Pour un spécialiste des découpages territoriaux, la Xaintrie corrézienne semble une étrangeté, confirmée pourtant par le législateur de la Révolution, ce qui n'était pas le cas pour d'autres régions, en Aveyron par exemple. Il faut comprendre pourquoi les députés ont respecté l'unité des rives d'une Dordogne qui d'habitude sert plutôt de frontière mais traverse au contraire Bort, et les pays entre Spontour et Altillac.
Pour appréhender cette unité, il faut saisir la logique des flux de circulations avant de comprendre pourquoi tous les signes d'un décollage économique sont en place ici dès la fin du XVIIIe siècle et comment les échanges de biens manifestent aussi l'échange des idées. La Xaintrie, expression achevée de la haute vallée de la Dordogne, est aussi un refuge, particulièrement pour les Huguenots, dont la dispersion, la remontée vers les " maquis " de la haute vallée, a confirmé plutôt que créé l'ouverture économique de la région vers l'aval. En quelque sorte, les ventes de bois à tonneaux vers les vignobles d'aval, de Bergerac à Castillon et Libourne, mais aussi vers l'Atlantique, à Rochefort et La Rochelle, prouvent que le Bas-Limousin participe à une économie mondiale alors en plein essor.
(Cote de l'original : F f 303 [1242] et de conservation A [1242] 1202).
- Bianchi, Frédéric
- Lemaître, Nicole
- Xaintrie (Cantal, Corrèze, France)
- Pleaux (Cantal, France)
- colloque
- Bianchi, Frédéric
- Lemaître, Nicole