Archives du Cantal
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Description physique
Document sonore Collation : 1 disque compact audio
Présentation du contenu

Présentation du contenu par Frédéric Bianchi :

Jeanne Pigot, de son nom de jeune fille Champeyrol, est née le 10 janvier 1928 à Bort les Orgues. Sa mère tenait l'hôtel à côté des tanneries, elle a vécu son enfance à Bort puis a poursuivi ses études cinq ou six ans à Aurillac, elle était alors interne. Elle s'est mariée en 1946 puis est partie quarante-quatre ans en Seine et Marne. Après le décès de son mari en 1989 elle est revenue vivre à Lanobre. Elle ne connaissait pas beaucoup la vallée puisqu'elle ne la traversait qu'en train, elle se rappelle juste d'Outreval (Corrèze) une ferme qui a été noyée et d'une passerelle en bois qui permettait de traverser la Dordogne. Elle se souvient des gares traversées pour aller à Eygurandes : Mialet, Port-Dieu. Elle évoque la ville de Bort les Orgues et explique qu'entre la voix du chemin de fer près des tanneries et le faubourg il y avait treize cafés, que les tanneries fonctionnaient jour et nuit, qu'il y avait le dépôt à la gare, qu'il y avait des trains qui montaient vers Paris, qu'il y avait l'entreprise Mas, les Moulins de Bort où son père a travaillé, il conduisait les camions. Elle ne se rappelle pas de la chapellerie, elle ne l'a pas connue. Elle se souvient de la quarantaine d'ouvriers des tanneries qui venaient prendre leur repas chez sa mère, de la mauvaise odeur des tanneries, de ses rejets dans la Dordogne et de la couche de mousse qui coulait et traversait toute la ville de Bort, des foulons qui tous les matins à quatre heures se mettaient en marche. Elle se souvient que lorqu'ils avaient fini de tanner il restait toujours des déchets, des restes de peaux gluantes " les peulats " qu'ils chargeaient sur des wagons. Les équipes qui travaillaient près de la Dordogne avaient l'odeur qui leurs collait à la peau. Il y avait une deuxième usine de confection après Mas, c'était chez Servière. D'importantes foires avaient lieu à Bort les 5 et 20 de chaque mois, il y avait des quais d'embarquement et à la fin de chacunes d'elles les bêtes étaient embarquées dans des wagons. Elle signale que les tractations se faisaient aux champs de foire mais le règlement se faisait au café. Elle se souvient que le même jour sur la place Marmontel il y avait toute sorte de marchands (vêtements...). Elle explique que ses grands-parents ont repris le restaurant de Bort vers 1930 puis ses parents ont pris leur succession. Au départ il n'y avait pas l'eau courante et les toilettes étaient situées sur le palier. Sa mère a arrêté de travailler dans les années soixante. Madame Pigot signale que les cantaliens n'arrivaient pas tellement par la vallée. Pendant la construction du barrage les trains de marchandises passaient plutôt par Neussargues. Avant la construction du barrage les wagons de grain et de charbon arrivaient par la gare. Avant-guerre il se fabriquait des traverses de chemin de fer en bois qui s'empilaient près de la gare. Puis les camions sont arrivés et le dépôt de locomotives a été supprimé ce qui a fait baisser la clientèle de l'affaire de ses parents, pour elle la construction du barrage a apporté beaucoup de choses mais en a également supprimé beaucoup d'autres. Elle ne peut pas parler de Bort après la construction du barrage car elle est partie en 1946 en Seine et Marne. Son mari travaillait, pendant la guerre, au barrage pour échapper au Service du Travail Obligatoire (STO) et l'hôtel restaurant de sa mère servait de boîte aux lettres. Par la suite elle évoque les quais de débarquement avec des wagons entiers chargés de ciment qui étaient transportés avec le blondin sur le chantier. Après 1946 lorsqu'elle venait à Bort en vacances les veilleurs de nuit qui logeaient chez sa mère lui faisaient visiter le barrage de nuit. Elle se rappelle bien des grèves en 1936 aux tanneries car tous les ouvriers venaient plus nombreux chez sa mère, elle se souvient que les patrons avaient été enfermés dans les tanneries, à cette époque Monsieur Brun était maire. Madame Pigot ne sait pas s'il y a eu des manifestations contre la suppression des quatre gares. La majorité des cheminots avait leur base à Aurillac ou Eygurandes. Armelle Faure montre différentes photographies, les Lys et Miallet mais elle ne connaissait pas ces lieux et elle se dirigeait plus sur Lanobre et Champs sur Tarentaine, sur la vallée elle déclare ne rien savoir. Elle se souvient du bâtard d'eau mais les photographies montrées par Armelle Faure ne lui évoquent pas grand-chose, elle n'a pas vraiment de souvenirs, en 1949 elle était déjà partie. A l'époque les michelines circulaient mais pas les autorails, ces michelines étaient montées sur pneus Michelin. Elle raconte l'anecdote d'une Micheline dont un des pneus avait crevé et l'attente de la livraison d'un pneu neuf pour pouvoir enfin repartir. Les locomotives à vapeur et les autorails circulaient en même temps, il lui semble que les trains à vapeur circulaient plutôt entre Neussargues, Aurillac et Bort. Les Michelines, elles, venaient plutôt de Clermont-Ferrand. Elle raconte l'anecdote de son mari qui né en 1921 s'est fait embaucher au barrage pour éviter le STO, il était né à Antignac, il était maçon au barrage mais son vrai métier était commerçant ses parents étaient commerçants dans l'Oise. Les vidanges du barrage Les expropriations elle en a seulement entendu parler mais la clientèle du commerce de ses parents était plutôt des habitants de Lanobre, des ouvriers des tanneries et des cheminots peu venaient de la vallée donc une population moins touchée par ces problèmes. A son avis, excepté le tourisme, la construction du barrage n'a pas apporté de bénéfices à la ville de Bort. Actuellement le commerce a décliné, il n'y a plus d'activités ni d'industries. En fin d'entretien Madame Pigot présente un percolateur en cuivre et une cafetière en cuivre que ses parents utilisaient avant-guerre dans leur restaurant.

Autres données descriptives
Notes ISBD

(Cote de l'original : Fg 1046 [1593] et de conservation A [1593] 1604).

Auteur
  • Faure, Armelle
  • Gouvéia, René
  • Pigot, Jeanne
  • Bianchi, Frédéric
Mots-clés lieu
  • Bort-les-Orgues (Corrèze, France)
  • Lanobre (Cantal, France)
  • Dordogne (cours d'eau)
  • Mialet (Corrèze, France)
  • Champs-sur-Tarentaine (Cantal, France)
Mots-clés matière
  • barrage
  • tannerie
  • hôtellerie restauration
  • chemin de fer
  • foire
  • guerre 1939-1945
  • Électricité de France (EDF)
  • Links Portage
  • Médiathèque de Lanobre
Mots-clés personne
  • Faure, Armelle
  • Gouvéia, René
  • Pigot, Jeanne
  • Bianchi, Frédéric
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4 AV 411
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