Archives du Cantal
Cote
Date
Description physique
Document sonore Collation : 1 disque compact audio
Producteur
Conseil Général du Cantal. Archives départementales du Cantal. Edouard Bouyé. Frédéric Bianchi
Présentation du contenu

Entretien, en 2006, avec Geneviève Canteloube belle-fille du compositeur Joseph Canteloube, cet entretien c'est déroulé dans son appartement rue Joseph Granier dans le 7éme arrondissement de Paris. Madame Canteloube confie ce jour-là les archives de la famille Canteloube aux services des Archives départementales du Cantal où elles seront déposées, classées et mises en consultation. Dans un premier temps Madame Canteloube signale qu'elle est très émue car elle aimait beaucoup s'occuper de ces Archives familiales.

Au cours de cette interview, Geneviève Canteloube évoque la mémoire de son beau-père. Elle l'a très bien connu « c'était un homme charmant », séduisant, il était beau physiquement avait plutôt l'allure d'un anglais. Geneviève c'est marié avec un des fils de Joseph Canteloube, Guy, en 1940. Elle l'a beaucoup aidé le compositeur dans ses déplacements en le conduisant à l'aide de sa petite voiture. Ils allaient souvent à Bibliothèque Nationale et elle prenait des notes pour lui, il lui a d'ailleurs dédié quelques « petits ouvrages » qu'il a pu rédiger grâce à son aide. Comme anecdote elle se souvient qu'à cette époque, en salle de lecture, un lecteur poussait parfois des hurlements, c'était tout à fait surprenant dans un tel lieu. Elle raconte qu'en 1940 alors que son mari était en poste à l'ambassade, à Madrid, il était allé chercher ses parents en Charente et à son arrivée à Madrid Joseph Canteloube a rencontré des amis compositeurs. La belle-mère de Geneviève est décédée en 1953, elle serait morte de tristesse car elle n'avait pas de nouvelles de son deuxième fils, Pierre, qui vivait au Brésil. Pierre faisait des traductions en portugais des textes de Bernanos. Bernanos vivait, à cette époque-là au Brésil avec sa famille, dans une ferme où il élevait des vaches dans l'espoir de vivre confortablement de cet élevage. Au final, il se remit à l'écriture car cet élevage ne remportait pas grand-chose. Pierre Canteloube était souvent invité chez Bernanos.

A Paris, avant son mariage, ce sont des voisines à ses parents dans le 15éme arrondissement, qui ont éclairé Geneviève sur l'importance de l'œuvre du compositeur car elles connaissaient et chantaient du Canteloube. Un jour dans le même quartier un propriétaire de café charbon a dit à ses parents avoir appris que « leur fille allait épouser le fils de leur maître ». Par la suite ils évoquent des anecdotes liées à la berceuse « Sòm, sòm ». Puis Geneviève Canteloube raconte qu'en 1945 lorsqu'ils sont avec son mari rentrés à Paris, Joseph Canteloube et sa femme sont restés dans le sud, trop difficile pour eux de retourner dans leur petit appartement de Paris, au 146 rue de Rennes. Elle explique que la propriété familiale, le château de Malaret (Bagnac, Lot), a été vendu lorsque son mari Guy avait 17 ans. Lors de ce retour d'Espagne son mari a voulu lui montrer Malaret et à leur arrivée aux abords du château un paysan du coin l'a reconnu et lui a demandé s'il venait racheter la propriété, ce n'était pas le cas. C'est Madame Delvincourt qui est à ce jour propriétaire de ce bien. Puis Madame Geneviève Canteloube raconte qu'ils sont, avec son mari, allés dans le Cantal à bicyclette. Ils sont partis de Vichy où son mari était en poste. Grand virtuose au piano Joseph Canteloube est venu en 1927 ou 1928 à Aurillac pour un concert. Madame Canteloube raconte que, parfois, pour ennuyer une chanteuse qui pensait tout savoir il arrivait que Joseph Canteloube ait envie de la déstabiliser grâce à son jeu au piano. Elle évoque la mémoire de Madeleine Grey, qui a été la chanteuse de Debussy et de Ravel, Joseph Canteloube la trouvait merveilleuse, il lui devait d'ailleurs beaucoup car c'est elle qui l'a fait connaître dans le milieu des musiciens. En revanche Joseph Canteloube était assez dur avec la chanteuse Geneviève Rex mais même s'il tentait parfois de la déstabiliser il avait confiance en elle et savait « qu'elle retomberait toujours sur ses pattes ». La préparation des concerts demandait beaucoup de travail à cette époque, Joseph Canteloube y consacrait beaucoup de temps. La belle-mère de Geneviève était originaire de Perpignan, elle était musicienne, elle adorait son mari, elle était douce, elle écoutait tout le temps son mari jouer. C'était un homme « très facile à vivre, très détaché », rien ne l'intéressait en dehors de la musique. Joseph Canteloube avait une très belle radio avec un très bon son, il l'écoutait beaucoup. Elle raconte l'anecdote de son fils qui, un jour, au vu de cette belle radio a alors appuyé très fort sur un de ses voyants lumineux du poste au point de l'endommager gravement, la réaction de Joseph Canteloube face à cette destruction fut directe, il lui a donné une gifle dont son fils se souvient encore. Cette radio était très importante pour Joseph Canteloube car beaucoup de concerts de musique classique y étaient diffusés. Joseph Canteloube aimait beaucoup Déodat de Séverac, à chaque fois qu'il le pouvait il allait écouter les concerts consacrés à son œuvre. Joseph Canteloube a bien connu Manuel de Falla qui lui aurait dit « puisque vous aimez le folklore, faites-en comme moi ». M. Bouyé signale qu'en 1906 lorsque Joseph Canteloube commence sa collecte, Béla Bartók commence lui le même type de collecte en Hongrie. Madame Canteloube ne sait pas s'ils se sont connus mais elle signale que son beau-père était souvent présenté comme le « Béla Bartók de France ». Geneviève Canteloube complète l'anecdote de leur visite du Cantal en bicyclette en signalant qu'ils étaient venus à Aurillac pour voir Joseph Canteloube qui était en visite chez le docteur Lesme qui habitait sur la place principale d'Aurillac, Joseph Canteloube était venu le consulter car il avait déjà des ennuis de carotides. Son beau-père avait trouvé à les loger dans un petit moulin sur la route de Mandailles où le soir ils avaient droit à un peu d'électricité car le moulin en produisait. Ses beaux-parents, eux, logeaient chez le docteur Lesme. Joseph Canteloube connaissait bien Joaquin Turina qu'il a revu lors de son passage à Madrid. Joseph Canteloube meurt en 1957 d'un cancer c'est alors son fils Guy qui a rapatrié l'ensemble des archives dans cet appartement et c'est occupé de la promotion de l'œuvre de son père. Elle évoque la belle édition sur CD des « Chants d'Auvergne » réalisées par Véronique Gens et Jean-Claude Casadesus. M. Bouyé signale un article du Figaro dans lequel une chanteuse expliquait que « c'est une musique qui sent le Saint-Nectaire » il a trouvé cela assez rigolo. Geneviève Canteloube signale que la soprano américaine Federica Van Stade est venue la rencontrer et qu'elle a d'ailleurs appris la langue d'oc dans le Cantal avec Jean Fay un félibre. Elle explique qu'il existe un prix décerné par la fondation Joseph Canteloube, elle allait le remettre tous les ans à l'Opéra Bastille, avec un bon buffet très apprécié par les convives. Elle a également rencontré la chanteuse Victoria de Los Ángeles mais, pour elle, c'est Federica Van Stade qui interprète le mieux « Les chants d'Auvergne ». Une autre œuvre de Joseph Canteloube qu'elle aime bien est le « Triptyque ». Puis elle explique que les œuvres ayant été vendus d'un éditeur à l'autre il est maintenant difficile de savoir qui est actuellement propriétaire des droits. Ces œuvres seront libres de droit en 2027, 70 ans après la mort du compositeur. M. Bouyé évoque alors le spectacle « L'écho de Joseph Canteloube » qui a eu lieu le 23 mai 2006 au théâtre d'Aurillac. Geneviève explique que Joseph Canteloube donnait beaucoup de manuscrit originaux aux chanteuses, il était très généreux mais il était très gêné financièrement il a même, à un moment, était inscrit au chômage car les éditeurs payaient toujours tardivement. Puis ils évoquent ensemble deux ouvrages importants consacrés à Joseph Canteloube celui de Françoise Cougniaud-Raginet et celui de Jean-Bernard Cahours d'Aspry. Madame Canteloube pense que d'autres Auvergnats pourraient être mis à l'honneur comme Raymond Cortat, Monsieur Lafargue, Monsieur Fonfreide. Pour Madame Canteloube, Joseph Canteloube se sentait Auvergnat, il a d'ailleurs fondé, avec Louis Bonnet, « La Bourrée de Paris ». Elle souligne l'action de Monsieur Sancho de « La vie Quercynoise » qui défend beaucoup l'œuvre de Joseph Canteloube. Pour finir Geneviève Canteloube évoque le bel article de « La Montagne » rendant compte du combat de Frédéric Bianchi pour la défense des actions réalisées par « Le Centre Joseph Canteloube » d'Aurillac, phonothèque qui a désormais intégrée, ainsi que Monsieur Bianchi, le service des Archives départementales du Cantal.

Autres données descriptives
Notes ISBD

(Cote de l'original : Ff 235 [1080] et de conservation : A [1080] 1000).

Auteur
  • Bianchi, Frédéric
  • Budin
  • Bouyé, Edouard
  • Canteloube, Geneviève
  • Canteloube, Joseph ( 1879 - 1957, pianiste, compositeur et musicologue)
  • Canteloube, Guy
  • Canteloube, Pierre
  • Bernanos, Georges (1888 – 1948)
  • Bartók, Bélà (1881-1945)
  • Lesmes (docteur)
  • Fay, Jean
  • Ravel, Maurice (1875-1937, compositeur)
  • Delvincourt (famille)
  • Grey, Madeleine
  • Rex, Geneviève
  • Séverac, Déodat de (1872-1921, compositeur)
  • Manuel de Falla ( 1876 – 1946, compositeur)
  • Béla Bartók, Bélà (1881 – 1945, compositeur)
  • Turina, Joaquin (1882 – 1949, pianiste et compositeur)
  • von Stade, Frederica (Chanteuse)
  • Los Ángeles, Victoria de (1923 – 2005)
  • Cougniaud-Raginet, Françoise
  • Cahours d'Aspry, Jean-Bernard
  • Bonnet, Louis
  • Sancho
Mots-clés lieu
  • Paris (France)
  • Madrid (Espagne)
  • Auvergne (France)
  • Cantal (France)
  • Aurillac (Cantal, France)
  • Mandailles-Saint-Julien (Cantal, France)
  • Ardèche (France)
  • Brésil
  • Malaret, château de (Bagnac-sur-Célé, Lot, France)
  • Vichy (Allier, France)
  • Perpignan (Pyrénées-Orientales, France)
Mots-clés matière
  • récit de vie
  • musique
  • compositeur
  • pianiste
  • musicologue
  • chanteuse
  • folklore
  • biographie
  • élevage
  • écrivain
  • cyclisme
  • radio
  • Archives
  • Guerre 1939-1945
  • Bibliothèque Nationale de France
  • Ambassade de France
  • Fondation Joseph Canteloube
  • La vie Quercynoise (presse)
  • La Montagne (presse)
  • Centre Joseph Canteloube (phonothèque)
Mots-clés personne
  • Bianchi, Frédéric
  • Budin
  • Bouyé, Edouard
  • Canteloube, Geneviève
  • Canteloube, Joseph ( 1879 - 1957, pianiste, compositeur et musicologue)
  • Canteloube, Guy
  • Canteloube, Pierre
  • Bernanos, Georges (1888 – 1948)
  • Bartók, Bélà (1881-1945)
  • Lesmes (docteur)
  • Fay, Jean
  • Ravel, Maurice (1875-1937, compositeur)
  • Delvincourt (famille)
  • Grey, Madeleine
  • Rex, Geneviève
  • Séverac, Déodat de (1872-1921, compositeur)
  • Manuel de Falla ( 1876 – 1946, compositeur)
  • Béla Bartók, Bélà (1881 – 1945, compositeur)
  • Turina, Joaquin (1882 – 1949, pianiste et compositeur)
  • von Stade, Frederica (Chanteuse)
  • Los Ángeles, Victoria de (1923 – 2005)
  • Cougniaud-Raginet, Françoise
  • Cahours d'Aspry, Jean-Bernard
  • Bonnet, Louis
  • Sancho
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4 AV 169
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