beaucoup de poissons, une fois les poissons sortis du filet ils les leurs ont donnés. Par la suite il explique que les Fabry venaient vendre leurs poissons à la foire de Saint-Privat et que Gaston Fabry, le mari d'Elise, tenait le restaurant du Chambon. Il aimait aussi aller pêcher au Chambon et il raconte qu'une fois Gaston Fabry, qui avait fait le régiment avec son frère, leurs avait prêté des engins pour pêcher des anguilles. Puis il dit qu'il ne connaissait pas Valette. Madame Veyssière, elle, se souvient que sa mère fabriquait les filets de pêche. Puis lui évoque la fabrication de son cidre et signale que pour lui la construction des barrages a été un plus. Puis il conclut en évoquant ses différents engagements associatifs.

Autres données descriptives
Notes ISBD

(Cote de l'original : Fg 1363 [1944] et de conservation : A [1944] 2141).

Auteur
  • Bianchi, Frédéric
  • Faure, Armelle
  • Veyssière, Jean
Mots-clés lieu
  • Dordogne (cours d'eau)
  • Soursac (Corrèze, France)
Mots-clés matière
  • barrage
  • Électricité de France (EDF)
Mots-clés personne
  • Bianchi, Frédéric
  • Faure, Armelle
  • Veyssière, Jean
Permalien de la notice
4 AV 511-1
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