Présentation du contenu par Frédéric Bianchi :

Pour lui les expropriations se sont bien déroulées il y avait une commission d'expropriation à laquelle s'est joint volontairement Monsieur Vazeilles. Il visitait la maison, la propriété, tenait compte des arbres fruitiers de la facilité d'exploitation ect... Il note tout de même que le facteur sentimental n'était pas pris en compte. Puis était établi de manière définitive la valeur de cette exploitation, la proposition était faite au propriétaire qui pouvait l'accepter ou la refuser et faire appel devant le tribunal. Pour lui dans la commune de Monestier personne n'a fait appel et au début tous ont réussi à trouver des exploitations plus importantes que celles qu'ils avaient. Ces exploitations devaient dater de 1949 - 1950 mais il souligne que les propriétaires ont pu bénéficier des produits de leur terre jusqu'en septembre1950. Il pense que les expropriations se sont déroulées dans des conditions financières satisfaisantes mais qui n'ont pas couvert le côté attachement à la maison de famille mais il pense que cela n'était pas possible car ces maisons étaient "enracinées" dans les familles ce qui n'est plus le cas pour les générations d'aujourd'hui où la maison est seulement utile. Il donne pour exemple l'attachement qu'il a pour sa maison de Monestier qui ne restera sûrement pas dans sa famille. Il raconte une anecdote concernant La Louise qui habitait " Chez Marea " à Monestier, lorsqu'elle a été expropriée elle ne voulait pas quitter Monestier et s'est mise à la recherche d'une maison. Elle est venue trouver son père pour qu'il lui loue une maison inoccupée que son grand-père avait acheté en 1903, à son retour de Paris où il avait passé une partie de sa vie comme cochet-livreur. Son père ne voulait pas la lui louer car il n'y avait pas d'eau courante, ni d'électricité mais finalement il lui a donné l'autorisation d'y habiter gratuitement. En remerciement elle a décidé de lui donner la destruction de sa maison pour qu'il puisse récupérer tout ce qu'il pouvait : tuiles, poutres. Ils ont attaqué ce chantier durant l'été 1950 et un jour il décide de finir de récupérer le bois d'un placard (il signale qu'il n'a pas raconté cette anecdote pendant cinquante-cinq ans mais maintenant tout le monde est mort dans cette famille il peut la raconter) il s'attaque donc au placard mais s'aperçoit qu'il avait un double fonds, il fait sauter la planche et découvre une boîte pleine de rouleaux de pièces d'or et d'argent. Il est alors allé chercher la Louise qui est venue et en voyant la boîte elle a rougi et lui a dit avoir qu'elle avait résolue une énigme, son mari Toinou lui avait dit, avant la guerre, " écoute Louise nous n'avons pas à nous en faire j'ai prévu pour nous ". Il ne sait pas ce que ce trésor est devenu sa fille est morte sans enfants mais pour la petite histoire il tient à dire que la Louise ne lui a pas donné une seule pièce d'argent mais il tient à souligner qu'elle lui a tout de même donné en compensation une caisse contenant les outils d'ébéniste de son mari, rabots, bouvers. Pour lui Marius Vazeilles avait été nommé par les Eaux et Forêts pour s'occuper du plateau de Millevaches, il a essayé de défendre la ruralité et a programmé le reboisement de ce plateau. Il a été candidat aux législatives. Vu ses orientations politiques, il a été, pendant la guerre, assigné à résidence à Tauves. Il s'intéressait à ce que les paysans trouvaient dans la terre et il est devenu, petit à petit, archéologue,il a même été collaborateur de l'abbé Breuil le grand préhistorien. Comme il ne voulait pas se faire payer pour les expropriations EDF lui a fait cadeau d'une baraque de chantier et il a donc installé cette baraque dans sa propriété de Meymac et y a installé ses collections. Il existe d'ailleurs un musée Marius Vazeilles à Meymac. Par la suite Monsieur Brun évoque Mialet, la chance d'avoir une gare et un pont. Il évoque les deux ou trois fermes, le café-restaurant " Chez pommier ", le marchand de vin qui était un fils Pommier, sa femme qui elle tenait une épicerie. Puis il regarde quelques photographies et voit sur l'une d'entre elles Mialet, la Dordogne et de l'autre côté la ferme des Pommier de la Prades, ferme qui était régulièrement inondée. Il évoque la mémoire de Victor Pommier qui avait été maire de 1928 à 1942 et qui habitait à ses débuts une petite maison, puis le commerce se développant grâce à la gare, aux mouvements de population, aux congés payés il a pu construire une seconde maison avec plusieurs chambres. Il signale que Simon Lauradour, écrivain régionaliste, a écrit " Le sol des anciens ", livre dans lequel il y a un chapitre intitulé " Nostalgie d'une vallée perdue " dans lequel il parle essentiellement de Mialet. Il se souvient que de l'autre côté de la route du restaurant il y avait une fontaine en pierres où il y avait toujours des truites. Grâce à la gare Irène Pommier avait une petite recette postale, ils faisaient également bureau de tabac, Victorine Pommier tenait l'épicerie. La femme de monsieur Brun signale qu'elle n'a jamais connu la vallée mais que depuis quarante ans elle a appris à la connaître. Il signale que la gare de Mialet faisait partie de la ligne Paris-Béziers. Il y avait aussi la gare de marchandises et des scieries locales qui réalisaient des traverses de chemin de fers qui étaient chargées en gare de Mialet ou de Port-Dieu. Pierre Grégoire de Monestier avait une de ces scieries. Il y avait aussi des wagons entiers de bestiaux qui partaient après la foire de Bort-les-Orgues. La famille Pommier ayant été expropriée le marchand de vin lui a acheté à Chalon d'Aix un restaurant " La demi-lune " avec en annexe un commerce de vin.

(Cote de l'original : Fg 1050 [1597] et de conservation A [1597] 1606**).