Archives du Cantal
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Description physique
Document sonore Collation : 1 disque compact audio
Présentation du contenu

Présentation du contenu par Frédéric Bianchi :

Madame Alphonsine Faintrenie signale qu'elle allait en automne au marché de Mauriac avec sa tante, Madame Gaillard, qu'elles passaient alors par Spontour puis qu'elles montaient ensuite dans le camion de Monsieur Miermont, « le sablier », qui portait également leurs marchandises (pommes, châtaignes, beurre…) mais elle complète en soulignant qu'eux n'achetaient rien au marché. Puis elle explique que ses parents ne faisaient pas beaucoup de céréales seulement un peu de blé pour la volaille et les cochons. Elle explique qu'ils en achetaient un petit peu pour leurs volailles et pour la fabrication du pain et qu'ils achetaient surtout de la farine par cent kilos. Puis elle explique qu'ils « blanchissaient » leurs châtaignes, châtaignes qu'ils pouvaient garder jusqu'à trois mois dehors sur un lit de paille. Son père les épluchait tous les soirs à la lampe à pétrole car ils n'ont eu l'électricité au Rouffy que vers 1937, 1938. Ils avaient avant une lampe tempête pour l'étable. Elle se souvient que son premier vélo lui a été offert par son frère Gaston du Chambon qui était alors mousse au barrage de l'Aigle. Il le lui avait offert avec sa paie lorsqu'elle avait 17 ans. Avant cela, lorsqu'elle allait vendre son poisson à Rilhac c'était une de ses amies qui lui prêtait son vélo. Elle complète en disant qu'ils n'ont jamais eu l'eau courante, ni de puits au Rouffy mais qu'ils avaient une source pour tout le village, source qui alimentait un lavoir plus bas. Puis Madame Faintrenie liste la population du Rouffy. Il y avait les six enfants des « Vesat » dont le père avait été mutilé lors de la guerre de 1870 ce qui les avait forcé à louer leur ferme. Il y avait sa grand-mère Anna Jarrige, de son nom de jeune fille Aubert, qui est décédée en 1932 ou 1933. Elle signale qu'elle n'a, en revanche, pas connu son grand-père qui lui est décédé en 1912. Puis il y avait un de ses oncles Fabry qui par la suite est parti, ; vers 1929 – 1930, exploiter des bois avec des bœufs à Tursac, ils appelaient cette activité le « Charretage ». Il y avait aussi ses parents et vers 1935 la famille Fourtet est venue exploiter la ferme des « Vesat », famille qui par la suite est partie à Valette. Monsieur Vesat avait d'ailleurs bâti une cabane en planche « entre les deux ruisseaux » dans laquelle ont vécus huit enfants (6 garçons et 2 filles) puis « EDF » leur a donné la maison du fermier de Valette qui elle n'était pas noyée. Un des fils, Pierre, est resté à Polprat de Rilhac et pourra peut-être parler de Valette car il y est resté longtemps. Ils sont partis du Rouffy en 1941 et ont vécu dans cette maison en planche jusqu'en 1951 date de la mise en eau du barrage. A cette époque pour aller à l'école à Spontour il n'y avait pas de route à Valette il leur fallait alors traverser la Dordogne en bateau. Puis elle raconte que Bernadette « Laura » devait, pour aller à Neuvic, passer par la gare de Soursac traverser les bois pour arriver en face de Valette où son père venait la chercher en bateau pour la ramener. Elle explique qu'aujourd'hui il n'y a plus personne à Valette et que le dernier des Fourtet a acheté une maison au « Peuc de Laval » ??? Elle se souvient, lorsqu'elle était enfant , la joie qu'ils ressentaient lorsqu'ils allaient « Au Port » voir passer les canoës. Puis elle signale la mort de plusieurs kayakistes au départ à « Verméjoux » ???, kayakistes qui se sont fracassés contre les rochers. Elle raconte alors l'anecdote de son oncle de « Verméjoux » à qui l'on a décerné le « livre d'or » pour avoir secouru plusieurs « naufragés ». Elle souligne que le bord de l'eau « c'était leur vie », ses deux frères Gaston et Julien allaient se baigner avant de manger et y retournaient tout de suite après. Puis elle explique qu'ils ont tous appris à nager seuls car personne ne s'est occupé d'eux. seul son père avait fabriqué un « radeau de sauvetage » avec une barre de tilleul bien sèche de cinq ou six mètres qu'il leur a donnée en leur expliquant de ne surtout pas la lâcher et qu'ainsi ils pourraient « s'apprendre à nager » et elle confirme qu'ils ont tous appris à nager avec cette branche qui avait l'avantage de flotter. Malgré la dangerosité du site avec ses parties plates mais également des gouffres personne ne s'est noyé. Sa mère, elle, ne savait pas nager. Elle se souvient avoir vu des serpents nager dans la Dordogne, seul leur tête dépassait. Puis elle explique que son père attrapait les lamproies pour amorcer et pêcher les anguilles. Elle signale aussi qu'elle ne se souvient pas avoir entendu raconter des légendes sur la forêt lors de son enfance. Par la suite elle évoque rapidement la forêt « Fritigne » qui sortait du Rouffy et qui a été donnée à l'hôpital de Tulle et dont la maison avait été achetée par sa grand-mère au tribunal. Elle raconte ensuite la légende, à laquelle elle ne croit pas, du Serpent de Job, légende qui aurait donné son nom au village du Rouffy. Puis elle complète en signalant que « soit disant », au confluent de la Luzège et de la Dordogne, il y avait une plaine avec encore des vestiges. D'ailleurs elle raconte que ses frères ont très difficilement transporté en bateau une grosse pierre de taille d'une seule pièce jusqu'à l'étable de Redenat. Elle se souvient avoir lu un livre qui évoquait cette légende du serpent de Job qui dévorait les enfants. Pour elle cette belle plaine entre la Luzège et la Dordogne avait dû être habitée depuis les temps les plus anciens. Elle conclut en regrettant son « Rouffy » où ils n'étaient pas bien riches mais heureux. Elle signale que son grand-père paternel, Lucien Fabry, était un homme un peu sévère et explique que lorsqu'elle sortait de l'école et qu'il faisait nuit elle restait alors chez ses grands-parents qui la gardait chez eux. Elle raconte alors qu'un jour elle eut le hoquet et que son grand père lui dit d'une voix très sévère « toi petite tu as volé quelque chose aujourd'hui » et qu'elle ne put répondre que « non grand-père je n'ai pas volé moi » mais sa peur fut alors terrible et lui fit immédiatement passer son hoquet, ce qui était au final l'objectif que s'était fixé son grand père.

Autres données descriptives
Notes ISBD

(Cote de l'original : Fg 1325 [1895] et de conservation : A [1895] 1992**).

Auteur
  • Bianchi, Frédéric
  • Faure, Armelle
  • Faintrenie, Alphonsine
Mots-clés lieu
  • Auriac (Corrèze, France)
  • Dordogne (cours d'eau)
Mots-clés matière
  • barrage
  • Électricité de France (EDF)
Mots-clés personne
  • Bianchi, Frédéric
  • Faure, Armelle
  • Faintrenie, Alphonsine
Permalien de la notice
4 AV 495-2
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