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Document sonore Collation : 1 disque compact audio
Présentation du contenu

: Présentation du contenu par Frédéric Bianchi :

En début d'entretien Armelle Faure aborde la question du possible barrage de Redenat qui selon Gilbert Breuil ne devrait pas se faire. Puis Gilbert Breuil explique qu'en ce qui concerne le village de « Le Siriex », des propriétaires de petites fermes ont perdu des dizaines d'hectares qui, aujourd'hui, sont encore exploités, comme par exemple au « Siriex » de Bassignac où ils exploitent encore des terres, comme le font également Alain Miremont, Jules Berches. Puis il cite le nom des familles expropriées pour la construction du futur barrage à Redenat ; il y avait la famille Fagisse, la famille Sudour qui a été expropriée d'une trentaine d'hectares il y a trente-ans qui, par la suite, ont acheté et habitent encore une ferme à Polprant, commune de Rilhac-Xaintrie. Puis il signale qu'au village de Rigier ils étaient seuls et qu'ils ont alors été expropriés d'environ quarante-trois hectares, d'une maison, d'une grange, d'un hangar agricole et de vieilles maisons. Il explique que dans le temps il y avait deux familles au Rigier : celle de sa mère la famille Blancher et celle de son père la famille Breuil, le mariage de ses parents a donc entrainé le regroupement de l'ensemble des terres des deux familles. Puis il poursuit cette présentation en signalant qu'à « Comberoute » il y avait la famille Escure qui devait avoir à peu près vingt-cinq hectares. Après l'expropriation, ils ont acheté une ferme au Mons d'Auriac, ferme qui a été vendue l'an dernier. Il explique que le village de Redenat existe toujours aujourd'hui au pied de la digue. Puis ils évoquent rapidement le menhir de Selves qui se trouve à la croix de Bort et selon Gilbert Breuil même si le barrage se fait ce village ne devrait pas être englouti. Puis il évoque le village de Redenat et la famille Fagisse qui y vivait et possédait une ferme d'une trentaine d'hectares environ. Il complète en signalant que Madame Fagisse vit encore et habite actuellement au village du Siriex. Pour lui, Redenat n'est désormais devenu qu'un village de vacanciers. En revanche, à l'arrivée des galeries, au bord de la Dordogne au chemin de rive, il ne sait pas à qui pouvait appartenir les terres. Puis il explique qu'actuellement la galerie d'un kilomètre sept cents existe encore mais qu'elle est inondée puis il confirme qu'ils n'ont pas commencé à construire l'usine mais seulement cette galerie d'accès à l'usine. Pour la réalisation du barrage de Redenat, il précise qu'ils souhaitaient réaliser le même système qu'à Montésique.

Pour Gilbert Breuil, les premiers sondages ont dû être réalisés vers 1979 ou 1980. Eux sont venus ici en décembre 1981, mais n'ont pas été expropriés. Ils ont conclu un arrangement à l'amiable. Pour cela ils ont fait expertiser leur exploitation par Monsieur Treille, expert sur Tulle qui s'était déjà occupé des exploitations de tous les autres barrages de la Dordogne, le Chastang, de l'Aigle… Puis Gilbert Breuil explique qu'une fois les terrains expertisés, si le propriétaire refusait l'arrangement à l'amiable, il y avait alors expropriation et que dans ce cas-là le prix du terrain était divisé par deux, il n'y avait pas de sentiment dans cette affaire. Puis il signale que ses parents ont, eux, été satisfaits de l'indemnisation par EDF et que cette ferme de La Gineste qu'ils exploitent aujourd'hui et qu'ils ont récupérée à l'époque était alors occupée par un jeune agriculteur qu'il a fallu indemniser afin de pouvoir en prendre pleinement possession et c'est EDF qui à cette époque a pris à sa charge ce coût supplémentaire. En ce qui concerne les terres cédées à EDF, le père de Monsieur Breuil avait un « contrat oral » mais pas écrit qui lui accordait la jouissance de ces terres jusqu'à la mise en eau du barrage. Au bout de vingt-neuf ans les choses ont changé car EDF avait peur de la loi qui donne à toute personne qui exploite pendant plus de trente ans un bien, sans avoir de contrat du propriétaire, la pleine propriété des terrains exploités et ce au détriment du propriétaire non exploitant. Les choses ont donc changé au bout de vingt-neuf ans car « EDF » leur ont désormais fait signer une convention de mise à disposition gracieuse des terres pendant deux ans, convention renouvelable. Et M. Breuil explique que c'est le même type de contractualisation pour tous ceux qui ont vendu à EDF. Selon lui le total des « expropriations » pour la construction du futur barrage de Redenat s'élèverait à 330 hectares dont des taillis, des communs à Selves… Puis il cite d'autres cas comme celui de la famille Sudour qui elle avait perdu leurs terres mais pas leurs bâtiments car ceux-ci se trouvaient au village du Siriex, comme celui de Monsieur Bauvi antiquaire à Auriac qui lui avait une maison à Comberoute mais pas de ferme. Puis il explique que Paul Escure avait lui des bâtiments au Siriex et des terres à l'emplacement du futur barrage. Puis M. Breuil signale qu'à cette époque EDF ne leur a jamais parlé des avantages que pouvait apporter un plan d'eau. Puis il poursuit en signalant que pour lui, si le barrage de Redenat ne s'est pas fait, c'est simplement « à cause de la politique » car à cette époque, après la victoire de la gauche aux élections présidentielles, l'argent public est plutôt parti vers les départements politiquement orientés à gauche. Pour étayer cet avis, il se rappelle que M. Laniou, qui achetait alors les terrains pour EDF, l'avait prévenu que s'ils changeaient de politique le barrage de Redenat ne se ferait jamais, pour Monsieur Breuil ce n'est donc pas pour des raisons techniques que ce projet avait été abandonné. Selon lui, si actuellement ils veulent relancer la construction de ce barrage, c'est parce que François Hollande est au pouvoir en Corrèze. Par la suite il raconte que, lorsque cette année ils ont apporté de l'eau aux « sondeurs » pour la réalisation des nouveaux sondages, les techniciens leurs ont dit « qu'un seau percé sera toujours un seau percé », que la roche en sous-sol fuit, qu'elle est poreuse comme elle l'était déjà il y a trente ans et cela le conforte dans son idée que ce barrage ne se fera pas. Puis il rajoute que pour lui ce qui a coûté cher ce ne sont pas les expropriations mais la réalisation de la galerie qui a coûté à l'époque dix-sept milliards de francs et il développe en expliquant qu‘à l'époque de l'expropriation les taillis ne valaient pas grand-chose, ils se négociaient seulement 4 500 francs l'hectare. Puis il explique que l'exploitation qu'ils avaient avant leur a tout simplement payé la nouvelle. Puis il évoque le village de Spontour où il n'y a plus rien et qui subirait, si ce barrage se faisait, beaucoup de variations du niveau d'eau. Pour lui beaucoup de communes ont fait du forcing pour que ce barrage se fasse et ce pour des questions de création d'emplois. Puis il raconte qu'à l'époque ils leur avaient expliqué qu'ils leur auraient fallu cinq ans de travaux pour finir la construction du barrage de Redenat et pour arriver jusqu'à sa mise en eau. Si ce barrage voyait le jour, il y aurait, selon M. Breuil, des impacts négatifs comme la multiplication des brouillards, un temps humide et il signale que les villages de Décéjoul et du Siriex perdraient surement leurs derniers habitants. Puis il se rappelle qu'au village de Siriex, la famille Bouige avait également été expropriée, ils étaient menuisiers et avaient une exploitation de quatre vaches, Marcel Bouige vit encore au Siriex. Puis il se rappelle également que la famille Fagisse avait eu des moutons lorsqu'ils habitaient à Redenat. Puis il raconte l'anecdote d'Alain Miermont, éleveur de vaches de race limousine, qui lui avait dit que si ce barrage se faisait, il ne passerait pas sa retraite au bord de l'eau mais qu'il partirait. Pour lui, ces villages deviennent des déserts et il explique que lorsqu'ils sont arrivés ici en 1980 il y avait quarante-six habitants alors qu'aujourd'hui ils ne sont plus qu'une douzaine. Mais il complète en signalant qu'il y avait à cette époque des familles nombreuses comme la famille Mercier et Ternat qui avaient douze enfants, la famille Mallet qui avait cinq enfants, la famille Paillesse qui avait trois enfants, la famille Cueille qui en avait cinq, la famille Corrèze qui avait six enfants maintenant les enfants les plus jeunes sont de l'âge d'Olivier qui a vingt et un ans. Il y avait aussi la famille Lafeuille en bas du village il y avait douze enfants, trois fois de suite des jumeaux. A l'époque en 1980 il avait six exploitations ici ; celle des familles Lafeuille, Paillesse, Vergne… mais il y en pas pour autant plus de vaches actuellement que dans le temps. Puis il donne l'exemple de Madame Denise Apierre ??? qui n'avait que neuf vaches et pouvait alors employer un domestique et une femme de ménage alors qu'aujourd'hui une exploitation comme la leur de 150 vaches peut difficilement faire vivre deux ménages. En plus, ils ont réalisé d'énormes investissements qu'ils continuent à payer actuellement. Pour lui, les exploitations sont aujourd'hui en survis (ils sont actuellement devenus les vaches à lait des banques). Aujourd'hui, ils ont des structures énormes qui ne peuvent même plus embaucher un seul salarié et ce sans faire d'excès, pas de vacances, pas de restaurant…Lors de l'expropriation il avait vingt ans et il n'y ressenti de grand choc car il avait juste changé de canton et comme ils avaient gardé la jouissance des terrains ils pouvaient les exploiter, ce qui avait atténué la coupure. En revanche, cela a tout de même était dur pour les anciens qui eux avaient travaillé toute leur vie sur ces terres vendues. Puis il raconte qu'un ou deux ans après leur départ tous les villages ont été rasé, pour exemple la maison en photographie sur la cheminée ; ses pierres ont été récupérées pour en bâtir une autre à Saint Privat, d'autres pierres des murs de la grange ont servi à l'agrandissement du cimetière d'Auriac, les lauzes ont été vendues, puis les poutres…mais pour exemple de ce fait de vente par lots ils n'ont pas pu racheter les pierres de leur cantou car s'ils les voulaient. Il fallait qu'ils achètent toute la maison donc contrairement aux expropriés de Bort-les-Orgues, eux n'ont pas eu le droit de récupérer les matériaux voir de les vendre à d'autres. (Idem pour les onze belles portes en chêne ils n'ont pu en récupérer que cinq grâce à un arrangement oral avec M. Laniou qui lui en avait récupéré six.) Monsieur Laniou lui avait également récupéré de nombreuses pierres pour construire son château à

Et le seul souvenir du village de Rigier qu'il existe désormais, c'est une grosse pierre blanche qui date de 1730 avec une croix en fer qui se trouvait dans le mur du jardin et qui a été déplacée et se trouve désormais au menhir de Selves.

Autres données descriptives
Notes ISBD

(Cote de l'original : Fg 1271 [1831] et de conservation : A [1831] 1911*).

Auteur
  • Bianchi, Frédéric
  • Faure, Armelle
  • Breuil, Gilbert
  • Breuil, Paule
  • Breuil, Olivier
Mots-clés lieu
  • Rilhac-Xaintrie (Corrèze, France)
  • Visis (Corrèze, France)
Mots-clés matière
  • barrage
  • expropriation
  • Électricité de France (EDF)
  • Links Portage
Mots-clés personne
  • Bianchi, Frédéric
  • Faure, Armelle
  • Breuil, Gilbert
  • Breuil, Paule
  • Breuil, Olivier
Permalien de la notice
4 AV 477-1
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