Présentation du contenu par Frédéric Bianchi :
Alphonsine Faintrenie (nom de jeune fille Yvonne Fabry) est née le 21 mars 1920 au Roufy, village englouti par la construction du barrage du Chastang. Elle a vécu au Roufy jusqu'à l'âge de 21 ans puis s'est mariée et est venue vivre à Auriac. Dans cet entretien elle évoque le bonheur de vivre au bord de la Dordogne, la pêche, le braconnage nocturne, la fabrication des éperviers et des « nasses » par sa mère. Elle évoque la pêche des anguilles puis signale que son père ne pêchait jamais à la ligne. Elle confirme que ses parents payaient une patente pour deux lots de pêche, un de la Luzège à Spontour et l'autre de la Luzège au pont du Chambon. Puis elle raconte l'anecdote de ses parents qui se sont fait prendre lors d'un braconnage et qui ont tout simplement donné les poissons aux gendarmes. Elle explique que les poissons nobles braconnés étaient vendus à Saint-Privat au restaurant de Monsieur Condamine et que, dès l'âge de treize ans, elle allait également en vendre à Auriac et parfois à Mauriac où elle vendait également des pommes et des châtaignes. Elle explique la technique complexe pour lancer l'épervier, elle évoque le frai de la vandoise (des « assées ») sur la luzège, toujours les 18 et 19 mars et elle cite la phrase « Pas de Saint-Joseph sans ce frai ». Durant ce frai une pêche clandestine composée d'une dizaine de pêcheurs était organisée mais les pêcheurs ne touchaient pas aux œufs. Elle signale qu'après la construction du barrage la Vandoise a disparue. Elle explique que la pêche des Ablettes se faisait avec des filets dont les mailles étaient réglementées. Pour pêcher ils utilisaient également des verveux avec des petits barrages de pierres qui leur permettaient de capturer les goujons, goujons qui ont également disparus après la construction du barrage. Elle fait le même constat en ce qui concerne les grenouilles, qu'ils pêchaient la nuit à la main et à la lampe et dont ils mangeaient les pattes. Pour elle rares était les femmes qui allaient à la pêche avec les hommes, sa mère, Denise Jarrige, était une exception car c'est elle qui conduisait le bateau à fond plat qui avait été construit à Spontour. Puis elle fait une parenthèse sur les filets de pêche en coton, de 8 à 10 mètres, qu'il fallait démêler, faire sécher, réparer et replier. C'est sa grand-mère qui les fabriquait avec du fil qu'ils achetaient à Spontour chez le beau-père d'Altéro Betti. Elle explique que le chevesne, le cabot, la truite, le barbeau étaient pêchés au filet et qu'elle n'a vue qu'une seule fois dans sa vie des écrevisses, c'était en 1946, année de sécheresse dans un ruisseau asséché. Puis elle signale qu'il n'y avait pas d'alose, pas de saumon car ils étaient arrêtés par le barrage de Tuilières mais en revanche ils pêchaient des anguilles la nuit « à la corde », avec des hameçons et des vers pour appâts. Elle évoque la « lamproie », un petit appât qu'ils récupéraient sous les pierres de la rivière.
Puis elle évoque l'exploitation, l'hiver, des bois par son père qui faisait des parquets de châtaigniers qu'il vendait à Monsieur Dubac du Chambon qui lui était marchand de bois et avait une scierie qui était alimentée par le ruisseau de Redenat.
. Elle évoque les charbonnières et explique leur construction.
Puis elle raconte l'anecdote des faux maquisards qui, durant la Seconde Guerre mondiale, auraient « cambriolés » la gendarmerie, le bureau de poste … de Spontour et qui auraient empêchés, revolver au poing, le père de Madame Bardi de sortir de chez lui. Elle évoque également deux granges brûlées durant cette même période.
(Cote de l'original : Fg 1068 [1617] et de conservation A [1617] 1648*).
- Faure, Armelle
- Bianchi, Frédéric
- Faintrenie, Alphonsine
- Fabry, Elise
- Bardi, Nicole
- Auriac (Corrèze, France)
- Dordogne (cours d'eau)
- barrage
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- Électricité de France (EDF)
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