Archives du Cantal
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Description physique
Document sonore Collation : 1 disque compact audio
Présentation du contenu

Présentation du contenu par Frédéric Bianchi :

Jean-Claude Legros est né le 19 juin 1939 à Bort les Orgues. Son père était employé aux tanneries de Bort puis a été sollicité par Monsieur Henault, le propriétaire du château de Val, pour venir en qualité de jardinier et parfois comme régisseur puisqu'il lui arrivait de vendre des bois pour le compte château. Il y a travaillé jusqu'en 1949, date du départ des propriétaires, son père avait été embauché pour un salaire mensuel modeste de 5 000 francs par mois. Mais en contrepartie il bénéficiait de petits avantages comme la possibilité de pouvoir vendre les surplus de production du jardin et il pouvait élever des cochons, des lapins et des poules. En 1945 Jean-Claude Legros a été à l'école communale de Lanobre, il a passé son certificat d'études puis a travaillé avec son père et fait parfois des journées chez des maçons. Plus tard son père a été sollicité par Monsieur et Madame Hénault pour s'occuper de leur nouveau château dans l'Oise à Cuts mais il n'a finalement pas accepté cette proposition. Il se souvient que son père a conduit deux chevaux de selle par train. Il raconte une anecdote liée à ces chevaux : enfant il s'est fait surprendre par Madame Hénault sur son cheval alors, furieuse, elle a interpellé son père en lui disant que si son cheval se cassait une patte il n'aurait pas assez d'une vie pour payer les dégâts. Lorsque la maison où ils habitaient a été détruite son père a récupéré des matériaux et a reconstruit une modeste cabane au Monteil sur le terrain de Monsieur Juillard qui exploitait alors une carrière, ils y ont vécu pendant un an et demi. Durant cette période le château de Val était livré au pillage c'est alors que Monsieur Bonnet est venu voir son père pour savoir s'il voudrait bien revenir au château y habiter et en assurer le gardiennage. Jean-Claude Legros raconte que les jours de forte pluie son père et sa mère avaient mis en place un système de bidons pour récupérer l'eau qui coulait à l'intérieur du château par les trous de la toiture. Pour Monsieur Legros, Monsieur Bonnet, a eu un rôle essentiel dans le sauvetage du château. En effet, c'est lui qui a souhaité que ce château reste un bien public et qui l'a alors proposé à la commune de Lanobre. Cette dernière l'ayant refusé, il s'est alors tourné vers la commune de Bort-les-Orgues qui l'a accepté pour le franc symbolique. Par la suite Monsieur Georges et Monsieur Thomas ont été les instigateurs du sauvetage du château. Dès 1952 toute la famille Legros s'est mise à faire visiter le château et à entretenir ses abords. Monsieur Jean-Claude Legros est resté à Val jusqu'à l'âge de vingt ans puis il s'est engagé dans l'armée pour trois ans. Lorsqu'il est revenu son père l'attendait pour reprendre la suite du gardiennage et des visites du château mais il a préféré s'engager dans la gendarmerie. Il est revenu en 1988 à la retraite au Péage de Lanobre. Il se souvient que petit lors des veillées ils cassaient tous des noix pour la confection d'une huile qu'utilisait sa mère pour cuisiner. Pour lui M. Vazeille expertisait les bois, il ne savait pas qu'il expertisait les terrains, il se souvient que son père le suivait et l'aidait. Son père s'occupait du jardin d'une superficie d'environ 1 000 mètres carrés. Il y avait un grand verger et un parc créé, en 1672, avec des plans tracés par Lenôtre et une roseraie venait compléter l'ensemble. A l'époque il n'y avait pas de désherbant et l'hiver son père piochait les allées il y en avait 3 kilomètres. Il y avait un kiosque, deux étangs de loisirs sur lesquels les propriétaires pouvaient naviguer en barque. Le parc et le verger devaient faire environ trois hectares mais il y avait plus de terrains boisés que de terrains cultivables. Par la suite il signale que Madame Patrick Hénault lui a confié que sa belle-mère avait été spoliée mais il n'y croit pas trop car pour lui les gens étaient bien indemnisés. Il cite l'exemple de la famille Monestier qui d'une belle petite ferme a par la suite acheté une très grosse propriété à Fossemagne en Dordogne. Idem pour la famille Vialle de La Marche qui avait une petite propriété et qui a acheté deux grosses propriétés du côté d'Ussel. Puis il raconte comment avec un câble et deux bulldozers ils ont démoli leur maison à Val. Ils montrent des photographies personnelles ou l'on voit toute sa famille. Monsieur Juillard fait de même et montre des anciens bâtiments rénovés par ses parents avec des crèches en béton, cette restauration était une des exigences de son père auprès des propriétaires pour venir exploiter leur bien. Monsieur Legros signale avoir sorti un saloir en pierre du château. Tous les deux se souviennent du cèdre du Liban qui faisait 52 mètres de haut qui une fois coupé et débité a fait 11 m3 de bois exploitable. Ils se souviennent des trois chênes qui étaient près du potager et de Monsieur Pochet qui a mis trois jours pour les couper au passe-partout. Monsieur Legros signale que les propriétaires sont partis en 1949 et qu'eux sont restés jusqu'en 1951, c'est à cette époque que les bois ont été exploités. Il raconte l'anecdote de l'accident de son père lorsqu'il travaillait les bois, un arbre lui tombe dessus mais par chance il ne se casse que le tibia de la jambe droite, l'évacuation s'est alors faite avec un char à bœuf. Par la suite il raconte l'anecdote du caveau, lorsqu'il était jeune il chassait les grives autour de la chapelle du château et passait régulièrement autour du caveau du château de Val. Ce lieu lui faisait peur car on leur racontait des histoires qui les terrifiaient. Un jour il voit la porte du caveau entrouverte et court donc prévenir ses parents. Monsieur Juillard complète cette anecdote en signalant qu'un jour où il gardait un troupeau il s'était appuyé sur la porte de ce caveau qui s'était alors ouverte, de peur il est parti en courant. Monsieur Legros confirme que dans le caveau du château se trouve actuellement les cercueils et les corps de la famille Souchard qui étaient les propriétaires du château jusqu'en 1898. Charlotte Souchard était la dernière personne à y être enterrée. Bien que décédée aux Etats-Unis son corps a été rapatrié, elle était née Schmitt et la dépouille de son fils et de son mari s'y trouvent également. C'est Madame Souchard qui a légué le château de Val à la famille d'Arcy. Léontine d'Arcy était la propriétaire du château elle épousa Pierre Henault qui était magistrat, président de la cour d'appel du barreau d'Alger. Lui était partiellement aveugle suite à sa participation à la première guerre, tous les deux sont enterrés à Monvernet dans l'Allier dans le caveau de la famille Rouert. La famille Hénault n'a pas de caveau de famille c'est pourquoi Patrick Hénault souhaiterait bien être inhumé dans le caveau du château de Val. Pour Jean-Claude Legros la reconstruction de la ligne de chemin de fer, avec un début de percement de tunnel, n'était que de la poudre aux yeux. En ce qui concerne le groupement des expropriés il se souvient des réunions à Miallet au restaurant Teillot, il a même participé à certaines. La mère de Monsieur Legros était née à Port-Dieu, il se souvient du pont qui dans le temps servait, d'après les dires des anciens du village, de douane pour faire payer les habitants du Puy de Dôme lorsqu'ils souhaitaient passer. Puis Jean-Claude Legros regarde les photographies d'Armelle pour lui la plus belle est la numéro ? car il y voit la maison où ils ont habitée. Il raconte que vers l'âge de dix ans il a proposé à Patrick et Elisabeth Henault de leur apprendre à nager. Ils se sont donc tous mis partiellement nus dans l'herbe pour réaliser les mouvements mais la nurse anglaise de Patrick et Elisabeth est alors arrivée, les a surpris et s'est alors mise dans une colère monstre. Il se souvient qu'Elisabeth a même été enfermée deux jours dans une chambre de la tour du château. Il signale que lors du déménagement tous les meubles du château sont partis dans l'Oise, il y avait même des tableaux de grands maîtres, des Rubens, des Watteau, des Delacroix. Pour assurer ce déménagement trois déménageurs sont restés près de trois mois pour tout emballer et il se disait même qu'ils avaient fait quarante deux wagons de déménagement. Monsieur Juillard raconte, qu'au début, Madame Henault faisait passer son mari pour son oncle et qu'un jour sa mère lui a fait remarquer ce mensonge. Monsieur Legros confirme qu'au château il y avait tout le confort moderne, il y avait l'eau courante captée par un château d'eau, l'eau chaude et l'eau froide à tous les étages, il y avait des salles de bain, un chauffage central par air chaud. Il y avait l'électricité au château mais également dans la maison de ferme. Il y avait le téléphone à la ferme, il était public, d'ailleurs sa mère rouspétait souvent parce que chaque fois que quelqu'un venait téléphoner de chez eux son père payait un verre de vin ce qui faisait dire à sa mère que le téléphone, finalement, leur coûtait cher. C'était le numéro 2 à Lanobre puis après ils ont déplacé cette ligne au château et eux ont alors eu le numéro 7. Dans le temps les châtelains exploitaient leurs bois ils avaient deux employés et c'était les fermiers qui nourrissaient les chevaux. Ensuite il évoque avec Monsieur Julliard les familles Lachaise et Pommier puis abordent la question des chemins, dans le temps tout le monde devait entretenir les chemins cela faisait parti des prestations. Monsieur Legros évoque quelques souvenirs liés à la seconde guerre mondiale il se rappelle que lorsque les maquisards passaient chez eux ils apportaient toujours de la nourriture et sa mère leur faisait la cuisine. Il se rappelle que pendant la guerre Madame Hénault avait demandé à ses parents de cacher sa collection d'armes et l'argenterie mais qu'au début des années cinquante il a constaté, avec son père, que lors du déménagement Monsieur et Madame Hénault avaient oubliés de récupérer ces armes cachées.

Autres données descriptives
Notes ISBD

(Cote de l'original : Fg 1038 [1585] et de conservation A [1585] 1600*).

Auteur
  • Faure, Armelle
  • Gouvéia, René
  • Juillard, Antonin
  • Legros, Jean-Claude
  • Pipereau, Cécile
  • Bianchi, Frédéric
  • Juillard
  • Bonnet
  • Georges
  • Thomas
  • Vazeille
  • Le Nôtre , André (jardinier)
  • Monestier (famille)
  • Pochet
  • Smith-Souchard, Charlotte (1898-1948)
  • Hénault d'Arcy, Léontine
  • Hénault, Pierre
  • Souchard (famille)
  • Lachaise (famille)
  • Pommier (famille)
  • Hénault, Patrick
Mots-clés lieu
  • Lanobre (Cantal, France)
  • Bort-les-Orgues (Corrèze, France)
  • Dordogne (cours d'eau)
  • Cuts (Oise, France)
  • Fossemagne (Dordogne, France)
  • Val, château de (Lanobre, Cantal, France)
Mots-clés matière
  • barrage
  • tannerie
  • chemin de fer
  • expropriation
  • déménagement
  • guerre 1939-1945
  • Électricité de France (EDF)
  • Links Portage
  • Médiathèque de Lanobre
Mots-clés personne
  • Faure, Armelle
  • Gouvéia, René
  • Juillard, Antonin
  • Legros, Jean-Claude
  • Pipereau, Cécile
  • Bianchi, Frédéric
  • Juillard
  • Bonnet
  • Georges
  • Thomas
  • Vazeille
  • Le Nôtre , André (jardinier)
  • Monestier (famille)
  • Pochet
  • Smith-Souchard, Charlotte (1898-1948)
  • Hénault d'Arcy, Léontine
  • Hénault, Pierre
  • Souchard (famille)
  • Lachaise (famille)
  • Pommier (famille)
  • Hénault, Patrick
Permalien de la notice
4 AV 407-1
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