Archives du Cantal
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Description physique
Document sonore Collation : 1 disque compact audio
Présentation du contenu

Présentation du contenu par Frédéric Bianchi :

Monsieur Jean Brun est né le 31 décembre 1932 à Monestier ; Il signale que c'est une voisine qui a aidé sa mère à accoucher. Il a fait son école primaire à Monestier dans une classe unique, les élèves de Mialet faisaient quatre kilomètres à pied pour y venir et ceux de la Jugie en faisaient trois. Il y avait un absentéisme lié au travail des enfants qui aidaient leurs parents dans les différents travaux de la ferme. En 1944 sous la gouvernance du Maréchal Pétain il passe le concours d'entrée en sixième, c'était à l'époque le DEPP puis il poursuit sa scolarité à Ussel et Clermont-Ferrrand. Ensuite il passe avec succès le concours d'entrée à l'école normale, il était alors boursier national et au bout de quatre ans il est devenu instituteur. Il a commencé sa carrière à Pontgibaud. Par la suite il est parti faire son service militaire, il a fait trente mois en tant qu'appelé, a fait l'école des officiers à Saint-Maixent (79) et en est sorti sous-lieutenant. Il fait la majeure partie de son service au Maroc. A son retour il redevient enseignant et prend un poste à Tauves puis à Clermont-Ferrand. En 1987 il fait valoir ses droits à la retraite et depuis cette date il se passionne toujours pour les sciences naturelles, les voyages, l'histoire, la généalogie. Puis il explique que la vallée de la Dordogne est une vallée glaciaire, une vallée en u avec un fonds plat, qu'il y a des verrous glaciaires c'est-à-dire des endroits où il y a un resserrement entre les deux côtés comme à Port-Dieu où la butte de l'église produit un resserrement et un autre à la " Crête " entre le bourg de Monestier et celui de La Tauverie. Puis il poursuit son descriptif et explique qu'une fois franchi ce nouveau verrou il y a l'Estréture, un peu plus bas La Jugie puis Mialet après il y a le verrou de Tignières puis un autre élargissement sur Val et Outre Val. Il complète en expliquant que Monestier se situait entre le verrou de la Crête Tauverie et le verrou de Tignières. Par la suite avec Armelle Faure il regarde une carte et situe les différents villages. Monsieur Brun explique que chaque maison portait un nom qui était différent du nom de famille et il donne des exemples : Paul Couder de La Jugie que l'on nommait " Paul de chez Plat " pour ne pas le confondre avec Paul Couder de Monestier qui était lui nommé " Paul de chez Journia ". Puis il évoque le village de Mogue et son ruisseau qui marquait la limité entre le Puy de Dôme au nord et le Cantal au sud. Il explique d'ailleurs que certains habitants de Maugue dépendaient du Puy de Dôme et les autres du Cantal et que les anciens du village de Mialet, qui se trouvait en face de Mogue, étaient heureux de dire qu'ils entendaient chanter les coqs des trois départements Cantal, Puy-de-Dôme et Corrèze. Puis il cite l'expression " Auvergnat croquo Lima, Limousi croquo pousi ". Puis il évoque ensuite la ferme Cantalienne de La Prade, ferme de la famille Pommier qui était souvent inondée suite aux crues de La Dordogne. Il poursuit en expliquant qu'il ne peut pas citer le nom des habitants de La Renaudie mais en revanche en ce qui concerne La Tauverie juste à côté ils avaient l'habitude d'aller chez Chabosy pour y chercher du Saint-Nectaire car eux en Corrèze n'en produisaient pas. Puis il raconte l'anecdote de sa visite de l'église de Saint Nectaire et sa rencontre avec l'abbé Chabosy de La Tauverie, il explique que La Tauverie, La Renaudie et Banelie n'ont pas été inondées. Pour La Déderie il peut parler de la ferme isolée qui se nommait La Conche et le moulin de " chez Mouènne " nom de la maison mais pas le nom de la famille qui y habitait. Il explique qu'ils apportaient leur grain au moulin et attendaient leur farine. Il complète en expliquant que pendant la guerre la meunerie était réglementée et qu'alors les habitants de Monestier partaient avec un sac sur le dos et essayaient d'éviter les contrôles des gendarmes de Bort, contrôles qui risquaient de se faire au pont de Déderie ou au pont de Mialet. D'ailleurs près du pont de La Déderie, côté Corrèze, il y avait une garde-barrière qui avait un moyen très simple de prévenir contre les gendarmes, si elles les voyaient elle étendait un torchon rouge et si le passage était libre elle étendait un torchon blanc. Il raconte également qu'avant d'arriver à Bort les gendarmes se postaient aux Aubazines et réquisitionnaient systématiquement les pommes de terre et ils les entreposaient à la gendarmerie mais est arrivé le moment où ils ne savaient plus quoi en faire alors le chef des gendarmes a décidé d'appeler le secours national qui les a refusées et ses supérieurs lui ont alors demandé de les restituer à leurs propriétaires. Pour lui il devait y avoir cinq à six fermes à Maugues, toutes expropriées, en revanche à La Déderie il reste la Grangeotte. Sur Tignières il n'y a pas eu d'expropriés à part les gardes barrières qui ont dû être envoyés ailleurs, en général c'était des femmes de poseurs de rails de la SNCF. L'Estréture était une ferme mais il ne sait pas où les expropriés sont partis. En ce qui concerne La Jugie elle se trouvait à l'intersection entre la route Bort - Port Dieu et la route qui montait à Monestier, il développe et explique que le village de Monestier comptait un certain nombre de fermes, trois qui étaient importantes celle de la famille Couder-Longeanie eux appelaient cette ferme " chez Plas " parce que les ancêtres des Coudert étaient des Plas. Cette famille Coudert possédait sur le Dognion, le moulin du Faux, moulin qui avait des meules pour la farine, des meules pour les noix et des meules pour le foulon. Cette famille Coudert avait quatre enfants qui étaient à l'école avec lui, Germaine, Marthe, Paul et Odette. Après il y avait la famille Vergne-Bosdeveix qui habitait le long de la route de Port Dieu et le nom de cette maison était " chez Papou " c'était une ferme moyenne. Ils avaient deux enfants Aline et Renée. Après il y avait la famille Pommier-Couder qui exploitait une ferme " chez Poumier ", ils avaient quatre enfants, Germaine, Huguette, Jean-Claude et Gérard. Germaine est restée au pays et a épousé un fils Brun quincaillier à Bort. Il y avait une maison d'habitation appelée " chez Madesclair " qui avait été construite par un instituteur, Monsieur Faure, qui souhaitait passer sa retraite là. Il explique que ses parents étaient impressionnés par cet instituteur qui était un des derniers hussards de la république, il avait travaillé à Monestier aux alentours de 1905 en période de séparation de l'église et de l'état. Il avait présenté beaucoup d'élèves au certificat d'études et lorsqu'il revenait de Bort il les faisait défiler avec un drapeau tricolore, il avait de la fierté et de la défiance vis-à-vis des curés. Il poursuit en donnant l'exemple de l'abbé Meug, curé de Monestier avant 1905, qui avait été suspendu de son traitement pendant trois ans car il avait interdit aux parents d'acheter les livres demandés par l'Education Nationale. Il poursuit sa description et explique que la dernière maison qui se trouvait au carrefour de la route de Monestier n'était plus une ferme, elle s'appelait " Chez La Marae" ou le "Castelou" c'était une maison à étage et c'est là qu'habitait la famille Couder-Rigal. Il a bien connu la dernière personne qui a vécu dans cette maison il s'agissait de Louise, elle était surnommée la Louise du Pont, elle était formidable car sa maison était un lieu d'accueil ou l'on pouvait s'arrêter pour boire gratuitement un café ou un verre de vin avant de monter la route vers Monestier. Son mari Toinou était ébéniste et spécialiste des cloisons en bois. Il signale que la famille Couder-Monjagnie est partie pour Saint Etienne au Claux où ils ont acheté une propriété, ils ont eu un problème car toute leur propriété n'a pas été expropriée et ils ont donc dû vendre à bas prix les pacages en hauteur. Ils ont acheté une ferme dont ils étaient contents mais qu'ils ont vendue plus tard.

Autres données descriptives
Notes ISBD

(Cote de l'original : Fg 1049 [1596] et de conservation A [1596] 1606*).

Auteur
  • Faure, Armelle
  • Gouvéia, René
  • Brun, Jean
  • Bianchi, Frédéric
  • Couder, Paul
  • Pommier (famille)
  • Vergne
  • Bosdeveix
  • Meug
  • Pétain, Philippe (1856-1951)
Mots-clés lieu
  • Bort-les-Orgues (Corrèze, France)
  • Dordogne (cours d'eau)
  • Ussel (Corrèze, France)
  • Pontgibaud (Puy-de-Dôme, France)
  • Saint-Maixent (Sarthe, France)
  • Mialet (Corrèze, France)
  • Monestier-Port-Dieu (Corrèze, France)
  • Aubière (Puy-de-Dôme, France)
Mots-clés matière
  • barrage
  • instituteur
  • expropriation
  • agriculture
  • moulin
  • Électricité de France (EDF)
  • Links Portage
  • Médiathèque de Lanobre
Mots-clés personne
  • Faure, Armelle
  • Gouvéia, René
  • Brun, Jean
  • Bianchi, Frédéric
  • Couder, Paul
  • Pommier (famille)
  • Vergne
  • Bosdeveix
  • Meug
  • Pétain, Philippe (1856-1951)
Permalien de la notice
4 AV 413-1
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