Archives du Cantal
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Description physique
Document sonore Collation : 1 disque compact audio
Présentation du contenu

Présentation du contenu par Frédéric Bianchi :

Gilbert Breuil signale qu'EDF a, très rapidement, pour des raisons de sécurité, rasé les maisons et il poursuit en signalant que les habitants avaient à peine quitté leurs maisons expropriées qu'elles étaient déjà visitées par des voleurs. Puis il explique qu'ils ont pu garder tout leur cheptel et qu'ils ont pendant plusieurs années fait le trajet Visis Le Girier à pied. Ce n'est que dernièrement qu'ils se sont lancés dans le transport du bétail par camion. Actuellement ils descendent, au printemps, vers la fin avril, une vingtaine de vaches avec leurs veaux, qu'ils remontent vers la Toussaint. Ces bêtes passent donc 6 à 7 mois en bas et font donc l'inverse de ce qui se fait généralement car il s'agit là d'une transhumance vers le bas et non vers les hauteurs. Puis Madame Breuil (nom de jeune fille Blanchet), née le 4 janvier 1933 à Maurel sur la commune de Bassignac le Haut, explique qu'elle est arrivée à Rigier à l'âge de quatre ans lorsque ses parents ont acheté une ferme. Elle avait un frère, Paul, de 18 ans son ainé, deux autres frères qui étaient jumeaux nommés Marcel et Baptiste, Jean qui était pompier à Paris et enfin une sœur, Amélie, qui elle s'est mariée à Monsieur Chanut. Puis elle développe en signalant qu'elle est allée à l'école à Décéjou jusqu'à l'âge de dix ans et a ensuite arrêté afin de pouvoir aider ses parents. Puis elle s'est mariée avec le fils de leur voisin, Noël Breuil, et est partie vivre avec la famille Breuil qui avait alors vingt-cinq vaches. Ils allaient à la messe le dimanche à Auriac, sa grand-mère allait à la première messe et eux à la seconde. A l'époque il y avait comme animation le carnaval et la fête d'Auriac le 15 août. Ils ne descendaient jamais à Spontour et n'y connaissaient personne. Avant son mariage elle ne sortait pas mais après un peu plus. Elle signale qu'elle a une vraie passion pour les vaches et qu'elle aimait bien s'en occuper. Puis elle raconte qu'à Rigier, le matin, il y avait la traite. Elle explique qu'ils avaient deux truies et des porcelets dont elle s'occupait mais, qu'en revanche, ils n'avaient pas de verrats, pas d'ânes, pas de chevaux, pas de chèvres et, pas de moutons. Elle marchait beaucoup à pied et donne l'exemple de ses nombreux trajets pour aller chez son dentiste à Saint-Privat, soit douze kilomètres à l'aller et douze autres au retour. Pour la lessive ils utilisaient une pierre carrée au ruisseau où ils allaient rincer le linge. Pour nourrir les cochons il fallait faire cuire des pommes de terre dans une chaudière ou leur donner du grain concassé. Pour le bois c'était les hommes qui assuraient l'ouvrage. Elle signale qu'il y avait un puits à Rigier mais Olivier Breuil complète en expliquant que ses grands-parents avaient réalisé une vraie réserve d'eau, eau qu'ils avaient conduite par un système de tuyaux jusqu'à leur étable puis qu'ils l'ont branchée à des abreuvoirs. Ils ont été les premiers du canton de Saint-Privat à avoir des abreuvoirs dans une étable. Dans la continuité de ces branchements ils ont conduit cette eau jusqu'à leur habitation. Pour faire dégeler les canalisations en fer ils leurs est arrivée de faire brûler des feux au-dessus de la conduite, directement sur la terre, pour les faire dégeler. Puis Madame Breuil explique qu'avec les vaches salers ils pouvaient labourer, passer la herse, semer. Elle explique que petite, avant l'arrivée du tracteur, il lui arrivait de labourer la terre avec quatre vaches, deux jeunes directement à la charrue et deux autres plus vieilles devant ce premier attelage. Puis Olivier Breuil montre une photographie d'une paire de Salers qu'ils ont dressée il y a dix ans et qu'ils ont vendues à Aline Fraissinier, une voisine du Vigean qui élève seule une quarantaine de vaches. Puis il signale qu'il a, lui aussi, appris à dresser les vaches Salers. Il explique qu'à l'époque du problème sanitaire de « la vache folle » ils n'ont pas eu trop de problèmes pour vendre leurs broutards car ils les vendaient à un ami des Deux-Sèvres qui venait régulièrement les leurs acheter. Ils évoquent un accident mortel. Par la suite Olivier Breuil explique que son meilleur taureau « Baron » a été prélevé par l'inséminateur et qu'ils peuvent ainsi « l'implanter » dans leurs vaches mais, qu'en revanche, ils ne peuvent pas le faire sur des vaches d'autres éleveurs. Il complète en donnant l'exemple d'un taureau qu'ils avaient acheté cher et qui au bout de sept années de monte n'était plus apte à faire l'affaire, ils ont donc décidé de le prélever ce qui leur a permis de sauvegarder son capital génétique pour leur cheptel. Ils ont pu constater les bons résultats de cette méthode. Puis il poursuit en signalant que l'inséminateur leur avait expliqué que certains éleveurs de race Limousine avaient déjà fait prélever des taureaux il y a plus de cinquante ans et qu'ils peuvent encore bénéficier d'implantations de ces taureaux pour leurs vaches. Puis il conclut que cette démarche-là qui consiste à prélever leur propre reproducteur afin de pouvoir en garder le patrimoine génétique n'est pas née d'une formation agricole mais d'une réflexion personnelle car dans un cadre classique on les encourage plutôt à s'orienter directement vers la « banque d'implantations de la SELVIA ».

Autres données descriptives
Notes ISBD

(Cote de l'original : Fg 1272 [1832] et de conservation : A [1832] 1911**).

Auteur
  • Bianchi, Frédéric
  • Faure, Armelle
  • Breuil, Gilbert
  • Breuil, Paule
  • Breuil, Olivier
Mots-clés lieu
  • Rilhac-Xaintrie (Corrèze, France)
  • Visis (Corrèze, France)
Mots-clés matière
  • barrage
  • expropriation
  • Électricité de France (EDF)
  • Links Portage
Mots-clés personne
  • Bianchi, Frédéric
  • Faure, Armelle
  • Breuil, Gilbert
  • Breuil, Paule
  • Breuil, Olivier
Permalien de la notice
4 AV 477-2
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