Archives du Cantal
Cote
Date
Description physique
Document sonore Collation : 1 disque compact audio
Présentation du contenu

Présentation du contenu par Frédéric Bianchi :

Jean Charreire est né le 16 janvier 1924 Condren (Aisne) mais ses parents étaient Corréziens. Il a quitté Condren à dix mois puis a été vivre à Saint-Paul en Corrèze chez sa grand-mère. A neuf ans il est venu vivre à Saint-Thomas près de Bort, il a fait trois ans de cours complémentaires. Il a quitté l'école à quinze ans pour travailler aux tanneries de Bort-les-Orgues puis il est parti travailler pour la maroquinerie et y est resté jusqu'en 1944. Fin 1944 il est parti se cacher car il avait reçu sa convocation pour les chantiers de jeunesse. Il a alors intégré le maquis et travaillé pour la SOCO. Le 9 novembre 1946 il est engagé au barrage de Bort-les-Orgues. Il a travaillé dans la même société jusqu'à sa retraite mais cette société a tout de même changé de nom, au début elle s'appelait EMC (Entreprises Métropolitaines et Coloniales) et par la suite elle est nt devenue CFE (Compagnies Françaises d'Entreprises). Il a travaillé dans l'Est pendant trois ans puis il est parti pour la Turquie en 1956 et y est resté jusqu'en 1959. En Turquie il a travaillé sur le barrage Kemer qui était le même type de construction que Bort-les-Orgues, sauf que Bort est en forme de courbe et que Kemer lui est droit avec une cassure du côté droit. Il évoque André Coyne l'architecte des barrages de la Dordogne, il sait qu'il a réalisé le barrage de Malpasset mais il souligne que son étude était bonne et que si ce barrage avait cédé c'était pour des raisons de défauts de construction. Il explique que c'est André Coyne qui a calculé le siphon de Bort et qui a également inventé le béton précontraint. Il poursuit en expliquant que son entreprise s'est scindée en deux, une entreprise spécialisée béton CFE et une autre spécialisée métal CFEM celle qu'il a alors intégré. Armelle Faure montre les photographies de la construction de Bort mais Jean lui n'était pas sur le chantier. A Kemer il faisait un peu comme à Bort il faisait les métrées, il était métreur. Il explique que son entreprise a fait la richesse de Bouygues parce qu'il a récupéré tous ses ingénieurs. Il se souvient de quelques noms d'ingénieurs souvent issus des Arts et Métiers : Buellet et Jarbie. Il cite l'exemple de Buellet, ingénieur Arts et Métiers, qui a inventé le système des blocs de béton qui servaient de coffrage, système utilisait à Bort qui n'existait pas avant, il s'agissait de blocs de 3 mètres sur deux avec au milieu deux tétons pour les lier. Il souligne qu'à Bort ils avaient battu le record de mètres cubes de béton coulé dans une journée, soit 3 000 mètres cubes, record qu'ils ont battu à Kemer. Monsieur Buellet venait du barrage de La Girottte en Haute-Savoie puis a été muté à Bort. Ils se souviennent d'Allard et de Maillard qui étaient des polytechniciens, le père Allard était d'ailleurs patron des usines Cointreau et lorsqu'il venait sur le chantier ils distribuaient des mignonnettes. Il raconte qu'un jeune ingénieur qui se plaignait d'être moins bien payé qu'un ancien avait été remis en place par un ancien car ce dernier avait réalisé en une semaine un travail de calcul juste, travail que lui avait mis deux mois à faire avec, en plus, une erreur. Il explique qu'en Indonésie le barrage de Jiatiluhur était un barrage en enrochement. Il y avait un noyau en béton avec des milliers de tonnes d'enrochement, ils avaient des euclides qui s'ouvraient par en dessous, ils avaient des grues qui pouvaient déverser jusqu'à sept mètres cubes en une seule fois. Il y est resté un an. Puis il évoque la personne de Monsieur Bluette fils d'instituteur de Châlons-sur-Marne. Il signale que l'usine d'électricité de Bort était rectangulaire alors que c'était une tour en Indonésie. Ils évoquent Autavie, René Dutour, Touzac, Tsonga. Armelle Faure signale que le barrage de Bort avait déplacé cent vingt foyers Jean Charreire le sait bien et signale qu'il y a même eu un exproprié qui ne voulait pas partir de chez lui, aux alentours de La Marche, de La Tricogne. Il était donc monté sur le toit de sa maison pour finalement partir en barque. Il fait une comparaison avec les expropriés de Tignes qui, eux, avaient reconstruit la ville plus haut à l'identique. Pour lui c'est ce qu'ils auraient dû faire pour les expropriés de la vallée. Armelle Faure signale que le quartier des Boisses était minuscule et ne pouvait accueillir qu'une vingtaine de familles pas plus en revanche avec la création de Tignes 2000 il a eu un décalage de cinquante ans. Pour Jean le barrage de Bort est le seul au monde à être au-dessus d'une ville et là c'est un risque et il affirme d'ailleurs que des gens sont partis de Bort suite à cette construction. Il souligne aussi que le barrage de Bort était étudié pour une durée de vie de soixante-quinze ans et qu'il a été mis en eau en 1951 alors calcul fait il devrait être maintenant détruit. Il explique que le béton n'existe que depuis le vingtième siècle et qu'ils ne savent pas combien de temps il peut durer. En ce qui concerne le barrage d'Indonésie il y a eu des déplacements de population car lorsque les expropriés sont partis par la rivière sur leur radeau en bambou des familles entières se sont faites entraîner dans la conduite forcée et plusieurs y sont peut-être restées. Puis il explique qu'en ce qui concerne le barrage de Kemer il a fallu faire une route d'accès de 30 kilomètres pour arriver jusqu'à une cité qu'ils avaient bâtie pour les ouvriers et les ingénieurs. Ces constructions étaient en briques et dans un bâtiment il y avait quatre logements. Il se souvient avoir été danser dans la vallée il prenait le train à Bort descendait à Mialet puis passait près du château de Val. Ils regardent maintenant les photographies de la construction du barrage André Charreire se souvient des deux ponts roulants Jean et André se souviennent qu'un blondin était tombé et qu'il y a eu vingt-trois blessés ce jour-là. Il explique que cela aurait pu être pire car ce blondin aurait pu céder et tomber sur le train qui circulait encore. Il signale qu'il fait encore partie de l'amicale de la CFE mais qu'ils sont de moins en moins nombreux. Selon Jean il y a eu tout de même une vingtaine de morts lors de la construction du barrage de Bort. André explique qu'à la Ballastière un jeune de Saint-Thomas Marcellou était tombé dans le silo et en est mort. Marcel explique qu'avant d'être au blondin il était radio aux cinq cent quarante-cinq et qu'il ne pouvait donc pas voir ce qui se passait en bas. Il y avait un quai, la benne du blondin arrivait par la voie, la benne se remplissait et ça repartait par le blondin. Jean ne trouve pas que le barrage ait engendré beaucoup de bénéfice pour Bort ; au départ il devait fournir l'électricité gratuite pour tous les habitants de Bort mais seule la ville ne la paye pas. Selon lui les commerçants ont gagné de l'argent pendant la durée du barrage mais après ils sont partis de Bort. Lui travaillait cinquante-quatre heures par semaine. Il signale que lorsqu'ils ont mis le barrage en eau ils ont eu de l'avance et ont donc reçu une très forte prime. Il ne sait pas pourquoi le barrage n'a pas été inauguré. Il se souvient du début des travaux du tunnel par l'entreprise Vandevale. André montre son fonds de photographies.

Autres données descriptives
Notes ISBD

(Cote de l'original : Fg 1054 [1601] et de conservation A [1601] 1608).

Auteur
  • Faure, Armelle
  • Gouvéia, René
  • Pipereau, Cécile
  • Charrière, Jean
  • Charrière, André
  • Bianchi, Frédéric
  • Coyne, André
  • Buellet
  • Jarbie
  • Allard
  • Maillard
  • Autavie
  • Dutour, René
  • Touzac
  • Tsonga
Mots-clés lieu
  • Bort-les-Orgues (Corrèze, France)
  • Madic (Cantal, France)
  • Dordogne (cours d'eau)
  • Condren (Aisne, France)
  • Saint-Paul (Corrèze, France)
  • Saint-Thomas (Corrèze, France)
  • Kemer (province d'Aydin, Turquie)
  • Indonésie
  • Tignes (Savoie, France)
Mots-clés matière
  • barrage
  • tannerie
  • Links Portage
  • Médiathèque de Lanobre
  • SOCO (entreprise)
  • Entreprises Métropolitaines et Coloniales (EMC)
  • Compagnies Françaises d'Entreprises (CFE)
  • Ecole Nationale Supérieure d'Arts et Métiers (ENSAM)
  • Électricité de France (EDF)
Mots-clés personne
  • Faure, Armelle
  • Gouvéia, René
  • Pipereau, Cécile
  • Charrière, Jean
  • Charrière, André
  • Bianchi, Frédéric
  • Coyne, André
  • Buellet
  • Jarbie
  • Allard
  • Maillard
  • Autavie
  • Dutour, René
  • Touzac
  • Tsonga
Permalien de la notice
4 AV 415
Partager sur