Archives du Cantal
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Description physique
Document sonore Collation : 1 disque compact audio
Présentation du contenu

Présentation du contenu par Frédéric Bianchi :

Roger Guittard est né à Lestreture à Monestier le 6 juin 1932. Jusqu'à l'âge de dix-sept ans il a vécu chez ses parents. Il a été à l'école à Ussel jusqu'à l'âge de seize ans et lorsque ses parents ont acheté une propriété il a arrêté sa scolarité pour venir travailler à la ferme familiale à Saint-Julien-Puy-Lavèze. Il a fait son service militaire de juillet 1952 à juillet 1953 puis il a été rappelé en Algérie de juillet 1956 à décembre 1956 et il est revenu à Saint-Julien. Ses grands-parents maternels Michel et Marie Teillot ainsi que ses grands-parents paternels Françoise et Nazère Guittard habitaient la vallée. La famille Teillot habitait le village de Déderie et la maison se nommait " Chez Lhéritier ", leurs plus proches voisins étaient ses autres grands parents qui habitaient également la Déderie. Ils avaient comme autres voisins ils avaient la famille Emingeard qui aujourd'hui habite à Sarrroux, leur Maison s'appelait " Chez Malbec ", ils étaient cinq les parents et leur trois filles Germaine, Célina et Alphonsine, ils avaient une ferme entre dix et quinze hectarese et ils ont acheté une ferme à Sarroux. Puis il y avait une autre famille Guittard la maison s'appelait " Chez Nanné " chez eux c'était " Chez Janassu ", ils sont partis dans l'Allier à Bayet, il croit qu'ils n'étaient pas mécontents d'être partis. Puis il y avait " Chez Péchabre ", Joseph Péchadre était sabotier, il n'avait pas d'exploitation agricole il est alors parti pour Chidrac à côté d'Issoire, il est devenu par la suite employé municipal. Il évoque la vie quotidienne avant ses seize ans, il s'occupait des vaches il les trayait, il faisait un peu de culture, quelques céréales pour faire du pain et nourrir les animaux. Le gros du travail était constitué par les fenaisons car tout se faisait à la main. Sur les côtes c'était des parures. Ils avaient une dizaine de vaches Salers, un taureau et quelques veaux. Ils exploitaient les bois surtout à la fin pour ne pas les perdre ils faisaient des traverses de chemins de fer et du bois de chauffage. Pour les traverses de chemin de fer ils devaient les couper à deux mètres soixante et avec des vaches ils débardaient le tout et stockaient ces traverses au bord de la route, presque toutes leurs vaches étaient dressées, ils commençaient par leur faire tirer la herse puis la faucheuse. Eux ne faisaient pas le sciage des traverses ils vendaient le bois en grumes aux scieurs qui par la suite les stockaient sur le quai de la gare et un contrôleur venait les recenser et les classer par catégories. Ils récoltaient quelques fruits des pommes mais surtout des noix qui servaient pour confectionner de l'huile, il y avait également des châtaignes. Ses parents allaient vendre leurs bêtes à Bort ou à Tauves. Ils élevaient également quelques porcs, en temps de guerre ils avaient eu quelques moutons pour avoir la laine pour pouvoir réaliser des vêtements mais pas de chèvres ni d'équidés. Ils se déplaçaient à pied ou à bicyclette ; Tout le monde était pêcheur dans la vallée. Il avait deux sœurs, une est partie se marier à Eygurande et l'autre s'est mariée ici à Saint Julien Puy Lavèze. Il se rappelle que le premier qui a dit à son père qu'un barrage allait être construit c'était un pêcheur qui lui a dit que la vallée serait aussi inondée mais il n'y croyait pas trop et petit à petit cela s'est confirmé. Lorsque les premiers travaux de prospection et de débroussaillage se sont réalisés ils pensaient, tout de même, que cela ne se ferait pas. L'expropriation de 1947 s'est assez bien passée car en ils ont été assez bien dédommagé. Ses parents allaient aux réunions du groupement des expropriés mais n'en faisaient pas parti, il a lui-même participé à une de ces réunions et c'était Monsieur Hénault qui était le Président. Il se souvient de la commission d'expropriation avec un expert géomètre Monsieur Couder et Monsieur Vazeille était un élu. La commission est venue faire le tour des parcelles, les a estimées et ils ont accepté l'offre ce qui a été le cas de la majorité des personnes, seul quelques-uns ont cependant refusés et ont fait réaliser une contre-expertise. Ils ont acheté l'exploitation fin 1947 c'est donc qu'ils devaient déjà avoir l'argent et ont commencé à l'exploiter en 1948. Ils ont donc exploité les deux fermes en même temps et ont fait les quarante kilomètres entre les deux exploitations avec le bétail au moins cinq fois. Il a vu l'eau monter car il est parti au dernier moment, quand l'eau était à Mialet. En effet il a passé l'hiver 1951 à Eygurandes car il fallait consommer le foin qu'il restait. Il souhaitait partir plus tôt mais cette année il y a eu de fortes chutes de neiges et les bêtes ne pouvaient passer, il lui a donc fallu attendre le mois de mars pour pouvoir partir avec le bétail. De la maison engloutie ils ont récupéré la toiture qui leur a permis de construire un bâtiment à Saint Julien. Il se souvient du bulldozer qui a rasé toutes les maisons non habitées. Lors d'une vidange il se souvient que certains sont venus récupérer des poutres de la maison pour être réutilisées dans la région parisienne mais à cette époque ce n'était plus à eux, cela appartenait à EDF. Il précise qu'ils habitaient à Lestreture, un lieu-dit qui faisait partie de Monestier, c'est là qu'était leur ferme, " Chez Jannassu " c'était la maison de ses grands-parents à La Déderie et " Chez Lhéritier " c'était la maison de ses autres grands parents à La Déderie qui faisait partie de La Bessette. Il décrit la maison de Lestreture très ancienne couverte en chaume, il y avait une maison d'habitation avec l'étable attenante. A côté il y avait un petit bâtiment qui faisait office de fournil et de loge à cochons, il y avait à côté une maisonnette SNCF, maison de garde barrière. Ils étaient très proches de la Dordogne à environ cent mètres Il y avait La Dordogne la ligne SNCF et derrière la maison la route, ils avaient pas mal de pâtures sur La Déderie. Monestier faisait partie du bourg de Monestier mais il n'avait pas tellement de rapport avec le bourg ; lui et ses sœurs sont d'ailleurs allés à l'école à Port Dieu car c'était la plaine. Il n'y avait pas de différence entre les gens du bourg et ceux de la plaine. Ils allaient chercher le pain à la boulangerie de Monestier. Pour lui l'électricité a été l'apport majeur du barrage. Elle était à cette époque était dure à produire. Il confirme que personne n'est venu leur expliquer qu'il y avait un besoin vital d'énergie comme personne ne s'est élevé contre ce barrage. L'objectif du groupement des expropriés était plus d'être indemnisé au mieux. La municipalité de La Bessette avait tout de même lancé une pétition contre le barrage et ses parents l'avaient d'ailleurs signé, mais cela n'a pas pesé lourd contre la construction du barrage mais il se souvient tout de même de la pétition de la municipalité de La Bessette ses parents avaient d'ailleurs signé mais cela n'a pas pesé lourd. Ils allaient à la foire de bort pour être au courant des prix et pour faire leur approvisionnement. Quand la ligne de chemin de fer s'est arrêtée un car l'a remplacée.

Autres données descriptives
Notes ISBD

(Cote de l'original : Fg 1052 [1599] et de conservation A [1599] 1607*).

Auteur
  • Faure, Armelle
  • Gouvéia, René
  • Guittard, Roger
  • Bianchi, Frédéric
Mots-clés lieu
  • Bort-les-Orgues (Corrèze, France)
  • Dordogne (cours d'eau)
  • Saint-Julien-Puy-Lavèze (Puy de Dôme, France)
Mots-clés matière
  • barrage
  • Électricité de France (EDF)
  • Links Portage
  • Médiathèque de Lanobre
Mots-clés personne
  • Faure, Armelle
  • Gouvéia, René
  • Guittard, Roger
  • Bianchi, Frédéric
Permalien de la notice
4 AV 414-1
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