Archives du Cantal
Date(s)
  • 899-XIXe siècle
Description physique
19,00
parchemin et papier
Présentation du contenu

Les archives de la ville d'Aurillac sont la réunion des titres et documents de toute sorte provenant des pouvoirs constitués, soit locaux, soit étrangers à la ville, qui établissaient les privilèges, les droits et les obligations de la cité. Ils sont les manifestations séculaires de la vie municipale dans son intimité propre, et dans ses rapports avec les institutions et les autorités extérieures.

Historique de la conservation

Le côté utilitaire et l'intérêt historique de ces archives n'ont pas suffi à assurer leur conservation. De là, naturellement des vides, aujourd'hui irréparables. Lorsqu'il est question des archives d'Aurillac dans les délibérations municipales, c'est surtout pour constater le désordre dans lequel elles se trouvent et les lacunes qu'elles présentent. Le 2 janvier 1681, l'un des consuls remontre à l'assemblée que "les archives de la maison de ville ont été dépouillées de plusieurs papiers...". De même le 21 décembre 1754, on constate qu'il n'existe de registres en règle que jusqu'en 1666. Dans les deux cas, on décide de faire dresser un iventaire, voeu qui ne paraît pas toujours avoir été suivi d'exécution.

Le plus ancien inventaire connu est celui de 1517 dont l'auteur est Jean Tavaige, clerc et greffier du consulat. Ce n'est qu'à la fin du XVIIe siècle que nous trouvons trace d'un autre inventaire dont les analyses de 273 pièces sont rangées chronologiquement jusqu'au milieu du XVIe siècle.

A la fin du XVIIIe siècle, les archives d'Aurillac furent l'objet d'investigations et de recherches conduites méthodiquement et dans un but déterminé. En 1786, Jean-Charles Vacher de Bourg-l'Ange obtint des officiers municipaux d'Aurillac le libre accès des archives de l'hôtel-de-ville, qu'il proposa de mettre en ordre et d'inventorier. La même année, il se fit agreer à Aurillac comme correspondant du cabinet des chartes. Ce dernier le détourna de son projet initial d'en faire le classement et l'inventaire, tâches qui furent abandonnées. Sa nouvelle tâche consistait, en effet, non à analyser toutes les pièces, mais à faire un choix parmi elles "pour ne tenir compte que de celles présentant un grand intérêt pour l'histoire et le droit public du pays".

Les archives d'Aurillac demeurèrent encore dans leur désordre accoutumé pendant plus d'un demi-siècle. Ce n'est qu'en 1866 qu'un progrès sensible fut réalisé. A cette date, en effet, le conseil municipal d'Aurillac chargea l'archiviste départemental, M. Georges Doinel, de procéder au classement des archives de la ville et de celle de l'hospice. L'inventaire fut terminé à la fin de 1867 et ne fut jamais imprimé. Il avait de plus le défaut de n'être que sommaire et fut vite rendu obsolète par les déménagements successifs des archives qui provoquèrent pertes et désordres.

Les choses demeurèrent en l'état jusqu'à la fin du XIXe siècle. Ce n'est qu'en 1898 que le conseil municipal décida de prendre des mesures propres à assurer la sauvegarde de ces archives. Elles furent séparées de la bibliothèque et un local particulier leur fut affecté. En même temps la rédaction et l'impression d'un iventaire furent décidées et confiées à Roger Grand, archiviste départemental. Mais le temps lui manqua et c'est son successeur Gabriel Esquer qui fit le travail et publia en 1906, un "Inventaire des archives communales d'Aurillac antérieures à 1790".

Ouvrage de référence autant qu'instrument de recherche, L'inventaire de Gabriel Esquer doit être utilisé avec un certain doigté par les usagers : en effet l'auteur a procédé à certaines remises en ordre purement intellectuelles de dossiers, et a fait imprimer sur certaines pages le fruit de ses recherches dans les archives communales plutôt que les analyses brutes des dossiers et pièces qu'il était censé décrire. L'usager averti reconnaîtra la haute valeur de l'ouvrage d'Esquer, devenu rare et objet de bibliophilie aujourd'hui, mais il se rappellera qu'il manie un inventaire très échantillonné.

Cet inventaire n'existait jusqu'à présent que sous forme papier. Sa mise en ligne n'aurait pas été possible sans la proposition d'aide et l'aide effective de Mme Christiane VAYRE, qui assure, à titre gracieux, la conversion du texte papier au format numérique à l'aide d'un logiciel de reconnaissance optique de caractères. Ces données sont ensuite basculées sous Arkheia et mises en ligne sous la forme d'exports XML. Que Mme Vayre trouve ici l'expression de la gratitude des Archives du Cantal et de ses usagers internautes.

Mode de classement

Les archives antérieures à 1790, qui représentent 19 mètres linéaires (non compris les registres paroissiaux, non déposés) pour la partie classée, l'ont été selon le cadre réglementaire.

Les documents, dont les plus anciens remontent au début du XIIe siècle, sont répartis entre les neuf séries réglementaires, mais ont été recotés en E DEP 1500, à la faveur du récolement et de l'informatisation de l'année 2000 :

E DEP 1500/1 à 21 (anciennement AA) Actes constitutifs : privilèges et franchises, fêtes publiques, messages envoyés, assemblées du Tiers-Etat de la Haute-Auvergne (899 (cop.), 1280-1789).

- C'est de cette série qu'a été extraite la plus grande partie des documents relatifs à l'histoire d'Aurillac qui ont été publiés jusqu'ici, notamment les franchises de la ville dites "Paix d'Aurillac" (Roger Grand, Les Paix d'Aurillac…, Paris, 1945, CCXIX-446 p. Voir aussi la série FF).

E DEP 1500/22 à 61 (anciennement BB) Délibérations et administration communales, provisions d'offices (1231-1789).

- L'intérêt qu'offre cette longue série de registres de délibérations fait d'autant plus ressentir les lacunes qu'elle présente : l'absence de ceux d'avant 1480 et de ceux de la fin du XVIe siècle.

E DEP 1500/62 à 115 (anciennement CC) Impositions, dégrèvements, procédures ; tailles ; gabelles ; franc-fiefs ; droits d'entrée sur le vin ; comptabilité communale (1307-1789).

- Les documents relatifs aux francs-fiefs et surtout aux gabelles et au droit sur le vin forment un tout complet et d'importance capitale pour les institutions financières de la Haute-Auvergne.

- Les rôles de taille permettent de suivre la progression des impôts aux XVIIe et XVIIIe siècles. Mais la série des comptes consulaires est pauvre par rapport à celles d'autres villes méridionales et particulièrement de Saint-Flour. Les deux plus anciens comptes conservés, en langue d'oc, concernent les années 1452-1453 et 1472-1473.

E DEP 1500/116 à 121 (anciennement DD) Biens communaux, édifices, travaux publics (1277-1774).

E DEP 1500/122 à 130 (anciennement EE) Affaires militaires (1346-1767).

- Cette série apporte une contribution intéressante à l'histoire de la guerre de Cent Ans dans la région aurillacoise.

E DEP 1500/131 à 190 (anciennement FF) Procédures (1277-1789).

- Les pièces qui forment cette série permettent de suivre, entre autres, les conflits qui se sont élevés entre la ville et l'abbaye Saint-Géraud et ont abouti aux "Paix", pour se poursuivre jusqu'au XVIe siècle et se terminer par la sécularisation de l'abbaye.

E DEP 1500/191 à 307 (anciennement GG) Cultes, instruction publique, assistance (XIIIe- XVIIIe s.).

- On trouve dans cette série les titres des fondations faites en faveur de l'église paroissiale Notre-Dame et des chapellenies en dépendant.

- Le fonds du collège comprend de nombreux documents relatifs à sa fondation, à son administration, à son personnel, aux études qu'on y faisait et aux procès qu'il eut à soutenir.

- Dans le fonds de l'assistance, on trouve de nombreux renseignements sur l'hôpital d'Aurillac et surtout sur la curieuse fondation charitable dite la "Charité du Saint-Esprit".

E DEP 1500/308 à 393 (anciennement HH) Agriculture, industrie, commerce, titres de famille (1258-1755).

- A noter spécialement les documents sur les grandes foires d'Aurillac et les titres de la famille de Montal.

II - Inventaires, manuscrits historiques et chroniques.

- Ont été rassemblés ici tous les documents qui ne rentrent pas dans les séries précédentes, notamment les notes et récits des annalistes Textoris et J.-B. Lakairie (avant 1750 et de 1785 à 1820 respectivement).

Sources internes

Voir 3 G 12 (ancienne cote : GG 26) : chapitre de l'église collégiale Notre-Dame de Saint-Flour.

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