Archives du Cantal
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Description physique
Document sonore Collation : 1 disque compact audio
Présentation du contenu

Présentation du contenu par Frédéric Bianchi :

Rolande Lamarche (nom de jeune fille Rolande Violle) est née le 03 février 1935 à Saint-Projet-le-Désert, commune de Chalvignac. Ses parents avaient une petite ferme. Dans un premier temps elle décrit quelques photographies en feuilletant le livre « D'un rocher à l'autre ». Madame Lamarche est née, comme sa mère, dans l'auberge familiale que l'on peut voir sur une photographie de la page 24, elle complète la description en signalant que l'on voit bien sur cette photographie de « l'Auberge Raymond » sa mère, sa grand-mère et Madame Ternave une voisine. Puis elle explique que sa grand-mère était native de Nauzenac. Son grand-père lui était originaire de Saint-Projet-le-Désert. Ses grands-parents étaient marchands de toile dans le nord mais lorsque son grand-père est revenu de la guerre malade de ce fait ils n'ont plus voyagé et ont décidé d'exploiter leur ferme. En 1939 son père a également été mobilisé et est resté prisonnier jusqu'en août 1945. En décembre 1944, sa famille a été obligée de quitter définitivement Saint-Projet à cause d'une crue. Lorsqu'ils étaient à Saint-Projet, comme elle devait aller à l'école à Belloride elle était obligée de vivre, avec sa mère, chez sa grand-mère et arrière-grand-mère à la Forestie, elles ne revenaient donc à Saint-Projet que pour les vacances.

Après la crue ils sont venus vivre à Mauriac, chez sa tante Madame Martin, rue Saint-Mary, où elle vit aujourd'hui,. Du côté de Nauzenac elle n'a pas connu ses grands-parents, du côté de Saint-Projet elle connut sa grand-mère qui avait traversé les trois dernières guerres celle de 1870, celle de 1914 et celle de 1940 d'ailleurs c'est en 1945 qu'elle est décédée peu de temps après le retour de captivité de son père. Une fois à Mauriac ils n'avaient que le café et son père, lui, travaillait pour EDF, il a travaillé sur le tunnel entre Saint-Panthaléon et Nauzenac. Son père est né à Belford puis ses parents sont est revenus à Forestie au-dessus de Chalvignac.

Elle explique que le « Labiou », petit ruisseau, rejoignait la Dordogne juste derrière chez eux. Elle signale que, côté Corrèze, Monsieur Porte avait une petite scierie à vapeur et se rappelle que sa grand-mère disait que la route qui passait par le pont de Saint-Projet-le-Vieux était la route de Paris et était, à cette époque, la seule route que pouvait prendre une voiture. Elle complète en signalant que cette route allait à Neuvic et à Mauriac et qu'ils ont fait sauter ce Pont durant la dernière guerre mondiale. Puis elle explique que leur maison était située à égale distance de ces deux villages, à environ douze kilomètres de chacun d'eux, pour conclure elle souligne qu'un car passait tous les jours devant chez eux. Lors de la mise en eau du barrage elle avait environ dix ans. Elle se souvient bien des sœurs car ils allaient souvent au couvent pour se faire soigner, elle se rappelle de sœur Maurice et de la principale sœur Chantal qu'elle aimait beaucoup car après chaque messe elle l'amenait à la cuisine et lui donnait quelques gâteries. Elle se souvient de l'abbé Brossard mais vaguement du couvent. En ce qui concerne l'église, elle signale que l'autel a été transporté aux Vaysses de Mauriac. Les sœurs avaient un jardin. Puis elle évoque, grâce aux photographies de la page 26 et 27 du livre « D'un rocher à l'autre », le couvent, elle commente les photographies (la route de Nauzenac, le cimetière qui n'était réservé qu'aux sœurs et qui n'avait pas été déplacé, le chemin de rive…). Puis elle signale qu'à cette époque ils se déplaçaient peu, les plus longs trajets qu'ils effectuaient les conduisaient à Nauzenac et Mauriac. Elle évoque rapidement les ruines de « Combenoire », le village le « Cheiz ». Puis elle évoque rapidement la fenaison en famille et les quatre vaches de l'exploitation. Elle signale qu'ils avaient une grande « étable grange » qui dans le temps faisait relais pour les chevaux des diligences et était donc bien plus grande que celle des alentours. Pour elle lors de l'expropriation ils n'ont pas été bien indemnisés, sa grand-mère avait bien fait appel mais elle l'avait perdu. Puis elle explique que ses grands-parents n'avaient vraiment pas eu de chance car, quand la guerre avait été déclarée, ils avaient déjà perdu dans le nord tous leurs biens de marchand de toile ce qui faisait souvent dire à sa grand-mère qu'elle « ne rachèterait pas sa vie pour deux sous ». A Saint-Projet les sœurs avaient deux domestiques qui s'occupaient des vaches, elles avaient des cochons, des lapins. Il y avait également une voisine, côté Corrèze, qui avait quelques chèvres et qui fabriquait des fromages. Elle se souvient de la débâcle de 1940, des personnes avec leurs bagages qui traversaient le pont. Elle se souvient des ouvriers étrangers, elle signale que chaque entreprise avait sa cantine, elle cite l'entreprise « Reversac ». Elle explique que pendant la guerre il y avait des jeunes des « chantiers de jeunesse » chez eux et qu'ils avaient alors aménagé comme un dortoir dans leur grange puis elle signale qu'il y en avait d'autres à la « Tébahide ». Elle signale qu'il y avait un maquis chez sa grand-mère Mme Violle à La Forestie, elle se souvient même d'un commandant anglais qui venait chez sa grand-mère pour utiliser un poste radio. En ce qui concerne la crue de 1944 elle explique que c'est un chef de chantier qui habitait au bord du « Labiou » qui est venu les prévenir de la crue et comme sa grand-mère était paralysée ils l'ont transportée en urgence sur un matelas à La Forestie. Elle se souvient d'ailleurs que cette grand-mère avait emporté en urgence un panier de nourritures mais qu'ils avaient tous oubliés d'emporter le tiroir contenant l'argent, c'est son oncle qui est revenu en urgence les pieds dans l'eau pour le récupérer. Elle confirme qu'il n'y a qu'à Nauzenac que deux personnes se sont noyées. Selon Madame Lamarche, chez eux, aucun villageois n'était partis car jamais personnes n'étaient venu leur dire de partir. La crue passée il leur a fallu deux jours pour revoir leur maison et ils ont alors constaté les dégâts (vaisselles cassées linges déteints…) car, partis dans l'urgence, ils avaient tout laissé dans cette maison. Puis elle explique que les portes étant gorgées d'eau elles ne pouvaient plus se fermer et qu'ils ont de ce fait, après la décrue, été victimes de nombreux vols (outils…). Elle signale qu'il ne faut pas oublier qu'à cette date son père était encore prisonnier mais que s'il avait été là ils auraient pu au moins récupérer les tuiles, les poutres, les portes mais à cette époque-là ces femmes étaient seules et ne pouvaient pas faire grand-chose. Puis, après la première décrue une entreprise est venue détruire toutes les maisons de Saint-Projet. Elle conclut en signalant qu'elle garde un très bon souvenir de Saint-Projet qui était déjà un lieu très touristique avec des gens « les canoës » qui venaient camper, d'autres venaient de Mauriac pour pêcher la truite et manger la friture, le poulet, l'omelette, tous ces produits étaient frais il y avait même un vivier pour les poissons.

Autres données descriptives
Notes ISBD

(Cote de l'original : Fg 1112 [1662] et de conservation A [1662] 1626).

Auteur
  • Faure, Armelle
  • Bianchi, Frédéric
  • Lamarche, Rolande
Mots-clés lieu
  • Chalvignac (Cantal, France)
  • Mauriac (Cantal, France)
  • Dordogne (cours d'eau)
Mots-clés matière
  • barrage
Mots-clés personne
  • Faure, Armelle
  • Bianchi, Frédéric
  • Lamarche, Rolande
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4 AV 446
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